Le cornique et le cornouaillais : quelles différences ?

Communiqué de presse publié le 14/08/15 1:23 dans Festivals par Fanny Chauffin pour FC
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dessin d'Erig sur le cornique et le breton
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cornique et breton : dessin d'humour
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Le cornouaillais est le breton parlé en Cornouaille de la Petite Bretagne, qui n'a pour l'instant aucune reconnaissance officielle de la France, alors que le cornique est la langue de Cornouailles, région de Grande Bretagne où elle a un statut de langue officielle, reconnue autant que le gallois ou le gaélique d'Écosse. Première leçon, la prononciation et les différences avec le breton.

Alors qu'on prononce "piou out-té? " en breton, on dit "piou ossé ? " en cornique (traduction de "qui es-tu ?"). Le breton s'écrit "piv out-te ?" et le cornique : "Piw os sy ?" et

"Trist out-te ?" se dit "Osta trist" (es-tu triste ?). En fait, les choix orthographiques sont assez différents, par exemple pour dire "oui, elle est maigre", la prononciation est pratiquement identique : "ya, moén éo-i". Mais pour l'écrire, on écrira ,"Ya, moan eo-hi" en breton et "Yw, moen yw hi" en cornique. Pas étonnant que les querelles orthographiques aient fleuri des deux côtés de la Mor Breizh (Manche, en breton), freinant souvent les mouvements de revitalisation linguistique : comment enseigner, apprendre à lire dans une langue tant qu'une standardisation de l'orthographe n'a pas eu lieu ? Morwena Jenkin a montré lors de sa conférence la difficulté d'établir une graphie commune. En gallo, une dizaine d'orthographe cohabitent, en corse, ils utilisent une "polynomie" et acceptent de nombreuses variations dialectales.

Pour l'heure, saluons le bel effort des Cornouaillais avec l'édition du livre "Kentelioù kerneveureg evit an deraouidi" édité par the Cornish Language Board (l'office de la langue cornique, équivalent de notre office de la langue bretonne ici), qui permet aux bretonnants d'apprendre le cornique sans passer par l'anglais ni le français. Un bel ouvrage, pour lequel il ne manque qu'un CD ou l'alphabet phonétique pour ne pas se tromper de prononciation. Ou courez au Pavillon des Cornouailles et de l'île de Man pour prendre une leçon avec les nombreux bénévoles en ticheurt (tea-shirt en breton) jaune (melen en breton, melyn en cornique), qui vous donneront tous les détails , et vous en serez tout laouen, lowen, heureux, quoi...

Holyewgh an Lergh, Kentelioù kerneveureg evit an deraouidi, Graham Sandercock, lakaet e brehzoneg gant Len George, deux volumes (2004-2014), Kesva an Taves Kernewek


Vos commentaires :
Lundi 6 mai 2024
Je n'ai jamais entendu de néo-locuteur prononcer pi-ou...

Si Deshayes propose -ow et -ew, c'est qu'il reprend Alan Raude à ce sujet, et plus loin dans le temps Guyonvarc'h, Pennaod et Mordrel.

On écrit toujours avec un capital historique derrière nous. Le pluriel ancien-breton était diphtongué, écrit -ou. Et fut toujours écrit ou par la suite, diphtongué ou pas, réduit en -o en Trégor, et -eù en sud-est.

le c'h est je crois une innovation de Maunoir, tandis que le n-tilde a d'abord été proposé par le Gonidec mais pour -gn ; pour la nasalisation il avait proposé un n avec une barre au-dessus

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