Vous avez dit « Finistère », un message repoussoir contre la réunification

Chronique publié le 29/09/15 18:29 dans La réunification par Hubert Chémereau pour Hubert Chémereau
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Bruno Hug de Larauze présentant IDEA lors de la soirée du 22 septembre au « Théâtre » de Sant-Nazer

Le 22 septembre dernier, lors du grand show de présentation des projets industriels nazairiens : (voir notre article), Bruno Hug de Larauze a surpris plus d'un observateur présent dans la salle par son intervention très politique. Alors qu'il présentait IDEA, l'entreprise de logistique qu'il préside (1), en ouverture de soirée, il a profité de cette intervention comme s'il était en service commandé pour les partisans de la partition de la Bretagne en déclarant que Saint-Nazaire ne devait pas devenir « un Finistère » et de vanter plus loin « les lumières » dans l'Ouest, du côté de Laval, Angers et Saint-Nazaire - sous-entendu en PDL ça bouge par rapport à cette Bretagne à la traîne. Message subliminal : Finistère égale non développement et hors du monde en marche…

Cet originaire de Troyes, arrivé au début des années 90 en Loire-Atlantique, a toujours été un opposant de la réunification de la Bretagne. Il l'a encore montré lors de la réforme territoriale en apportant son soutien à la croisade de Jacques Auxiette contre l'unité de la Bretagne. L'activisme constant pro Pays de Loire de cet homme au parcours professionnel sans faute lui a ouvert tout naturellement la présidence de la CCI des PDL.

Le quotidien Ouest France, dans son édition nazairienne du 26 septembre, a souligné dans un billet d'humeur cette intervention sous le titre « Réunification ? », sans nommer son auteur ni le maire PS David Samzun qui a repris ses propos en conclusion de cette soirée comme un bon soldat au service des PDL. Et le quotidien de conclure que face à des décideurs si peu ouverts à la Bretagne du Penn ar Bed : « la réunification c'est pas pour demain ! ».

Alors que les mêmes n'ont de cesse de parler de l'importance de la mer, il semble qu'elle soit dans le même temps pour eux comme un cul de sac dans leur vision très continentale à la sauce paysdeloirienne. Étonnant quand on sait par exemple qu'IDEA est un des grands acteurs portuaires du Grand Port Maritime Nantes-Saint-Nazaire et que l'hinterland de l'estuaire de la Loire est très largement basé sur l'économie bretonne et spécialement sur son activité agro-alimentaire.

Note

(1) IDEA est à l'origine une coopérative ouvrière née il y a plus d'un siècle dont les dirigeants d'alors, qui étaient très bretons, demandèrent au [[Seiz Breur]] René-Yves Creston de créer dans les années 1930 l'illustration des parts sociales : (voir le site) de IDEA


Vos commentaires :
Lucien Le Mahre
Vendredi 15 novembre 2024
«Sous-entendu : en PDL ça bouge par rapport à la Bretagne à la traîne».

Vous enlevez autoritairement un département à la Bretagne, avec du même coup un tiers de sa population et de son économie, pour le rajouter à la région d'à-côté : sûr qu'il est alors facile pour l'heureux bénéficiaire de faire le malin et de railler la région injustement dépossédée !

D'autant que la miraculeuse opération lui ouvre tout-à-coup des perspectives transatlantiques inconnues jusqu'alors, au bout de son jardin !

Mais la Bretagne amputée B4, si elle végète quelque peu notamment ( pas uniquement mais tout est lié) à cause de cette amputation, réussit quand même se maintenir vaille que vaille.

Enlevez la Loire Atlantique aux PdL, et il n'y a plus de PdL ! Vlouf ! L'effondrement. Comme en 40 !
Du moins en dehors d'une nouvelle fusion, d'ailleurs plus cohérente, avec le Val de Loire proche par exemple.

On comprend donc cet acharnement anti-réunification chez les défenseurs des PdL : ils luttent pour la survie d'une région illogique pour laquelle nombre de leurs responsables politiques, économiques et culturels se sont engagés un peu vite, pensant qu'on n'a qu'une vie... Et dans leur cas, pour la faire courte, comme disait une regrettée parente aux démarcheurs zélés de Jehovah : «Ce n'est pas à mon âge que je vais changer de religion !».

Le jour où nous rentrerons enfin dans les clous de l'Etat de Droit européen auquel il parait que nous appartenons en tant que Français, et qui stipule qu'aucun transfert de territoire ne doit de réaliser sans la consultation des populations concernées, nous retrouverons à notre tour avec notre cohérence retrouvée, le dynamisme qui nous manque à présent.

Certes on nous a en quelque sorte «consultés», non directement par référendum, mais par le truchement de nos députés. On connait le résultat, accompagné d'une démonstration quasiment en laboratoire de la faille qui peut exister - sur des questions graves de justice - entre le Peuple citoyen et ses présumés Représentants...


François Corre
Vendredi 15 novembre 2024
«Alors que les mêmes n'ont de cesse de parler de l'importance de la mer, il semble qu'elle soit dans le même temps pour eux comme un cul de sac dans leur vision très continentale à la sauce paysdeloirienne.»

Pour Jean-Marc Ayrault, la mer est un cul-de-sac pour Nantes, comme il l'a dit dans le film réalisé par sa fille: Voir le site


R3BTN
Vendredi 15 novembre 2024
Cher Monsieur,
J’ai été sensible à votre article commentant la soirée Audacity organisée le 22 septembre dernier à Saint Nazaire.
Merci de votre commentaire élogieux pour mon parcours professionnel, mais je voulais juste clarifier ma position qui est sans aucune allusion subliminale.
Je me bats depuis l’origine pour consolider cette Armorique qui, au-delà des Bretagne administratives successives, est celle qui a permis à nos ancêtres de rayonner dans le monde ; d’où mon double souhait (qui n’est pas du tout négatif dans mon esprit, bien au contraire) :
1. Que dans nos finistères, il y ait des lumières qui brillent et en particulier sur le plan industriel.
2. Que les deux régions administratives Bretagne et Pays de Loire fusionnent pour peser davantage dans ce monde de plus en plus international.
Je suis donc tout à fait favorable à la constitution de cette Armorique que Claude Champaud décrit si bien dans son dernier ouvrage sur le Nouveau Défi Armoricain aux Editions du Locarn, dont je suis un membre fidèle.
Bonne journée !
Bruno Hug de Larauze

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