Comité NDDL Saint-Herblain-Indre : Un "Beach art" pour le climat, interdit par le préfet de VendÃ

Communiqué de presse publié le 4/10/15 19:02 dans Environnement par Anne-Marie Chabod pour Anne-Marie Chabod
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Logo : Pour le climat pas d'aéroport à Notre-Dame des Landes.
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Affiche annulation.

Communiqué du Collectif NDDL d'Indre/Saint-Herblain suite à l'annulation de l'événement Beach Art prévu initialement ce samedi 3 octobre.

Le collectif d'Indre/Saint-Herblain, en soutien à la lutte contre le projet d'aéroport à Notre-Dame des Landes avait invité du public à participer à la réalisation d'un Beach-art sur la plage de la Côte de Monts sur la commune de La Barre-de-Monts (Vendée), ce samedi 3 octobre 2015.

À la veille de la COP 21, cette activité festive et bon enfant avait pour but de sensibiliser la population aux risques du réchauffement climatique et à la protection des zones sensibles.

Le maire de la Barre-de-Monts a émis un avis favorable suite à notre demande.

La DDTM, ([[Direction Départementale des Territoires]] et de la Mer), service de l'État sous l'autorité préfectorale de Vendée, a interdit la réalisation du Beach-art, au titre d'une zone Natura 2000 (1), aux motifs suivants :

- «L'activité prévue ne rentre pas dans la définition d'une utilisation normale de la plage»Â ;

- «L'activité entraîne des mouvements de sable pouvant endommager la laisse de mer et l'écosystème»Â ;

- «L'association organisatrice n'a pas de lien avec les activités balnéaires».

En sus de cette interdiction, les organisateurs ont reçu, la veille de l'événement, des appels téléphoniques répétés de mise en garde de la part de la brigade de gendarmerie de Beauvoir-sur-Mer et celle des transports aériens (BGTA de Nantes), sur les conséquences d'une transgression aux décisions des autorités.

Ces mises en garde étaient relatives à des conséquences financières et judiciaires, tant pour les organisateurs, que les prestataires externes sollicités pour l'événement (artiste du Beach-art et photographe).

Aussi, avons-nous pris la décision en urgence d'annuler notre projet, pour ne pas faire courir de risques aux prestataires externes, à qui nous avions fait appel.

Comment peut-on nous reprocher d'endommager la plage avec un râteau, alors que tous les week-ends roulent sur l'estran de celle-ci des chars à voile ainsi qu'un tracteur de service ?...

Si on nous interdit la présence de 100 personnes risquant d'endommager la plage, qu'en est-il alors de la fréquentation des week-ends du mois d'août ?...

Cette plage avait été délibérément choisie, car elle est parmi les premières menacées par la montée des eaux, due au réchauffement climatique.

Cf. travaux des CESER Atlantique (2) : Ouest France du 24 août 2015 : (voir le site) titré Littoral : mieux prendre en compte les risques (entretien de Thierry Ballu au sujet du rapport des Ceser de l'Atlantique). La version papier est assortie d'une carte géographique.

La réalisation du projet d'aéroport NDDL menacerait une zone terrestre sensible, - une grande partie étant classée en zone humide -, et nécessiterait une consommation de sable phénoménale pour les bétons et voiries…

Aussi voulions-nous attirer à nouveau l'attention sur ces environnements fragiles et importants, mais hélas menacées par le dérèglement climatique et/ou par les GPII (3).

Pour avoir voulu prévenir l'Administration de notre projet, nous avons reçu comme réponse une fin de non-recevoir doublée de menaces à peine voilées…

Nous relevons une fois de plus que la signature «lutte contre le projet NDDL» met sur la brèche les services de l'État, et contrarie sans doute nos hommes politiques au plus haut niveau. Sûr que si nous avions fait ce même projet avec un slogan en faveur de l'aéroport, l'accueil aurait été tout autre…

Dans une France où la liberté d'expression a tout son sens, nous continuerons donc à dire haut et fort que ce projet d'aéroport NDDL est une hérésie économique, et qu'il portera gravement atteinte à l'environnement, s'il se faisait, malgré tous les messages officiels qui se veulent rassurants.

Signé Collectif d'Indre Saint/Herblain

En soutien à la lutte contre le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

(voir le site)

Notes

(1) zone Natura 2000 : voir (voir le site) éseau_Natura_2000 sur wikipédia.

(2) [[Conseil économique, social et environnemental régional]] sur wiki.

(2) GPII : Grand Projet Inutile Imposé. Voir, en relation, [[Grands travaux inutiles]] réalisés dans le monde...

Pièces jointes :

- Demande d'occupation du domaine public (PDF2) ;

- Réponse du maire de La Barre de Monts (PDF3) ;

- Échanges par mail (anonymisé) avec la DDTM (PDF4) ;

- Article de Ouest France du 24/08/2015 sur les travaux du CESER (voir le lien ci-dessus) ;

- Le visuel du Beach-Art prévu : photo n°1.

Communiqué transmis par l'ACIPA, Association Citoyenne Intercommunale des Populations concernées par le projet d'Aéroport de Notre-Dame des Landes.

Adresse postale :

ACIPA

BP 5

44130 Notre-Dame-des-Landes

France


Vos commentaires :
An Floc'h
Dimanche 22 décembre 2024
La Vendée a évidemment son mot à dire (d'autant que le CG va mettre la main à la poche pour voir s'éloigner un équipement).
La lutte anti-aéroport NDDL ne doit pas se circonscrire à une lutte bretonne, elle est universelle, mais qu'un collectif de Bretagne invite à du beach-art sur une plage de Vendée n'est pas très malin (sous réserve que ce n'est pas dans un cadre culturel plus large d'art de plages typique à celle-ci ou si des demandes pour des plages en LA avait été refusées, mais je crois comprendre que non).
On a tout à fait le droit de ne pas lire ce projet avec des lunettes britto-bretonnes. Mais avec celles-ci, difficile de ne pas constater que le projet est en total cohérence avec le déséquilibre démographique et territorial voulu pour couper les liens du pays nantais d'avec le reste de la Bretagne (maintenant qu'une bonne partie du travail est fait, le nouveau rééquilibrage passe par la métropolisation nanto-rennaise avec Vendée, Mayenne, Anjou en satellites, qui méritent bien mieux comme le prouve leur dynamisme remarquable).
Si aujourd'hui c'est d'abord pour Vinci, à la genèse pour le Concorde, la destruction de la Bretagne a toujours été plus ou moins derrière la tête des promoteurs (sinon, agrandir Château-Bougon était le plus logique, ça l'est toujours mais à l'époque, bien plus évident). Une sorte de bonus non négligeable.
Simple remarque amicale étant de votre côté, d'abord et avant tout contre l'artificialisation des sols. Mais pour rappeler une dimension de ce projet trop souvent occultée (on trouve des régios bretons pour, ce qui est bien plus pathétique que votre sympathique initiative). Une remise en perspective peut créer des passerelles (vous le savez d'ailleurs, utilisant la longue tradition de lutte et d'activisme écologiste breton).
Parce que même si annulé, le combat contre la mondialisation oligarchique et financière ne sera pas fini. Le localisme devra être promu. Ca passe par le niveau régional aussi, mais des régions cohérentes.
Et la Bretagne historique est remarquable par l'importance donné au territoire, à la Terre, avant l'ethnie et la culture. Niveau ethnique, elle est moins cohérente que territorialement et c'était compris au traité d'Angers. Jamais la Bretagne n'aurait d'ailleurs été le (ou l'un des très rares) territoire politique le plus stable d'Europe si ce n'avait pas été le cas.
La mer commence à Ancenis.
Quant à l'attitude préfectorale, que dire ? Logique et cohérente.

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