Lors du dernier festival interceltique de Lorient, le collectif Ai'ta ! avait mené une action symbolique pour dénoncer le mépris de l'Université de Bretagne Sud envers la langue bretonne. Des totems signalétiques unilingues récents en provenance de l'université avaient alors été symboliquement déposés devant le stand de l'UBS (voir lien suivant : (voir le site)
Ce happening avait été mené pour réclamer la création de licences d'enseignement en breton qui sont indispensables pour assurer la formation d'enseignant(e)s bilingues dans le département. Il s'agissait également de défendre le droit d'existence de la langue bretonne sur l'université du Morbihan, aujourd'hui menacé par la disparition de l'option breton.
Nous avons à cette occasion réitéré nos demandes d'entretien avec le président de l'UBS, M. Jean Peeters, qui répond... en portant plainte pour vol contre les défenseurs de la langue bretonne !
Au moment où les élections régionales se rapprochent avec notamment la signature prévue entre la Région et l'Etat d'une convention sur les langues de Bretagne (prévu dans le pacte d'avenir pour la Bretagne en 2013), les Bretons apprécieront cet acte révélateur de la politique menée par le président de l'Université de Bretagne Sud à l'encontre de la transmission de la langue bretonne.
■Une Université, normalement foyer de culture, de recherche et de développement, ne peut être vue comme un isolat au sein d'une population, et faire comme si elle vivait cadenassée dans ses murs au milieu de nulle part, n'obéissant qu'à sa hiérarchie et ne connaissant que son réseau hors-sol. Ce serait la négation de son rôle d'intelligence et d'ouverture !
Il faut quand même «contextualiser» un minimum, comme on dit dans ses amphis !
Car en poussant au pire : quelle serait la prochaine étape dans cette logique autiste ? On ne va quand même pas réveiller les démons de sinistre mémoire en alimentant les feux de la Saint Jean par des ouvrages, journaux, revues et enregistrements en langue bretonne, dans l'enceinte de ce qui doit rester un palais des lumières !
Apparemment les «Résistants de Ai'ta» sont dans la lignée non-violente des combats pour les droits civils d'un Gandhi ou d'un Martin Luther King. Je n'enjolive pas.
Fierté. Dignité. Cheval d'orgueil... Bravo les gars !
Si ces cultureux en sont réduits à prendre ainsi les choses en main à leur niveau, c'est parce que les nombreux politiques qui sont censés nous représenter auprès de l'Etat Central - considérés dans leur ensemble car il y a bien sûr des exceptions - sont objectivement impuissants depuis un siècle à arracher pour la Bretagne, comme en Catalogne, au Pays de Galles ou ailleurs «et même en Corse !», un statut démocratique normal des langues historiques.
Et dans la perpective de ce qui ne se prépare toujours pas pour les Régionales, (décidément atones, ce qui laisse redouter l'acceptation probable du statut quo d'une Région-alibi sans compétences et sans moyens) il faudra sans doute s'attendre à patienter un siècle de plus.
Il y avait en 2015 : 1757 Conseillers Régionaux en France, pour gérer 25,5 Milliards, budget global des Régions (1,4 Milliard pour la Région Bretagne, avec 83 Conseillers... Au fait, ils sont combien, bénévoles, à Ai'ta ?).
Au Pays de Galles, il y a 60 Députés Gallois pour gérer 24 Milliards... Et le gallois est enseigné partout !
Il y aurait donc au minimum chez nous, restons polis, comme un problème d'efficacité et de rendement...
BEVET BREIZH
le collectif Ai'ta ne pourrait-il pas se soucier de mentionner ce fait ? ce serait politiquement correct et surtout habile.
Quand a vouloir et estimer correct en Bretagne le «politiquement correct» voulu dans votre revendication, ce truc me fait faire la grimace...