Changement de formule à Quimperlé : le sacro-saint feu d'artifice de la haute ville a été remplacé par une déambulation du bagad et une projection sur façade en basse ville
Noire de monde, la place rendue aux piétons attend les artistes. Le bagad arrive, martial, et se fraie une avenue entre les passants qui, impressionnés, reculent. Bombardes au taquet, caisses claires inventives, cornemuses impeccables, le bagad bro Kemperle montre son savoir faire, s'installe devant la façade de la gendarmerie, où la projection va commencer.
«Quimperlé, ville fraternelle», deux phrases affichées sur le fronton, dont l'une de Leopold Sedar Senghor. Le voyage peut commencer, s'appuyant sur les villes jumelées à Quimperlé, des Celtes aux Maliens, en passant par l'Inde, l'Allemagne, Mexico, l'Irlande. Le voyage est beau, techniquement impeccable, la façade, comme à Nantes, à Rennes, à Paris, s'illumine et ses fenêtres se transforment... pour à la fin faire place à un faux feu d'artifice, sans le bruit des explosions, juste une bande son, un peu Jean Michel Jarre, un peu froide, un peu désincarnée.
Pas un mot de breton, ni écrit, ni entendu, pas un mot de bambara, d'allemand, d'irlandais, ... La fraternité a encore de longs chemins à faire, même si Quimperlé, par ce choix original, a commencé la route.
Et la conclusion revenait au bagad, avec toujours cette aisance impressionnante. Après les derniers applaudissements, la place se vide, vite. Impossible de savoir ce qu'en a pensé la population, habituée à «son» feu d'artifice. Alors, améliorer la formule, ou revenir aux explosions d'antan ? Continuer la fête par des musiques du monde, mélangeant les cultures des villes jumelles ?
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