Consommer autrement et faire revivre les centres bourgs

Communiqué de presse publié le 14/07/15 8:46 dans Société par Fanny Chauffin pour Fanny Chauffin
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Epicerie associative d'Arzano

12h30 : à Arzano, dans la petite épicerie «l'Épissure», trois bénévoles rangent les légumes, serpillent, ferment la boutique.

À l'étage, le comptable bénévole est venu travailler. De l'autre côté de la rue, Rémy, Rozenn, Marie-Pierre se retrouvent autour d'un verre au Triskell. Ils vont raconter l'aventure de cette épicerie pas tout à fait comme les autres.

Arzano, petite commune de 1400 habitants, en Vannetais finistérien, a une tradition du vivre ensemble et de l'organisation collective : premier centre de classes de rivières au CALA dans les années 1980 (Centre d'Accueil et de Loisirs d'Arzano), festoù-noz «historiques» avec Tammless, Klaskerien an heol, ... Des luttes écologiques nombreuses y ont eu lieu contre l'agrandissement d'un équarrissage, de l'installation d'une carrière de huit étages de profondeur, d'une méga-décharge..., menées par des habitants déterminés, organisés, informés.

En 2014, un petit groupe se forme et crée une association : «l'Épissure». L'objectif : ramener la vie au centre du bourg avec une épicerie, mais à plus long terme, un «coeur» qui permettra d'organiser des animations, faire que les gens se rencontrent et vivent bien à Arzano.

La dernière alimentation d'Arzano vient de faire faillite, malgré une aide de la mairie. Une réunion publique au mois d'avril montre la volonté de la municipalité de maintenir un commerce de proximité. Les statuts sont déposés à la Préfecture en août 2014.

Mais avant d'ouvrir dans un local rénové, remis en état par les membres de l'association, il fallait savoir ce qu'attendaient les gens de la commune en matière de commerce. Alors, l'équipe va interroger la moitié des familles, 237 exactement, sur les 600 habitant Arzano. Ils ont été très bien accueillis, avec une moyenne de trois à trente familles vues par bénévole. Pour les Arzanois, ce sont les produits frais, la viande, le fromage, et la nourriture produite localement, biologique ou pas, qui attirent les clients potentiels. Un distributeur d'argent liquide et des bouteilles de gaz leur paraissent aussi indispensables. «Si c'est cher, nous ne viendrons pas», préviennent-ils souvent.

L'équipe a aussi bénéficié de l'expérience d'autres épiceries associatives comme celle de Trémargat, Augan, Rablais sur Layon en Anjou. Cette dernière a été la plus importante : «ils nous ont tout donné», ajoute Rémy, le président de l'association.

Ils ont alors essayé de répondre le plus possible aux attentes de la population : gaz et banque dans le bourg, 550 produits différents (fruits, légumes, épicerie,...), en y rajoutant des plats préparés car l'épicerie bénéficie d'une cuisine équipée.

Ils ont créé un poste à plein temps et après deux mois (l'Épissure a ouvert en mai 2015), ils ont créé un poste à mi temps pour quatre mois. Les objectifs sont dépassés, grâce à une énergie bénévole impressionnante : 60 réunions ont déjà eu lieu, chaque lundi, ouverte à tous les bénévoles de l'association. Il faut 80 heures de travail par semaine dans cette épicerie pour accomplir le travail de préparation, de rangement, l'administration, la comptabilité. Pour l'instant, il reste 40 heures de bénévolat hebdomadaire. Petit à petit, ces heures vont diminuer, la moyenne des recettes étant de 837 euros par jour dans la boutique. Il faut trouver 17 000 euros HT pour un emploi à l'année. Et pour commencer l'activité, 7 000 euros ont été donnés par des sympathisants, qu'ils récupéreront petit à petit.

Une subvention d'équipement de 10 000 euros de la mairie a permis d'équiper la cuisine et les systèmes de refroidissement. Mais ils n'ont pas de subvention de fonctionnement.

Pour Rémy, il est important de donner une grande place aux jeunes : «Il faut leur faire confiance, c'est la clé». L'association leur est grande ouverte, et ce ne sont pas les idées qui manquent : informatique, repas, concerts...

D'autres projets sont dans les cartons : ouvrir une salle d'expos, des rendez-vous, des conférences, jouer aux cartes, aux échecs, préparer des voyages, écouter les gens du pays...

Quelle était leur plus belle journée depuis le début de cette aventure ? «La première journée», dit Marie-Pierre, «quand tous se sont retrouvés dans l'épicerie, heureux de parler, de se voir, de faire connaissance... » comme au temps d'avant les supermarchés.


Vos commentaires :
PIERRE CAMARET
Vendredi 15 novembre 2024
J'ai connu , il y a quand meme longtemps ces epiceries de Campagne en Bretagne ( et ailleurs ) ou on trouvait de tout . Des sabots a la pile electrique ,du vin et tout l'alimentaire.C'etait le bazard , mais tres sympathique . Certaines de ces epiceries , faisaient egalement «Bistrot»ce qui ajoutait encore a l'ambiance.
Le dernier que j'ai vu , etait a PEILLAC (56) il y a environ + de 10 ans .

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