Lettre ouverte à Mr Richert Président de la région dite " fusionnée " Alsace Champagne Ard

Lettre ouverte publié le 16/01/16 18:48 dans Politique par Frédéric Turon pour Frédéric Turon
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Philippe Richert

Monsieur Richert,

Vous insultez en permanence l’Alsace – une région historique extraordinaire que vous vous êtes empressé de fouler au pied et d’enterrer pour briguer la tête de la grande région – et les Alsaciens, dont près de 130 000 d’entre eux ont signé une pétition pour vous demander l’organisation légitime d’un référendum destiné à la préserver d’une disparition par fusion, qu’à 85 % ils ne voulaient pas. Vous n’aviez pourtant reçu aucun mandat de leur part pour œuvrer à la disparition de l’Alsace, pour en devenir le fossoyeur.

Vous avez refusé l’organisation de cette consultation, alors que la Charte européenne de l’autonomie locale fait obligation à la France, qui l’a ratifiée, de consulter les collectivités locales en cas de changement de leur limites territoriales, et aujourd’hui vous insultez une nouvelle fois les Alsaciens et cherchez, sans vergogne, à vous faire passer pour un « vrai, grand » démocrate, que vous n’êtes pas, en leur proposant une pseudo « consultation populaire » dont vous connaissez l’issue, Grand Est, parce que vous exercerez toutes les pressions nécessaires pour qu’il en soit ainsi. Les autres exemples que vous citez sont symptomatiques de votre mépris pour l’Alsace et les Alsaciens : Champagnie, Lotharingie, Austrasie, nulle place ici pour l’Alsace.

Vous ne ferez rêver personne avec « Grand Est ». Quand bien même les Alsaciens proposeraient « Alsace », vous feriez supprimer ce choix, comme vous l’avez d’ailleurs déjà fait il y a peu dans une autre tentative de consultation du même type.

Les Alsaciens seront quoi qu’il en soit toujours minoritaires dans cet ensemble sans cohérence, sans âme, comme le nom que vous voulez lui donner. Il en ira de cette consultation comme de toutes les décisions qui seront prise depuis Metz, où vous voulez siéger. Personne ne vous retient dans ce qui pour ses vrais défenseurs sera toujours l’Alsace.

Vous ne vous êtes d’ailleurs pas battu une seule seconde avec sincérité pour elle. Tenant en permanence un double langage destiné à tromper les Alsaciens, vous ne vous êtes servi de l’Alsace que pour mieux assouvir votre soif mégalomaniaque de pouvoir, sans doute nostalgique du temps où vous étiez ministre. Voilà que vous briguez la présidence de l’Association des Régions de France, et proposez à votre seul profit la création d’un Conseil des Régions, à la tête duquel vous vous voyez déjà !

Monsieur Richert, vous êtes le plus mauvais des Alsaciens, celui dont l’histoire retiendra qu’il l’a honteusement trahie. Vous n’êtes plus digne d’elle ni n’avez le droit de vous en revendiquer. Comme l’a dit fort justement l’ancien Premier ministre, Monsieur Michel Rocard, « La France s’est créée par la destruction de cinq cultures — bretonne, occitane, alsacienne, corse et flamande. ». Vous êtes l’artisan le plus sinistre de la destruction criminelle du peuple alsacien et de son identité. Lorsque l’on veut détruire un peuple, on commence par effacer son histoire, son nom. Vous ne vous y prenez pas autrement.

N’oubliez jamais Monsieur Richert que vous serez celui qui aura accepté sans combat que l’Alsace soit rayée de la carte, qui aura fait disparaître des livres d’histoire et de géographie son nom bien plus ancien que celui de la France elle-même. Supprimer leur nom aux régions historiques et aux peuples qui les habitent, c’est s’en prendre à leur identité. C’est intolérable. Cette grande région est innommable. Ce qui ne se nomme pas n’existe pas, ne revêt aucune réalité objective. Vouloir créer ainsi une identité artificielle, de toute pièce, est simplement criminel. L’identité ne se décrète pas à coups de consultations, ici une véritable mascarade à laquelle les Alsaciens ne sauraient prendre part. L’identité se forge au fil des siècles, elle est intrinsèque aux êtres.

Soyez assuré, Monsieur Richert, que les Alsaciens n’auront de cesse que de combattre vos desseins obscurs, mus par votre égo et votre carriérisme, jusqu’à ce que l’Alsace redevienne ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être, une région autonome qui se suffit à elle-même et qui saura prospérer sans vous.

Les Alsaciens Réunis


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