Lettre ouverte à Monsieur Philippe Richert, président de la Région Alsace

Lettre ouverte publié le 13/09/15 12:15 dans Media et Internet par Frédéric Turon pour Frédéric Turon

Monsieur Richert,

« Les Alsaciens Réunis », association de défense de la Région Alsace dans ses limites actuelles, et les Fédérés vous accusent d'avoir lâchement trahi l'Alsace ainsi que le peuple alsacien, et exigent votre démission immédiate.

C'est avec un profond sentiment de colère que les Alsaciens Réunis apprennent que vous êtes « prêt à siéger à Metz » si vous êtes élu à la tête de la grande région. Si les Alsaciens Réunis et Les Fédérés réfutent totalement la réforme territoriale et le scrutin prévu en décembre, ils constatent que vous sacrifiez une fois de plus l'Alsace sur l'autel de vos intérêts personnels en décidant d'emblée de ne pas livrer la bataille afin que Strasbourg conserve un statut de capitale régionale. 250 000 euros ont pourtant été consacrés à des travaux d'agrandissement de l'hémicycle du Conseil régional d'Alsace, aux frais des Alsaciens, afin d'y accueillir la nouvelle assemblée jusqu'à ce que Metz soit désignée, comme vous l'envisagez.

Avec cette annonce, un véritable affront, vous ne comptez manifestement plus sur les voix des Alsaciens, et cherchez à vous attirer celles, potentiellement plus nombreuses, des Lorrains et des Champenois-Ardennais, dont les élus mettront en minorité les élus alsaciens afin que Metz accueille effectivement le siège de l'assemblée régionale. Il vous paraît plus rentable de courtiser les électeurs de Lorraine et de Champagne-Ardenne plutôt que les Alsaciens, dont vous tirez votre mandat actuel. Vous avez ainsi choisi votre camp, qui n'est désormais plus celui de l'Alsace.

Cette nouvelle vexation que vous infligez aux Alsaciens fait suite à votre refus catégorique d'organiser un référendum sur la question de la fusion de l'Alsace avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne, parlant même de « populisme au premier degré », alors que la Constitution permet une telle consultation, et que la Charte européenne de l'autonomie locale, de force supérieure à la loi sur la réforme territoriale, impose que les collectivités territoriales soient consultées, si possible par référendum. Vous auriez dû vous battre sans relâche, au nom des Alsaciens dont vous connaissez l'opposition au projet, mais vous n'avez absolument rien fait dans ce sens ni entrepris aucun des recours juridiques possibles. Vous savez pourtant que la loi est constitutive d'une rupture d'égalité de traitement et d'une discrimination entre collectivités territoriales, l'avis des élus de certaines régions, Bretagne, Pays de la Loire notamment, ayant été pris en compte afin qu'elles ne fusionnent pas.

Vous auriez dû être le premier des Alsaciens à vous battre contre une réforme dont vous savez qu'elle n'est pas démocratique ni digne d'un pays comme la France, qui se veut le pays des droits de l'Homme. Vous ne pouvez pas vous dire « républicain » sous le prétexte que « la loi a été votée », et cautionner un texte aussi arbitraire et tellement néfaste pour l'Alsace.

Avec cette réforme territoriale dont ils n'attendent rien de positif, l'Alsace et les Alsaciens auront décidément tout perdu, ce dont vous semblez vous accommoder parfaitement. Vous semblez « prêt » à toutes les bassesses, sans vergogne, pour assouvir votre avidité de pouvoir et votre folie des grandeurs. A quel prix ? Les Alsaciens, eux, ne trahissent pas leur idéal comme vous trahissez le vôtre, si tant est qu'un jour, depuis le lancement de la réforme territoriale, vous avez songé mettre tout en ½uvre pour les préserver du chaos dans lequel vous aurez contribué à les précipiter. Chaque jour pourtant, vous auriez dû vous demander ce que vous alliez faire pour le bien-être des Alsaciens et le salut de l'Alsace. Mais pouvez-vous encore vous regarder en face ?

Quelles ont été vos lignes rouges infranchissables pour défendre l'Alsace ? Vous n'en avez vraisemblablement jamais eues. Lorsqu'il s'agira de supprimer le droit local, vous vous contenterez sans doute, de la même façon, de prendre acte, sans livrer aucune bataille.

Il n'y avait naturellement rien à espérer du gouvernement et d'un premier ministre qui nie l'existence-même du peuple alsacien. Il y avait tout à espérer de vous, supposé être le premier des Alsaciens. La déception est à la hauteur de votre reniement de l'Alsace.

Si vous désignez le Front national comme votre adversaire de la campagne des élections régionales, les Alsaciens vous désignent comme le vrai ennemi à leur cause, l'ennemi à l'intérieur, l'homme par qui le malheur de la disparition de l'Alsace n'a pas été évité, par votre lâcheté et votre trahison. Cette réforme « ahurissante », « la chose la plus grave qui arriv[e] à l'Alsace depuis la Seconde guerre » selon vos propres termes, vous vous en êtes finalement fait le complice, vous vous en servez même pour satisfaire des intérêts purement personnels. Vous savez pourtant que l'engagement dans la vie politique ne consiste pas à servir des intérêts personnels mais à se mettre au service des citoyens dont vous êtes le représentant.

Dès après votre entrevue avec le président de la Région Lorraine, Monsieur Jean-Louis Christ, député Les Républicains, déclarait : « Philippe Richert n'avait aucun mandat pour plastronner avec le président de la Région Lorraine. Il a engagé la fusion des régions Alsace et Lorraine sans nous consulter et je peux vous dire que la population y est fermement opposée. Pourquoi ne garderait-on pas l'Alsace seule, comme la Bretagne et la Corse ? En prenant les devants, Philippe Richert nous a trahis ! ». Nous ne sommes pas les seuls à faire ce triste constant.

A la différence de vous, les élus de régions comme la Bretagne ou les Pays de la Loire se sont battus pour que celles-ci demeurent autonomes. Vous avez fait mine d'être contre la réforme, avez voulu prendre la tête de la contestation le 11 octobre 2014 pour mieux la contrôler et finalement faire passer pour des populistes ceux qui aiment vraiment l'Alsace et font confiance en la justice afin de faire valoir les droits du peuple alsacien. Les drapeaux Rot un Wiss flotteront toujours plus nombreux pour vous rappeler vos manquements coupables.

Monsieur Richert, le peuple alsacien ne vous a jamais donné aucun mandat pour acter la disparition de l'Alsace, et vous n'auriez en aucun cas été élu sur un tel programme. Vous n'êtes plus digne de le représenter. Après tant de trahisons, vous devez tirer les conséquences de votre action désastreuse en tant que président de la Région Alsace, votre seul bilan en étant la disparition, et démissionner immédiatement.

Les Alsaciens Réunis sont décidés à obtenir votre départ dans les plus brefs délais.

Les Alsaciens Réunis Les Fédérés Alsace


Vos commentaires :
martin szabo
Vendredi 15 novembre 2024
Honte a vous monsieur Philippe Richert d'avoir vendu L'ASACE

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