Le président Hollande est donc entré en campagne pour 2017. Le Parti Socialiste ayant validé la ligne officielle, l'ancien énarque ne voit aucune raison de faire marche arrière. Pourtant, après trois ans de mandature, la dette de la France est toujours abyssale, l'inversion de la courbe du chômage annoncée se fait douloureusement attendre et les Français expriment dans différents sondages leur peu d'envie à le voir se représenter, mais rien n'y fait. Dans cette république monarchique, quand on a goûté au pouvoir suprême, on ne veut pas le lâcher.
De fait, voilà qu'en face, Nicolas Sarkozy travaille également à son retour au Palais de l'Elysée. Las, ici non plus, la majorité des Français n'a pas envie de le voir revenir. Dans un autre pays que la France, Nicolas Sarkozy aurait, une fois battu en 2012 et inquiété dans tellement d'affaires judiciaires, été forcé à quitter le champ politique. Entendons-nous encore parler des Azanr, Blair, Schroeder ou autres anciens chefs de gouvernements européens ? Non, et ce bien qu'ils n'aient pas tous été battus d'ailleurs, et encore moins inquiétés par la justice. Mais dans les pays voisins de la France, il y a un minimum de décence, et le sens de l'intérêt général passe avant les caprices de ceux qui se rêvent des « destins nationaux » mais qui, au fond, sont autant de Rastignac encombrants.
Et si ces deux adversaires de toujours sont prêts, malgré leur absence de projet novateur, à nous jouer ce médiocre remake, c'est parce que la présence annoncée de Marine Le Pen au second tour leur donne paradoxalement une chance de réussir leur pari délétère. C'est ce qu'on appelle la politique de la terre brûlée.
Comment faire monter le Front national ? Comment exprimer mieux son mépris pour cette « mythique » République dont on nous rebat les oreilles ? Hollande et Sarkozy ont la solution : ils se représentent. Et cette supposée grande démocratie est au bord de l'asphyxie.
Caroline Ollivro, présidente de Breizh Europa
■A cela on nous propose, tous partis confondus, le même refrain, le triste et sempiternel refrain, Ça ira mieux demain !! ((merci Annie !)). Et en plus ils y croient, l'un armé d'une carchère (très chère il est vrai), pour nettoyer les bancs-lieues, et l'autre armé d'une belle langue pour fustiger l'ennemi, j'ai nommé le capitalisme ! Oui mais, car il y a un oui mais, l'argent est le nerf de la guerre ! Eusse t-il fallut au moins le savoir (grosse couleuvre quand même).
Quand aux autres, confortablement assis sur les mêmes fauteuils, quelques pistes savantes semblent se dessiner. L'innovation est à l'ordre du jour, et, qu'on se le dise, les étrangers sont responsables de tous les maux.
Il faut donc, vous l'aurez bien compris, à chaque élection, un bouc émissaire parfait, au choix : les méchants capitalistes, les étrangers (la plupart autant français que vous et moi), puis maintenant l'Europe ! On se croirait dans une cour de récré, le, « c'est pas moi, c'est lui », des pleureuses ou pleureurs en manque d'affection, ou de bons points, genre carembar des années 60.
Alors, au-delà de tous ces choix cornéliens, que proposer ? Où se situe l'alternative ? Bien que la voie de la fédéralisation de la France soit une piste proposée, viable, fiable, puisque déjà employée en Allemagne et en Espagne, elle ne reçoit pourtant que peu de faveurs de la part du public francophone.
Il est alors souhaitable de rassurer, « non, nous n'allons pas quitter le grand navire (quoique), il s'agit tout simplement de régler nous-mêmes nos propres affaires ». La crainte les saisit, Ciel ! des responsabilités ! Moi qui était auparavant tranquille, quémandant de temps en temps quelques miettes ici et là, il va falloir maintenant se retrousser les manches, pour de bon !!??
Comprenez que le courage de certains dirigeants n'est point à l'ordre du jour. Se complaire dans la fange est symbolique du mépris de soi et de ceux qui pourtant vous ont démocratiquement élu. C'est une trahison de l'esprit qui ne sied plus à nos plus profonds espoirs démocratiques. Rien ne va plus ! C'est l'asphyxie !
Alors au menu voici le choix que nous vous proposons : les habituels vendeurs de casseroles (vous les connaissez tous !), couplés de marchands de tapis, qui vous promettent monts et merveilles, et une nouveauté, un oxygène salvateur qui vous ranimera, en la personne de brillants novateurs proposant cette voie nouvelle qui nous libérera d'un zentralisme étouffant et incontrôlable, puisque incontrôlé, du fait d'une incontrôlabilité chronique (ça se soigne paraît-il).
Ces brillants novateurs pour qui une « Union Sacrée Bretonne » (USB serait-ce peut-être la clé ?), serait profitable à tous, y compris à eux-mêmes.
Il ne s'agit pas de faire comme les rats quittant le navire, ce dont on pourrait aisément accuser les Bretons (rassurez-vous c'est un sport chez certain(e)s), ou d'autres candidats à la dévolution, mais de faire comme les marins révoltés du Bounty, victimes de la tyrannie de leur inflexible et irascible capitaine.
La République a vécue, vive la République nouvelle, remaniée, flexible, moderne, innovante, fédérale, libre !!