La campagne des élections régionales est terminée pour la liste Oui la Bretagne, dont l'Union démocratique bretonne a été partie prenante dès le départ. Nous remercions tous ceux et toutes celles qui se sont portés candidats, qui ont participé d'une manière ou d'une autre à la campagne, et bien sûr les électrices et électeurs qui nous ont fait confiance. La campagne de terrain, très positive, était à la hauteur des enjeux de ces élections. Beaucoup de liste ont hélas, profité d'une médiatisation supérieure alors qu'elles se sont montrées beaucoup moins actives et mobilisées sur les questions régionales.
Depuis 20 ans, les listes portées par les autonomistes indépendamment des partis hexagonaux progressent aux élections régionales : 2,07 % en 1992 (liste d'union des partis bretons démocratiques), 3,14 % en 1998 (liste UDB), 4,5 % en 2010 pour « Nous te ferons Bretagne », et à présent 6,71 % avec Oui la Bretagne. Ce mouvement de fond dénote une prise de conscience, lente mais continue, de l'importance de nos propositions.
Bien sûr, le résultat n'est pas à la hauteur de nos attentes initiales. La dynamique lancée dès juillet et poursuivie pendant l'automne nous avait permis d'ouvrir grand les portes et de mener un travail fructueux avec des élus, personnalités, militants de tous horizons. Les 10 %, porte d'entrée du second tour, étaient atteignables. Les événements dramatiques du mois de novembre en ont décidé autrement, entraînant la nationalisation du scrutin, la psychose sécuritaire entretenue par le gouvernement et une difficulté réelle à débattre des enjeux régionaux. Nous avons tout de même fait campagne sur un projet là où d'autres ne misaient que sur une notoriété personnelle. Dans ces circonstances très difficiles nous n'avons à rougir ni de notre campagne ni du pourcentage de voix recueilli. Quatrième force politique de Bretagne, nous devons à nos 80 000 électeurs de continuer sous une forme ou une autre à proposer une alternative au jeu des partis hexagonaux.
L'Union démocratique bretonne, solidaire de la plate-forme Oui la Bretagne, ne donnera pas de consigne de vote pour le second tour. Certes, nous ne mettons pas dans le même sac PS, sakozystes et Front national, et nous notons avec un soulagement certain que les résultats de l'extrême-droite restent nettement plus bas en Bretagne que dans la plupart des régions françaises. L'Union démocratique bretonne fait confiance aux électeurs qui ont fait le choix de voter Oui la Bretagne au premier tour pour voter au second selon les valeurs humanistes et progressistes de la plate-forme. Mais nous ne voulons pas cautionner par un appel au vote la politique et la communication du gouvernement, qui sont en partie responsables de cette progression extrêmement préoccupante du FN.
Pour nous, le rôle de la gauche dans ces moments difficiles devrait être de s'attaquer aux racines du mal : les fractures territoriales, les inégalités sociales, le centralisme, le manque de représentativité des institutions. Nous n'apporterons pas notre soutien à ceux qui courent après l'extrême-droite, reprennent ses idées et légitiment ses discours.
Nous préférons préparer les prochaines échéances, s'obstiner sans faiblir à jouer le jeu de la démocratie en débattant des problèmes de fonds, continuer à convaincre, et préparer le jour où les autonomistes seront majoritaires au conseil régional de Bretagne.
Nil Caouissin
Mouezh-aotreet Unvaniezh Demokratel Breizh
Porte-parole de l'Union démocratique bretonne
■Il nous faut apprendre à travailler ensemble , construire , abandonner les vieilles querelles pour avoir un devenir et surtout en donner un qui ressemble à une Bretagne en recherche de liberté !
Nombre de Breton(ne)s répondront à cette demande de liberté !