Une chape de tristesse et d'écœurement s'est abattue sur la Bretagne, nos paysans meurent dans l'indifférence quasi généralisée et 40% d'entre eux sont dans une situation très critique en ne percevant plus de revenu depuis un bon moment. Le lait et le porc creusent les déficits vers un point de non retour... Nos politiques se taisent pudiquement comme ils savent si bien le faire en bons serviteurs d'une France prédatrice. D'où vient en fait cette perte de compétitivité ? Elle ne vient nullement d'un manque de compétences de nos agriculteurs à qui on a demandé de faire du volume et de la qualité et qui n'ont plus aujourd'hui de marge de manœuvre.
On peut relever plusieurs causes à cette catastrophe :
o Distorsion de concurrence par non respect des directives européennes par certains pays à l'intérieur même de l'UE
o Politique ultra-libérale de l'UE qui expose l'agriculture européenne à une dérégulation mondialisée ; le traité de libre échange TAFTA serait une catastrophe supplémentaire pour l'économie bretonne !
o Une surproduction dans l'espace communautaire qui exacerbe la concurrence (due entre autres à la suppression des quotas)
o Un dumping social en Allemagne et en Espagne du au refus de la France de faire une UE sociale
o Le développement du protectionnisme chez nos voisins qui aident leurs agriculteurs et l'absence d'une gouvernance bretonne propre à aider ses paysans alors que la France aide ses céréaliers !
o Des fortes pressions fiscales, sociales et administratives qui déstabilisent nos entreprises
o La grande distribution qui ne joue pas le jeu et qui préfère importer pour maximiser ses profits
o La perte des marchés russes pour cause d'embargo qui provoque l'effondrement des cours du porc (nos producteurs payent pour les errements de la diplomatie française)
o L'interdiction qui est faite à la Bretagne de défendre ses intérêts économiques, financiers et législatifs
o L'appropriation par Bercy de la totalité de nos recettes fiscales (55 milliards €) et de notre épargne (CMB Arkea sans parler des autres banques) auxquelles il faut ajouter les ponctions sur les dotations de fonctionnement de nos structures territoriales.
Pendant ce temps, la France préfère masquer son incapacité à soigner son apoplexie en décrétant un état d'urgence permanent, en limitant la démocratie et en faisant la guerre.
Mais à notre niveau :
Que doit-on penser d'un Etat qui laisse crever ses paysans en les poussant au suicide ou au chômage alors que le monde a besoin des ces biens alimentaires ?
Que doit-on penser d' un Etat qui insulte à ce point notre dignité de Breton à vouloir vivre, travailler et décider chez nous et pour nous ?
Que doit-on penser d'un Etat qui œuvre méthodiquement tous les jours pour affaiblir notre territoire, notre économie et notre culture ?
Cet Etat français se comporte comme un Etat assassin et ce terrorisme d'Etat est en train de nous tuer collectivement... oui la Bretagne sent la mort et personne n'est là pour la sauver ! Face à cet état d'urgence, que font nos politiques, que fait Le Drian ? Il y aura bientôt plus de morts sur notre champ de bataille économique que chez Daech !!! Une Bretagne souveraine aurait pourtant des solutions à proposer !
Attention ! Nos paysans et l'ensemble de notre société se trouvent déboussolés et sans alternatives, les revendications non entendues vont avoir rapidement le goût amer de la désillusion et de la haine...
Réécoutez attentivement ce texte de Glenmor, d'une cruelle actualité !
''PRINCES, ENTENDEZ BIEN ... La fureur des esclaves couve depuis longtemps … ! ''
Communiqué du Parti Breton / 27 janvier 2016
Hervé Le Quéré
■Elle est économico-politique.
Oui la Bretagne paie pour l'embargo russe, suite à l'affaire des deux bâtiments de type «Mistral» de Saint-Nazaire, en 2015. Cet embargo a eu pour effet , nous disent les professionnels de l'élevage, de réorienter les exportations agricoles des pays d'Europe centrale, vers les marchés jusqu'alors couverts par des productions bretonnes.
En sus, elle est peut-être aussi culturelle (au sens large).
La Bretagne avait vocation (selon Edgar Pisani, ministre du général De Gaulle aux débuts de la V°) à devenir l'atelier agro-alimentaire de la France. Donc à fournir des gros volumes pour assurer l'indépendance alimentaire et aussi des compléments à l'export. Là est la dimension culturelle, encore ancrée dans les têtes.
Si ce n'est plus le cas, si l'alimentation doit venir de pays à bas coût (Europe) ou doté d'un gigantesque outil de production à échelle industrielle (USA + accords TAFTA), alors il faut le dire - publiquement et politiquement - et peut-être changer les cibles de l'agriculture bretonne. En terme de marchés et de productions.
Cela suppose des moyens et une volonté stratégique.
Où est le gouvernement? Où est Le Drian, président de région administrative?
Au proche-Orient, on crève sous Daech. En Bretagne, on crève dans la dèche!
N'eo ket brav dober netra. Ne vo ket an diskoulm lezel an traoù da vont e-giz-se.
Ne rien faire n'est pas une solution.
- dans le même temps sur TvRennes on repasse un colloque d'hubert Reeves de 2014 sur la Biodiversité, comment faire pour empêcher la destruction de la biodiversité, invitant chacun à installer des fleurs sur son balcon, dans son jardin...etc
Le Monde tourne à l'envers, des Lobbies !
La Bretagne pourra toujours revendre son aéroport dans quelques années aux chinois pour la modique somme de quelques 10.000 euros prix d'un des 3 aéroports Espagnols inutiles proposé par un chinois.