L’Indication Géographique Protégée (IGP) est une bonne idée. Face à une nourriture standardisée venue de nulle part, elle oppose l’origine et la qualité. Il existe 4 IGP bretonnes et 4 IG (indications géographiques).
L’IGP est une bonne idée, mais elle se gâte quand on la confie à une bureaucratie arrogante et ignorante. Cette bureaucratie a un nom : elle s’appelle l’INAO, ce qui veut dire «Institut National des Appellations d’Origine», mais qui se dit aujourd’hui «Origine et qualité». C’est une administration publique centralisée, localisée à Montreuil-sous-bois (93).
Avec les bureaucrates français, la Bretagne devient géographiquement incohérente.
- Les IGP «Pâté de campagne breton» et «Gwinizh Breizh» couvrent la Bretagne historique.
- L’IGP «Volailles de Bretagne» couvre les 4 départements de la Bretagne administrative, 33 communes de Loire-Atlantique, 62 communes de Mayenne et 29 communes de la Manche.
- L’IGP «Cidre de Bretagne» couvre les 4 départements de la Bretagne administrative, plus les cantons de Loire-Atlantique et de Maine-et-Loire situés au nord de la Loire et à l’ouest des rivières Mayenne et Maine. Elle y rajoute les cantons de Mayenne situés à l’ouest de la rivière Mayenne, à l’exception des communes rattachées à l’appellation «Calvados». D’un point de vue géographique, historique ou économique, c’est du n’importe quoi.
L’incapacité à définir la Bretagne géographiquement se double d’une prétention à s’approprier la propriété industrielle des noms «Bretagne» et «Breizh». Avec mon associé, j’ai déposé récemment la marque «On The Breizh Again» à l’INPI, Institut National de la Propriété Industrielle, pour une nouvelle entreprise bretonne. L’INAO m’a envoyé un courrier de mise en garde hallucinant.
Elle me prévient que le nom «Breizh» est protégé par la règlementation «contre toute utilisation commerciale directe ou indirecte dès lors qu'il existe un risque de détournement ou d'affaiblissement de la notoriété de l'indication géographique».
L’INAO me demande de «prendre toutes les mesures nécessaires» pour que la façon dont je parle de mon propre pays ne soit «ni confusionnelle, ni en incohérence avec la réglementation portant protection de ces signes de qualité».
L’INAO considère que mon pays n’est rien d’autre qu’une indication géographique protégée. Mais elle est incapable de définir géographiquement ce qu’est la Bretagne.
Les prétentions de l’INAO ont d’autres effets pervers.
Elle peut tirer la qualité vers le bas. Ce fut le cas lors de la mise en place de «Whisky de Bretagne». Un des meilleurs de nos whiskys, le Glann ar Mor, a failli disparaître. Il ne pouvait plus se dire breton parce qu’il n’entrait pas dans les normes industrielles du label.
L’INAO peut être une menace pour la production locale et les circuits courts. Les charcuteries de toute la Bretagne historique sont menacées par le label «pâté de campagne de Bretagne», qui oppose ses normes à la variété de leurs savoir-faire. Les produits innovants à base de volaille et comportant «Breizh» dans leur marque commerciale sont attaqués par l’INAO.
Les labels sont utiles pour garantir l’origine et la qualité de nos produits. En revanche, une bureaucratie française localisée quelque part en région parisienne n’a pas une origine qui inspire confiance, ni une qualité garantie.
■Les Bretons sont incapables, inefficaces, irrationnels, selon vous .
Vous dites pis que pendre de Troadec.
En fait ,chaque fois que vous intervenez, c'est pour tenter de détruire ce que les Bretons font de bien... pour qui travaillez-vous?...
C'est étrange mais on n'entend jamais un tel propos en ce qui concerne la France ou d'autres pays....
Le plus étrange, c'est que justement les frontière de la Bretagne continentale sont probablement les PLUS stable d'Europe, du moins depuis 851!
Combien d'autres pays Européens actuels avaient à cette date une configuration approchante de celle d'aujourd'hui?
Mais chez les Bretons, tout est bon pour justifier n'importe quoi!
Les frontières qui bougent, se dire «français» depuis 1532, ne pas parler de l'Etat de Bretagne jusqu'en 1789 sauf pour dire avec force qu'il n'existait plus vraiment, mélanger le concept de citoyenneté avec celui de nationalité pour nier la nation bretonne, la langue qui aurait disparu ici et là et qui n'aurait «jamais» été parlé toujours ici et là, nos Ducs pas Breton, ou l'économie qui aurait eu le salut que par la bien vaillance de notre encombrant voisin, la défense du peuple de gauche, l'ouverture sur le monde, le citoyen du monde...!
L'ignorance dramatique de l'histoire de la géographie n'explique pas tout!
Luigi Barsagli n'a pas complétement tord, la fièreté actuelle du Breton est de contredire son compatriote, surtout si celui-ci souhaite donner une image positive ou une ambition à la Bretagne non conforme avec les aspirations de nivellement voulu par le vainqueur...!
Le pire étant la politique....
Alors qu'en Europe TOUT les territoires européens semblables à la Bretagne disposent de partis politiques puissants (dernier en date, les Corses... Preuve que des choses sont néanmoins possibles sous la République), les Bretons ne disposent d'aucun parti politique crédible! Et dès qu'un parti dépasse d'une tête, c'est pour se faire critiquer par ses semblables (les dernières régionales l'on encore démontrées : critique fratricide et score politique globale médiocre... laissant la place aux partis jacobins les plus entreprenants)!
Quant sortira t-on le miroir pour se poser la question : Pourquoi eux (Ecossais, Corses...), pourquoi pas nous?
Ce n'est pas le manque de perception d'un destin commun, cette perception est particulièrement élevé chez les Bretons!
En effet et malgré la République, les Bretons disposent de forces impressionnantes dans tous les domaines! On ne compte plus les associations et les groupes de travail, en philosophie, économie, écologie, histoire, culture, politique..... Dans les armées de la République, les militaires bretons sont même les seuls et de loin à montrer leur emblème national, à coté mais souvent en place de celui qui leur est officiellement imposé! On n'a jamais vu un drapeau corse à la place d'un tricolore sur un uniforme!
Mais toute cette puissance ne sert strictement à rien....!
Mon avis est que frustré par son destin commun bloqué, le Breton «moderne» fait le choix de justifier l'échec plutôt que de se rassembler et construire l'avenir!
C'est un fait la nation bretonne existe, mais elle est en pleine déprime voir dans une démarche d'autodestruction et cela d'autant que c'est l'attendu républicain!
L'exemple du paysan qui brandit un Gwenn ha Du, mais s’inscrit à la FNSEA et appelle le GVT français à son secours est symptomatique! Pour le paysan breton, pas question d'un syndicat agricole breton et encore moins d'un Ministère Breton...! Alors, pourquoi brandir ce Gwenn ha Du, symbole d'un pays et d'une nation? Ne se trompe t-il pas de drapeau?
Le Breton est broqué dans le passé, un passé qu'il ne connait pas, mais qu'il utilise néanmoins pour se donner des justificatifs pour s'interdire de construire son avenir!
L'article de JPLM montre 2 choses : l’incohérence de l'administration Républicaine, et le manque de volonté des Bretons de se structurer au niveau officiel pour ensemble défendre et faire respecter ce qui leurs est propre...
Alors, comment faire fonctionner à nouveau chez nous, ce qui fonctionne chez les autres???
«Comment faire fonctionner à nouveau chez nous, ce qui fonctionne chez les autres?»
Ca a déjà commencé à fonctionner chez nous avec la réussite de la liste Troadec aux régionales : je me suis rendu à Carhaix pour le bilan des régionales, deux mois après le scrutin.
Pour tous les participants, c'est une réussite: c'est la première fois qu'une liste bretonne réussit à décoller : 7% à Brest, du jamais vu! Près de 11 % dans le Finistère; 10 % et plus dans 11 cantons; Oui la Bretagne en tête dans 33 communes! 40 % et plus à Carhaix et Locmelar.
(Que se serait-il passé s'il n'y avait pas eu les attentats de Paris ? Nous aurions sûrement un groupe régionaliste libre de toute alliance forcée à l'Assemblée régionale.)
Pour tous les (nombreux) participants , ce n'est qu'un début; il faut maintenant analyser les erreurs et les réussites, et établir une stratégie pour l'avenir. La candidature de Christian Troadec à la présidentielle fait certainement partie de la stratégie pour progresser!...
Les Alsaciens font actuellement pression pour que Troadec refuse toute alliance au 2ème tour, ça fait partie des inévitables tractations avant de se lancer...
Je signale à tous que le but de «Oui la Bretagne» est d'avoir le pouvoir à Rennes, et rien d'autre!
Alors évitons de critiquer et de se montrer défaitiste, et allons de l'avant , tout en sachant que la route vers la réussite ne sera pas une ligne droite, mais une route un peu tortueuse parfois!...
7% n'est pas ce que j'appellerai une réussite, mais une claque monumentale à l'ensemble du milieu breton!
Car cela se passe en Bretagne, un pays ou selon l'Etat français il y aurait 18% de sympathisants pour l'indépendance et plus de 50% de la population à se dire au moins autant Breton que Français, malgré le fait que ce statut de Breton soit totalement nié par ce même Etat.
Troadec c'est 1 personne!
Si demain il se casse la jambe, derrière lui il n'y a personne, aucune organisation, aucun parti politique, seule une UDB qui a pris la place d'un PB et pour laquelle les Bretons disent «Non» depuis 60 ans à sa promesse de «Grand Soir Socialiste»...
Un parti politique sérieux aurait déjà changé sa stratégie, peut-être de nom, mais pas l'UDB qui inlassablement veille à ce qu'aucun autre parti politique breton ne décolle sans le pourfendre de toutes ses forces...! D'ailleurs, lui-même ne représente plus rien...!
La seule chose qui soit une réussite, c'est les 18% du Front National.... Un parti qui en Bretagne va progressivement prendre la place des Socialistes, comme ces derniers ont pris la place des Chrétiens-Démocrates...
Et pourtant, la Bretagne, de Locarn à Breizhistance, de Diwan à Ubisoft, de Kevre Breizh aux Bagadou, dispose largement des forces pour construire et proposer aux Bretons une alternative politique aux partis jacobins...!
Mais, ce n'est pas cela qui se produit.... Chacun joue dans son camp célébrant sa «réussite» et tout le monde perd!
On est loin de la «machine à gagner» qui s'appelle le SNP ou les Nationalistes Corses....!
Il faut arrêter les illusions, la seule «machine à gagner» en Bretagne, c'est le Front National français....!
A votre avis, après l'ouvrier, le paysan avec son Gwenn ha Du et son bonnet rose... il va voter Breton ou FN?
La réponse est déjà que trop évidente....!