Régionales 2015 : débat sans langue de bois hier soir à Quimper
Organisé par Kevre Breizh au Théâtre Max Jacob, le débat s'est déroulé sans les têtes de listes des "Socialistes" de "Les Républicains". Le Drian ne faisant pas vraiment campagne vu ses activités comme ministre du gouvernement et Marc Le Fur étant retenu par un autre engagement électoral à Loudéac : le lancement officiel de sa campagne.
La liste PS était représentée par Paul Molac (pas encarté PS), la liste "Le choix de la Bretagne" (LR) par Isabelle Le Bal (Modem), la liste "Oui La Bretagne" par Christian Troadec, EELV par René Louail et le Front de gauche par Xavier Compain , ces trois derniers, des têtes de listes.
Si l'extrême gauche traditionnelle avait été invitée avec le Front de gauche, le FN, dont les sondages donnent 18% au premier tour, ne l'était pas. Mais qu'auraient-ils pu dire lors d'un débat dont les thèmes étaient la réforme territoriale et les langues bretonnes devant deux cent personnes dont une grande partie de régionalistes ? La liste indépendantiste emmenée par Bertrand Deléon n'avait pas été invitée non plus malgré leur demande, sur le tard certes, mais demande quand même.
Quant à Breizistance, on ne sait plus s' ils présentent des listes depuis que le NPA s'est retiré d'une alliance lancée en septembre dernier autour d'une plateforme qui demandait entre autres l'interdiction des licenciements et l'accueil de tous les migrants ! Certes, en démocratie, les rêveurs ont le droit de se présenter--ils n'ont pas forcement le droit d'être invités à un débat organisé par la société civile. Sans oublier que l'extrême gauche avait déjà deux représentants en la personne de Xavier Compain qui s'est plaint qu'on avait pas abordé le social et René Louail, qui, au vu de ses déclarations durant la conclusion des débats, appartient définitivement a la branche la plus gauchiste d'EELV, celle qui a fait fuir le Nantais François de Rugy, un farouche partisan de la réunification et beaucoup d'autres. Les vieux barbus de 68 sont si tenaces qu'on en viendrait presque à avoir de la compassion devant tant de manichéisme simpliste abreuvé de phrasélogie marxiste, et affiché depuis 50 ans sans jamais douter.
Un invité très applaudi : Gilles Dénigot, la tête de la liste "choisir nos régions" de la Loire-Atlantique (un ex EELV). Le géographe Jacques Lescoat a aussi été très apprécié lors de sa présentation de ce que aurait du être une vraie reforme régionale. Il a dénoncé la main-mise de ceux que Paul Molac appelle les "métropolistes" par opposition aux "régionalistes".
Les débats ont été francs, sans langues de bois. Christain Troadec a gagné à l'applaudimètre vu que les thèmes abordés étaient les thèmes prioritaires des régionalistes, majoritairement présents dans la salle.
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