Université de Bretagne Sud (UBS) : procès en correctionnel début 2016 à Vannes pour un militant

Communiqué de presse publié le 17/10/15 0:26 dans Langues de Bretagne par Collectif pour Collectif
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Université de Bretagne Sud UBS

Mercredi 14 octobre était convoqué un militant du collectif Ai'ta! au commissariat de Vannes suite à la plainte pour vol déposée par l'Université de Bretagne Sud (UBS). Cette plainte était intervenue à l'issue d'une action symbolique où le collectif avait déposé des totems signalétiques monolingues devant le stand de l'université au dernier Festival interceltique de Lorient. Le motif du happening visait à réclamer notamment la création de licences d'enseignement en breton indispensables afin d'assurer la formation d'enseignant(e)s bilingues dans le département du Morbihan ( (voir le site)

Le militant est ressorti au bout d'une heure du commissariat avec une convocation pour un procès en correctionnel au Tribunal de Grande Instance de Vannes pour début 2016 (et après avoir du subir un relevé d'empreintes digitales, relevé photographique et une prise d'ADN).

Au moment où la ratification de la charte des langues régionales semble plus que s'éloigner avec le récent refus par le Sénat du projet de loi constitutionnelle sur les langues régionales, les défenseurs de la langue bretonne se retrouvent, eux, au banc des accusés.


Vos commentaires :
Lucien Le Mahre
Vendredi 27 décembre 2024
La légère infraction reprochée au «militant» aurait-elle eu lieu si la langue bretonne avait sa place normale en Bretagne et en particulier au sein d'une UBS apparemment récalcitrante ?

«Militant» au singulier, on aura remarqué, car pour déplacer les totems il faut savoir qu'à Ai'ta ils emmènent partout Schwarzenegger avec eux... Vous me dites si ce n'est pas lui !

La place normale c'est la «co-officialité» de la langue bretonne avec la "«langue commune» (et non pas «unique») de la République : la langue française, que tous les Bretons parlent à présent sans exception.

Or, si je ne me trompe pas, seulement 3% de nos enfants apprennent le breton. et pour le gallo c'est encore bien moins. Si en plus dans une Université du pays on rechigne à former des maîtres, notre langue historique risque fort d'accélérer sa course en tant qu'espèce linguistique en voie de disparition...

A la grande satisfaction sûrement d'un certain nombre d'éradicateurs sans état d'âme, Bretons inclus, qui se voient «modernistes» dans le miroir du rasage matinal en faisant table rase d'un passé linguistique celtique plus de deux fois millénaire chez nous.

La hiérarchisation excessive des langues par ceux qui détiennent le pouvoir est une disposition d'esprit fâcheuse qui n'est probablement pas sans rapport avec d'autres types de hiérarchisation plus mobilisateurs, heureusement pour eux.

L'infraction commise, fort bénigne pour qui observe les infos quotidiennes, était-elle une agression de pure sauvagerie gratuite et aveugle, consistant, si j'ai bien compris, à déplacer quelques totems et à y apposer des affichettes réclamant que les inscriptions y figurent dans les deux langues ?

Si la situation de la langue bretonne en est là, la responsabilité première, qui appelle évidemment contestation, n'est-elle pas à chercher dans le non-respect des langues régionales par l'Etat jacobin et, en ce moment même, dans son refus de ratifier au-delà de 40% des article de la «Charte Européenne des langues et Cultures Régionales et Minoritaires» ?

Parmi nos politiques, y en aura-t-il pour expliquer, voire assumer les causes profondes de l'infraction défensive, en réponse à une discrimination culturelle persistante ?

L'imagination ne manque pas à Ai'ta, c'est clair. Mais si je puis me permettre d'y ajouter mon grain de sel : pourquoi ne pas venir soutenir le prévenu (Schwarzie ou son clone) en portant des pancartes libellées comme suit :

NOM du MILITANT ou AI'TA
BRETAGNE
2016

Et pour les raisons indiquées dans un récent commentaire, avec éventuellement sur l'autre face :

ROSA PARKS
ALABAMA
1955

Cela aurait du moins le mérite d'internationaliser le débat en établissant les parallèles qui frappent et en se posant les questions qu'il faut...


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