Interceltique 2015 : une Bretagne moderne et créative avec Pascal Jaouen et Richard Quesnel

Chronique publié le 13/08/15 19:02 dans Festivals par Jacques-Yves Le Touze pour Jacques-Yves Le Touze
https://abp.bzh/thumbs/38/38156/38156_1.jpg
Pascal Jaouen et sa robe Hermine .
https://abp.bzh/thumbs/38/38156/38156_2.jpg
La grande foule pour Promesa

L'Interceltique de Lorient, c'est tellement foisonnant pendant dix jours, qu'on peut avoir du mal à s'y retrouver et à se poser pour tenter de choisir ce que l'on aimerait souligner et mettre en valeur.

Suite à quelques remarques sur le côté supposé un peu «has been» de la Bretagne présentée au FIL, je vais donc revenir sur deux évènements qui, pour moi, marquent justement la modernité et la créativité de la culture bretonne actuelle et ce ne sont que deux exemples parmi bien d'autres qui témoignent de la vitalité de notre culture.

Plus de 1 200 personnes ont ainsi assisté au défilé de mode que Pascal Jaouen proposait mardi dernier au Palais des Congrès de Lorient sur le thème du «Gwenn-ha-Du» en hommage à la Bretagne et au drapeau breton. Que dire ? quasiment que des superlatifs ! Magique, magnifique, moderne, enthousiasmant, de niveau international, une bande son super top (créée par le Bagad Kemper et Red Cardell ). Et une affirmation claire et décomplexée de sa «bretonnité» de la part de Pascal Jaouen. Ca nous change de divers «artistes» qui se contorsionnent dans tous les sens pour éviter le terme «breton» comme si c'était une marque infamante et malodorante, ces mêmes «artistes» qui passent leur temps à faire des ronds de jambes dans les cours parisiennes en gommant toute véritable référence à la Bretagne. Pauvres d'eux ! Pascal Jaouen est d'une autre trempe : celle d'un artiste véritable, d'un créateur, conscient de ce qu'il est et d'où il vient, méprisant le provincialisme et prenant pied sur la scène internationale. Oui, bravo à lui et ce travail remarquable. Une leçon pour beaucoup et dont la conclusion pourrait être «Bretagne est univers».

Toujours ce même mardi et dans un tout autre registre, l'Académie de Musique et des Arts Sacrés de Sainte-Anne d'Auray proposait à l'église ND de la Victoire une création co-produite par le FIL, la cantate «Promesa» écrite par Richard Quesnel, chef des Choeurs de la Maîtrise de Ste Anne d'Auray.

Cette ½uvre pour ch½ur, solistes et ensemble instrumental, fond avec intelligence, tradition bretonne et musique classique, reprenant des textes de Yann-Ber Kalloc'h, des textes historiques, des chants et marches traditionnelles. Le rendu est remarquable et fait preuve d'une grande inventivité musicale; de la formation à Cambridge de Richard Quesnel, on en décèlerait même quelques influences anglaises notamment dans le «son» du ch½ur, quasiment des touches à la Benjamin Britten, le grand compositeur anglais. Ce ch½ur composé de collégiens et de lycéens est vraiment à saluer pour sa qualité et son dynamisme. A noter aussi le fait de faire participer les spectateurs en leur demandant de chanter ensemble régulièrement tout au long de l'½uvre. Une vraie réussite et un nouveau témoignage du dynamisme culturel breton.

Pascal Jaouen et «Promesa», deux exemples parmi bien d'autres de la création bretonne présente au FIL, deux exemples bien loin des clichés provincialistes que certains voudraient nous imposer et dans lesquels les mêmes aimeraient nous enfermer. L'avenir de notre culture passe par cette créativité de niveau international et par le rejet des carcans mortifères que l'on tente de nous imposer.

Oui, Bretagne est univers et Pascal Jaouen et Richard Quesnel le proclament de belle façon !

Voir Tanwezhen (voir le site)


Vos commentaires :

Anti-spam : Combien font 6 multiplié par 3 ?