Le droit à notre Histoire

Communiqué de presse publié le 8/02/16 14:58 dans Histoire de Bretagne par Frank Darcel pour Breizh Europa
t:0

La réforme du collège et des programmes, prévue pour la rentrée 2016, illustre la volonté permanente de l’État français d’imposer une histoire unique et falsifiée, quitte à se priver des bonnes pratiques pédagogiques.

Ainsi les programmes d’histoire et de géographie gardent leur caractère annuel et leur lourdeur encyclopédique. L’objectif non avoué est politique : faire des bons élèves de bons Français ; pour les autres, on s’en fiche.

Il y a bien quelques libertés données aux enseignants de choisir ici ou là un thème plutôt qu’un autre. Mais évidemment pas de thème intitulé « histoire régionale », qui permettrait aux jeunes Bretons de réaliser qu’ils n’étaient pas Français avant 1532, sans pour autant renier leur identité française d’aujourd’hui. Ce qui leur permettrait en passant de comprendre plus facilement la complexité du monde contemporain, et les enjeux de la construction européenne. Excusez du peu.

Une dimension régionale proposée parmi les 8 thèmes des fameux «enseignements pratiques interdisciplinaires» (EPI) aurait pourtant aisément rapproché les disciplines entre elles. C’était pourtant l’un des objectifs de cette réforme. Un thème « identité régionale » aurait pu ainsi recouper la géographie, le développement durable, la littérature, les arts de Bretagne ... Il n’aurait pas exclu par les autres identités, il aurait été au contraire un liant, d’une richesse apaisante. Pour s’ouvrir au monde, pour tolérer les autres, un jeune doit connaître la diversité de ses racines. Pour respecter les espaces dans lesquels il vit, l’homme doit les aimer. Mais pour aimer, il faut connaître … Et c’est là que le bât blesse car, en France, à part la vulgate officielle (la construction de l’autorité royale, la monarchie absolue au programme de 5ème, la fameuse Révolution française, classe de 4ème ...) point d’histoire ou de géographie régionales. Un arbre a beau avoir un beau tronc, de belles branches, sans racines, il crève …. On aurait pu ancrer les enseignements dans l’environnement proche, et ainsi corriger cet autre tort du système français. Tant pis.

A ce stade, on n’ose parler de l’enseignement du breton ….

Ainsi l’Éducation nationale est associée, quoi qu’en disent ses affidés, aux puissances de la sphère marchande pour « déterritorialiser »les citoyens, Bretons ou pas. Créer des individus hors-sol, sans Histoire, coupés de leur communauté, et sans réflexion. Voilà le résultat.

Enseigner l’histoire bretonne, d’une façon ou d’une autre, devient aujourd’hui un enjeu vital pour la Bretagne. Cela doit être une de nos causes prioritaires, capable de rassembler les Bretons de bonne volonté : élus, intellectuels, artistes, professeurs et cadres de l’enseignement, dans les diverses organisations politiques, culturelles, professionnelles … Chaque enseignant de Bretagne doit s’emparer de la matière bretonne et ainsi nos enfants ne seront plus orphelins de leur Histoire et, de leur territoire. C’est ainsi que l’on devient un citoyen responsable dans le monde du XXIe siècle.

Vincent Fraval

Membre du Bureau, Breizh Europa


Vos commentaires :
Lundi 29 avril 2024
Bonjour,

Aurélien de Courson était précisément celui qui, contre l'avis global du moment, mettait en garde sur la confusion Bretagne = Armorique.

Hormis cela, le constat est alarmant !

On voit actuellement éclore des idées de revendication de l'enseignement de l'histoire de Bretagne.

Cela est parfaitement justifié vis à vis de l'enseignement tronqué et égocentrique de l'histoire proposée par le jacobinisme, qui, je le répète, n'est que de l'impérialisme et du racisme à usage interne.

Mais là où c'est grave, c'est que ceux qui veulent enseigner l'histoire de Bretagne continuent de se baser eux-mêmes sur des poncifs basés sur les falsifications du Moyen age et de la Renaissance, les divagations romantiques et celtomanes du XIXè siècle, et l'aveuglement nationaliste post 1920.

Si l'histoire est facile à expliquer à partir du moment où Nantes et Rennes ont été définitivement intégrées à la Bretagne, c'est à dire au XIIè siècle, il est urgent et impératif de se débarrasser des visions mythiques et légendaires préalables.

Revendiquer et répéter que la Bretagne est la Terre des légendes, c'est une façon aussi de se défausser de l'ignorance de l'histoire.

Cordialement

JC Even

0

Écrire un commentaire :

Cette fonctionnalité est indisponible en ce moment, mais existe sur votre ordinateur.

Combien font 5 multiplié par 2 ?
Note : Ce lieu est un lieu de débat. Les attaques personnelles ne sont pas autorisées. Le trolling est interdit. Les lois contre le racisme, le sexisme, et la diffamation doivent être respectées. LES COMMENTAIRES ÉCRITS DANS UNE LANGUE AUTRE QUE CELLE DE L'ARTICLE NE SERONT PAS MIS EN LIGNE.