Les Préfets vont rassembler dans les prochains jours l'ensemble des maires ou leurs représentants, dans chaque département, pour leur expliquer, en présence des autorités militaires, des parlementaires et des représentants des parquets, les mesures prises dans le cadre de l'état d'urgence. Je dis oui aux mesures indispensables de sécurité et non à la psychose. Des faits récents démontrent qu'il faut veiller à ne pas exacerber la situation née des attentats de Paris. Le refus par l'Etat de laisser des scolaires se déplacer à 100 mètres de leur établissement pour assister à une pièce de théâtre cette semaine ou de les accompagner par des hommes armés jusqu'aux dents pour partager un moment de recueillement, est totalement disproportionné. Partout l'on entend que d'arrêter la vie sociale, culturelle, sportive, économique et même politique de notre région serait synonyme d'une victoire pour les terroristes. Une nouvelle fois je dis oui à des mesures de sécurité indispensables mais proportionnées, non à l'entretien d'une psychose qui conduirait à la paralysie totale de notre pays, tout particulièrement dans le domaine de l'économie déjà bien en difficulté…
Christian TROADEC
Maire de Carhaix
Tête de liste Oui la Bretagne aux régionales
■extrait de la réponse du syndicat de la magistrature :
«...L'état d'urgence modifie dangereusement la nature et l'étendue des pouvoirs de police des autorités administratives. Des interdictions et des restrictions aux libertés individuelles et collectives habituellement encadrées, examinées et justifiées une à une deviennent possibles par principe, sans autre motivation que celle, générale, de l'état d'urgence. Des perquisitions peuvent être ordonnées par l'autorité préfectorale, sans établir de lien avec une infraction pénale et sans contrôle de l'autorité judiciaire, qui en sera seulement informée. Il en va de même des assignations à résidence décidées dans ce cadre flou du risque de trouble à l'ordre public. Quant au contrôle du juge administratif, il est réduit à peau de chagrin.
La France a tout à perdre à cette suspension – même temporaire – de l'Etat de droit.
Lutter contre le terrorisme, c'est d'abord protéger nos libertés et nos institutions démocratiques en refusant de céder à la peur et à la spirale guerrière.»
SOYONS VIGILANTS !