L'identité bretonne, la culture bretonne, le sentiment d'appartenance, ces notions sont utilisées couramment par tout un chacun ; pourtant dès que l'on tente de les définir, on se heurte à une énigme. La culture bretonne, on peut la regarder comme une liste à la « Prévert » : musique, langue, littérature, histoire, traditions orales, etc; en laissant toutefois dans l'ombre le secret de son élaboration ; mais expliquer le sentiment d'appartenance à la Bretagne, le sentiment d'être breton, cela présente de toutes autres difficultés.
Ce n'est pas un hasard si le mot sentiment vient naturellement sous ma plume, car être breton relève précisément du sentiment, en cela qu'il est improbable qu'on ne puisse jamais le définir de manière scientifique. Il me faut préciser qu'il n'y a rien d'évanescent dans ce sentiment-là, qui dure et perdure mystérieusement depuis des siècles sans qu'on ne connaisse jamais exactement le secret de son élaboration. Un sentiment tel qu'il apparaît de la même façon dans la poésie et le roman, qui, bien que disséqués par les meilleurs exégètes, conservent irrévocablement, dans le meilleur des cas, le mystère de leur élaboration.
Roman, voilà le mot, l'identité bretonne est un roman que chacun s'approprie et incarne à sa façon. Il n'y a pas de méthode et chacun est libre de s'approprier ou nom des éléments de cette riche culture,.
Si l'identité bretonne puise peu ou prou dans la culture bretonne, c'est donc avant tout un sentiment et davantage encore un roman. D'ailleurs, notre personnalité elle-même est un roman, plus ou moins beau ; construit à partir du réel mais ne procédant pas simplement de lui.
Je remarque ceci : des romans, il en existe beaucoup d'excellents, de quoi remplir une bibliothèque et pourtant, de bons écrivains, il y en a peu, en valeur relative. Les romans les meilleurs, ont des caractères communs. Ce sont toujours des ½uvres d'une grande sincérité, nourries d'autobiographie car la réalité dépasse la fiction et personne ne saura décrire l'amour s'il ne l'a pas vécu, la misère, s'il ne l'a endurée, la guerre s'il ne l'a pas soufferte … et tous, même les plus noirs (1), sont porteurs d 'espérance, car je n'en connais aucun qui ne laisse plus fort à la fin qu'au début. Le bon roman n'est pas l'histoire d'un échec, de même que l'identité est le récit d'un espoir et d'un idéal ; le bon roman révèle la beauté des choses et laisse de côté la laideur et l'ombre. C'est pourquoi le besoin d'identité, source de la personnalité, est nécessaire à tous. Identité bretonne ou n'importe quelle autre et pourquoi pas celle-là.
Certains nous disent, laissez-là cette identité bretonne qui vous enferme et optez pour l'universel ; ils se trompent. L'identité bretonne procède de l'universel ; l'identité en général agit par cercles concentriques du proche au lointain et nous avons besoin à chaque pas de repères. Cette identité bretonne s'inscrit dans les premiers cercles et n'est pas exclusive d'affinités et d'arènes plus larges. Cette identité n'est point la seule que nous pourrions choisir mais c'est un modèle éprouvé, qui n'est point jaloux et se mêle volontiers. En débit des rebuffades séculaires, cette culture a conservé toujours et sans contraintes une séduction mystérieuse, au point que le pouvoir central s'est toujours défié de son ascendant.
Cette séduction, on la vit opérer chez ces fonctionnaires centraux nommés à Rennes sous l'ancien régime, qui prenaient souvent racine dans la province rebelle et venaient ensuite à la défendre, on le voit encore à Nantes, en débit du matraquage médiatique des soi-disant « Pays de Loire » et de l'aide hypocrite et sournoise de « Ouest-France », le bien nommé, et du « Télégramme», qui servilement, devancent étrangement et sans y être le moins du monde obligés, les désirs de ce jacobinisme désuet et sans avenir. En outre, ceux-là même qui flétrissent l'identité des autres, bien souvent ne jouent pas cartes sur table et négligent de révéler leur propres attractions, leur appartenance, voire leur communautarisme.
Chacun puise à cette source selon son désir. Certains, me dit-on, respirent l'air breton et le deviennent par là-même, sans effort apparent ; d'autre plus intellectuels, entament une plongée profonde dans les livres et dans l'indicible poésie de la mémoire, que de rares élus parviendront à conter. Certains même resteront indifférents et ils en ont le droit. J'ai vu durant ces manifestations des Bonnets Rouges, qui resteront fameuses, et loin des clichés, ce vieux couple agripper la hampe de leur drapeau breton comme le bras amaigri d'un être cher; l'½il rougi par de secrètes afflictions ou de silencieux espoirs, et ceux-là qui me paraissaient démunis, semblaient tenir en leur mains un trésor sans prix, leur culture.
Et pourtant, même aujourd'hui, dans ce pays bien suffisamment républicain et pas assez démocrate, exposer sa culture avec simplicité et assurance, ne va pas de soi. En 2012, à «l'abbaye de Daoulas», l'exposition « l'Air du temps », présentait, entre autres, une mise en parallèle de la culture bretonne avec la culture folklorique roumaine... à l'époque de « Ceausescu » ! J'y étais allé confiant dans l'excellence habituelle de ses expositions, mais au fur et à mesure de ma visite, je me rendais compte que ce parallèle me paraissait de moins en moins innocent. Tel que je l'ai ressenti, il s'agissait en fait, de manière « subtile », de montrer que le folklore était en partie inventé et pouvait faire l'objet de manipulations politiques. C'est probablement vrai, dans la mesure où tout peut faire l'objet de manipulation ! Mais en l'occurrence il s'agissait de mettre en garde le visiteur contre sa propre culture, objet supposé de convoitise et de manipulations pour les nationalistes et autres autonomistes de tous poils !
Certes le roman national a beaucoup à se faire pardonner, et nous ne sommes pas nécessairement de grands enfants, nous les adultes, pour gober sans indigestion ce « pédagogisme laïcard », peu subtil en réalité, qui se défausse à peu de frais, à nos frais, devrais-je dire ! en tapant sur notre belle culture bretonne.
Il aurait été intéressant de montrer que la culture française et son roman national résultaient bien davantage de patients et remarquables travaux de coutures mais bien évidemment, cela ne faisait pas partie du projet. Personne n'aurait idée, dans ce pays de traiter la culture française et son roman national avec une telle légèreté, dans une expo officielle s'entend. Ces procédés ne sont bons que pour nos cultures régionales, qui sentent par trop la province sans doute ! Et avec notre argent s'il vous plaît, nos maigres «177 millions d'euros» grappillés péniblement sur les 7,4 milliards du budget (2) de la culture française, quelle niaiserie mais aussi quel scandale !
« Notes »
1. Même quand cela paraît le moins, la « Métamorphose » de «Kafka».
2. Mon article ABP : Le budget culturel de la Bretagne, comparé à ceux du Pays de Galles et de l'Ecosse ...
■Le problème : c'est la France,
La Bretagne ne souffre que d'un mal : celui de n'être pas elle, de n'être plus elle,
A la Bretagne consciente, aux esprits libres, aux fervents du Passé, aux initiateurs de l'Avenir, de mettre la Bretagne inconsciente sur la voie d'une auto-révélation ; La Question Bretonne est là et non ailleurs.
En attendant le Jour de la Libération – ce grand jour que nous ne verrons peu-être pas mais dont l'aube point déjà dans nos coeurs émerveillés – tout Breton qui n'est pas Autonomiste, au moins en tendance, ou indépendantiste, n'est qu'un moi qui s'ignore, un bipède sans marque, inconscient, « une tête du bétail stupide ! » qui foule la planète, le museau vers la terre, uniquement soucieux de pâture. un porc engraissé uniquement soucieux de la soupe française et des quelques miettes déversées dans son auge par l'occupant.
Debout pour l'identité, pour la Nation Bretonne ! debout pour le salut de votre Nation qui jamais, jamais, ni du temps des féodaux, ni du temps des Anglais , ni depuis le redécoupage territorial d'un nommé Hollande , n'a été aussi avant dans l'ombre de la mort !
Il ne restera plus que le folklore.
Il commence par une analyse sur l'identité bretonne, comme si le phénomène d'appartenance à un peuple, à un territoire donc à une nation était un phénomène typiquement breton.
Certes la Bretagne et son identité naturelle basée sur des siècles d'histoire européenne peut surprendre dans un contexte Républicain français ou l'identité est une notion décrétée officiellement par l'état....
Mais dans le monde, le phénomène breton est des plus naturelles car il est présent chez l'immensité des habitants humains de cette planète.
Donc, discuter sur l'existence spécifique d'une identité bretonne me semble aussi décalée que de discuter sur l'existence d'une identité danoise, écossaise, japonaise, finlandaise, kurde, aborigène, américaine, voir même texane, etc, etc, etc, etc,...!
Pour sortir de l'extraordinaire, il suffit juste de se rappeler que les peuples et les nations sont issues de l'histoire humaine, alors que les Etats-Nations et leur pseudo-identités sont des créations imposés aux hommes (généralement par la force)!
La conclusion de l'article me plait bien plus, car il va dans le sens de la normalité humaine!
Mais le débat est intéressant en cette période ou l'on essai de nous vendre l'arrivée de Syriens (à savoir si les prétendus syriens le sont vraiment) en Europe comme des Allemands, des Français, des Suédois voir des Bretons en devenir.
Comme si l'identité se changeait avec la même légèreté qu'une culotte! Comprendre, que l'identité n'aurait pas plus de valeur en soit que cette culotte changée!
Et ben NON, l'identité est le propre de l'Etre humain, elle n'est pas interchangeable, par contre elle permet d'échanger, donc de s'enrichir culturellement, ce qui est loin d'être la même notion!
La décolonisation s'est principalement faite en violation des identités des populations qui a vu la création de nombreux Etat-Nations contre la volontés des populations.
L'objectif était le maintien d'une domination postcoloniale.
Le démontrer est facile : nous connaissons tous le nom de pays africains (Etats-Nations), mais nous sommes bien incapables de citer spontanément le nom d'un peuple ou d'une langue africaine (sur un continent d'1 milliards de personnes)!
Une belle négation, s'il en est, de l'être humain à l'échelle de tout un continent! Inutile de préciser quel pays colonisait (colonise) la majorité des territoires de ce continent!
L'identité des peuples et nations africaines est une notion aussi abstraite aux Républicains (sens français du terme) que peut l'être l'identité bretonne... : Un truc qui existe au niveau d'une population malgré la volonté de l'Etat, ce qui démontre la déviance!
Bonjour, la notion de Démocratie!
N'en est-il pas de même en Syrie, pays faiblement historique en soit, sur un territoire qui lui est hautement historique par l'histoire des populations présentes?
Et cet exemple d'Etat-Nation, niant les identités réelles, n'est pas unique au Moyen-Orient...!
L'exemple Kurde, peuple sommé de disparaître car contraire à l'intérêt des Etats-Nations postcoloniaux, n'est que trop démonstratif... et rappelle un autre exemple très proche de nous d'un peuple lui aussi sommé de disparaître au nom d'un intérêt qui lui serait supérieur!
Donc, l'identité, les peuples, les nations sont des notion qui vont de paires avec la nature et l'histoire humaine.
C'est pour cela, que l'Article 1er de la Charte de l'ONU est écrit tel qu'il est, et classé comme 1er (donc en haut de la liste).
Donc plutôt que de faire des analyses sur l'extraordinaire qu'il peut y avoir chez les être humains à s'identifier à des peuples, à des territoires à des nations, ne serait-il pas préférable d'analyser l'attitude des Etats-Nations pour lesquels la nature de l'Etre humain est à combattre?
Donc, la disposition des Etats-Nations à s'opposer à la Démocratie (le pouvoir et la volonté du peuple).
Comprendre l'extraordinaire de l'existence de ces Etat-Nations qui violent l'Article 1er de la Charte de l'ONU pour justifier leur existence!
Aussi, je me permets pour enrichir le débat de présenter le texte de ce fameux Article 1er des Nations-Unies :
«Les buts des Nations Unies sont les suivants :
1.Maintenir la paix et la sécurité internationales et à cette fin : prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d'écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d'agression ou autre rupture de la paix, et réaliser, par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international, l'ajustement ou le règlement de différends ou de situations, de caractère international, susceptibles de mener à une rupture de la paix;
2.Développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l'égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde;
3.Réaliser la coopération internationale en résolvant les problèmes internationaux d'ordre économique, social, intellectuel ou humanitaire, en développant et en encourageant le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous, sans distinctions de race, de sexe, de langue ou de religion;
4.Être un centre où s'harmonisent les efforts des nations vers ces fins communes.»
Malheureusement les Nations-Unis, principalement composés d'Etat-Nations, a également le travers d'oublier l'application de son article 1er!