Hier soir, avait lieu à l’Assemblée Nationale l’examen en séance de la proposition de loi de mon collègue Paul Molac relative à l’enseignement immersif des langues régionales et à leur promotion dans l’espace public.
Je souscrivais parfaitement à cette initiative et à ce texte qui constituait une avancée majeure pour la promotion, l’enseignement et la défense des langues régionales auxquelles je suis très attaché.
J’ai d’ailleurs défendu plusieurs amendements qui ont permis de compléter le texte, d’aller plus loin sur certains points et qui ont contribué à faire passer les articles de cette proposition de loi.
Sur les bancs de l’hémicycle, seuls les députés socialistes s’opposaient au texte mais comme ils étaient en minorité, l’ensemble des articles avaient pu être adoptés.
Soudain, à minuit, coup de théâtre ! Sur le vote du texte qui clôt l’examen de la proposition de loi, les socialistes sont, à la surprise générale, majoritaires de 2 voix et empêchent son adoption.
Pourtant, c’est parfaitement clair, les socialistes ne sont que 11 dans l’hémicycle tandis que nous, les membres des autres groupes favorables au texte sommes 13. Le texte aurait donc dû être adopté et il y a eu manifestement fraude.
Après un début de tollé et une demande de rappel au règlement de mon initiative, nous apprenons finalement que 4 députés socialistes non présents ont pu donner une délégation de vote se prétextant « malades ou en mission pour l’Assemblée Nationale ». C’est en effet le seul cas de figure dans lequel les délégations de vote sont autorisées. Pour autant, jamais des députés n’avaient utilisé de un tel procédé pour faire passer un texte lorsqu’ils étaient minoritaires.
Je n’ai jamais vu ça, c’est un véritable passage en force ! Une telle méthode est absolument scandaleuse et discrédite totalement les députés socialistes. Alors qu’une cause comme la défense des langues régionales devrait faire consensus et permettre l’unité entre groupes politiques de différents bords, ce triste épisode révèle le dogmatisme et l’idéologie jacobine des députés socialistes prêts à tout pour enterrer les langues régionales. C’est un triste jour pour l’ensemble des défenseurs des langues régionales et l’ensemble des députés qui ont travaillé sur ce texte et œuvré pour le défendre.
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