La pièce jouée hier à l'espace Glenmor était d'une terrible actualité : si l'on ne s'intéresse pas à l'histoire, elle a de fortes chances de s'intéresser à nous...
Les organisateurs du spectacle «Frankiz» d'Ar Vro Bagan ont hésité : désistement, à cause de l'état d'urgence, des 500 élèves qui devaient venir l'après-midi et le soir à l'Espace Glenmor pour assister à un spectacle de deux heures où les comédiens d'Ar Vro bagan racontaient les guerres françaises de Conlie à l'Algérie, en passant par l'Indochine, Madagascar, la première et la deuxième guerre mondiale.
En préambule, le metteur en scène Goulc'han Kervella expliquait la solidarité que les artistes éprouvaient pour les victimes de toutes les guerres, celles du passé et celles d'aujourd'hui. Il avait choisi, au lieu de la minute de silence, la chanson «Armes» de Léo Ferré, interprétée par Noir Désir.
Colonialisme, ethnocentrisme, dégâts collatéraux chez ces centaines de milliers de jeunes soldats français et bretons qui ont perdu leur jeunesse et une grande part de leur vie dans le djebel, tout comme les soldats américains qui reviennent d'Irak ou d'Afghanistan : la pièce raconte tout ça, et beaucoup plus. Pour cette vingt-cinquième représentation, la troupe bretonnante montre une fois de plus combien le théâtre et les arts sont importants pour rappeler que la folie des hommes se répète, inlassablement...
Et les jeunes résidant à quelques dizaines de mètres de là, et qui parlaient breton, comme tous les acteurs de la pièce. auraient pu ce soir-là assister à un grand moment de théâtre et d'histoire partagée.
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