Joseph Le Bihan : On est entouré de conservatismes, de trouille, de paralysie et de vieux précoces

Reportage publié le 18/05/15 23:47 dans Economie par Philippe Argouarch pour Philippe Argouarch
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Ce qui reste du manoir de Kerhoueder
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Lors de la réunion de l'observatoire Jules-Verne, qui s'est tenu vendredi 15 mai à Locarn, [[Joseph Le Bihan]] a annoncé que les fonds nécessaires pour commencer la restauration du manoir de Kerloueder, tout près de l'institut de Locarn, avaient été collectés. Ce manoir, une fois restauré, servira de lieu de rencontres.

Une soixantaine de personnes étaient invitées ainsi que plusieurs intervenants pour réfléchir sur les mutations profondes que va subir l'économie bretonne. «L'échelle du temps a complètement changé», rappelle Joseph Le Bihan. L'ancien professeur de HEC a fait plusieurs recommandations (voir la vidéo ABP avec l'essentiel de son intervention) et en particulier a appelé à la création en Bretagne d'un observatoire des nouvelles technologies. Agé de 85 ans, Joseph Le Bihan n'a pas hésité à s'en prendre «aux conservatismes, à la trouille, à la paralysie et aux vieux précoces.» «On est vieux que lorsque l'on ne rêve plus» a déclaré le co-fondateur de l'institut de Locarn--toujours aussi percutant malgré son âge avancé.


Vos commentaires :
Yann LeBleiz
Vendredi 27 décembre 2024
Toujours un plaisir d'écouter Joseph le Bihan.

Mais tant qu'on recevra nos informations de Paris, nous ne changerons pas...

A quand un Pdt de Bretagne (chef d'un gouvernement autonome d'une Bretagne unifiée) parlant comme Joseph le Bihan?

Aujourd'hui, il y a des jeunes instruits, oui, mais je connais malheureusement beaucoup de jeunes Ingénieurs à la mentalité d'ouvrier des arsenaux!

Ils ont un bac+5, mais baignent dans la culture du 19ème siècle de la lutte des classes et de l'Etat providence et des 35 heures.

Faut dire que tout à été fait pour que l'augmentation du niveau de formation ne se fasse pas en parallèle du niveau de l'ouverture d'esprit.

Le système d'enseignement français n'est pas l'un des plus médiocres et des plus inégalitaires d'Europe sans raison!

Quand on voit que l'on refuse à la Bretagne sa réunification du fait du risque qu'elle permette un développement économique breton qui offrirait la possibilité d'envisager un retour à l'indépendance...

La Bretagne veut avancer OUI, mais ils ne faut pas croire que les Français ne veulent pas avancer non plus!

La problématique est que des populations qui avancent par elles-mêmes, c'est un risque majeur pour le pouvoir de l'Etat Central.

Rien ne doit venir du peuple, tout doit venir de l'Etat!

L'Etat central préférera une économie faible, si cela lui permet de conserver son pouvoir!

Le communisme chinois est sur ce point bien plus innovant et ambitieux que le jacobinisme qui limite son action à conserver son pouvoir.

Il n'y aura pas en Bretagne et en France d'évolution à la Britannique, car nous ne disposons pas d'une démocratie véritable : Les Anglais qui veulent quitter une Europe en déclin, et les Ecossais et Gallois qui veulent intégrer cette Europe pour mieux se développer dans une Europe qui sera celle des peuples (nations) mais qui reste à construire.

Qui a raison n'est pas l'important, mais Anglais et Ecossais, l'un comme l'autre, terrifient la France et l'Europe du Conseil, car dans les 2 cas, c'est le peuple qui agit pour écrire son histoire.

Donc en Bretagne et en France, à moins d'un rejet quasi insurrectionnel du jacobinisme par les populations bretonnes et française, il y a de forte chance que nous coulerons ensemble!

Joseph le Bihan le sait bien, lui dont son ami à préféré conserver son poste de Connétable (les honneurs et l'argent qui va avec) plutôt que de rassembler les Bretons sur la Réunification, symbole premier d'un avenir en reconstruction!


Brocèlbreizh
Vendredi 27 décembre 2024
Nous pourrions nous affranchir du déclin de la France en anticipant l'avenir économique de notre Bretagne B5 dans la continuité d'une construction européenne puissante et respectueuse de nos populations et de nos cultures respectives.
Cela passe par la case fédéralisme et non pas le centralisme d'état et le capitalisme d'état.
Trop d'état tue l'état.La patience est une vertu.
Le plus simple serait que la France évolue,cette démocratie est grandement perfectible mais elle n'en prend pas le chemin.

Ar Vran
Vendredi 27 décembre 2024
«Joseph Le Bihan : On est entouré de conservatismes, de trouille, de paralysie et de vieux précoces»
Bien dit.
Je dirai même plus que le problème majeur de la France est que l'on est gouverné par une élite formatée (càd dont les membres sont tous passés par les mêmes écoles ou ont été nommés par leurs pairs) qui fait de l'idéologie leur principe et ne gouverne surtout pas de façon pragmatique. (De plus en plus d'hommes politiques n'ont aucune expérience du privé et donc ne connaissent le monde de l'Entreprise qu'au travers de livres ou par les cours de Sciences-Po ou Ena,...Pour s'en assurer il suffit de lire le profil de ceux qui nous gouverne actuellement, cela est effarant).
De fait cette élite est totalement coupée de la réalité et ne pense qu'à s'auto-reproduire. Leur seul fait d'arme est de dénigrer systématiquement tout ce qui peut vernir de la base (càd du peuple) car par définition seuls eux sont les biens-pensants.
Doit-on rapprocher cela d'une situation prérévolutionnaire comme cela a pu être le cas avec la Noblesse et le Clergé qui étaient devenus autistes au peuple car trop concernés par converser leurs privilèges?
L'histoire nous le dira mais cela ne sent vraiment pas bon...

SPERED DIEUB
Vendredi 27 décembre 2024
Doit-on rapprocher cela d'une situation prérévolutionnaire comme cela a pu être le cas avec la Noblesse et le Clergé qui étaient devenus autistes au peuple car trop concernés par converser leurs privilèges?
Re gwir eo
Et admettant que les mêmes cause produisent les mêmes effets ,par exemple dans trois cent ans on aura à nouveau le phénomène inverse ,car à un moment donné des situations acquises , qui n'ont plus lieu d'être, vu que le contexte a changé ,deviennent des privilèges et quand les limites du supportable sont atteintes ,c'est l'explosion . Par contre les masses laborieuses qu'elle que soient les maitres continuent ,plus ou moins ,de subir

MANSKER
Vendredi 27 décembre 2024
Le problème est pourtant simple, seriez-vous donc aveugles ? Il suffit de regarder autour de vous. Prenez un quidam basique, vous travailler avec lui en bonne camaraderie, le soir vous allez avec lui prendre un verre à la fin du boulot, les fins de semaine c'est au foot que vous vous retrouvez, ou au devant d'un bon barbecue. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.
Puis un jour, votre camarade est propulsé chef d'équipe, de groupe ou de service. Croyez-vous que son attitude sera semblable ? Dans certains cas oui, mais dans la plupart, non. Les politiques c'est la même chose.
Ces personnes là pensent qu'elles sont de la race supérieure, idem si vous les revêtissiez d'un uniforme, de quelque ordre soit-il, civil ou militaire. Si elles ne sont pas là, elles pensent que le monde s'arrêtera de tourner, la mégalo à pleins tuyaux !
Alors vous pouvez mettre autant de chefs ou de petits chefs en place, comme il vous plaira, mais si ce sont eux qui mettent en place les lois pour diriger le pays (tel qu'il soit), ne vous attendez pas à ce qu'ils votent (parlement) des lois qui soient contraire à leurs intérêts propres (augmentations, privilèges exorbitants, absences de notes de frais, caisses occultes, etc..).
Quand le pouvoir échappe au peuple, ce qui est le cas, il subit, et il subira toujours tant qu'il n'existera pas de modérateurs ou de régulateurs (appelez cela comme il vous plaira), pour juguler ce cheval sauvage qui fait un peu ce qui lui plait.
Alors, il est concevable que certains donnent, ou ont donné, de leurs personnes pour remédier à ces défaillances, mais il est plus tentant de céder au miroir aux alouettes et mettre un bon gros mouchoir sur sa fierté. La pusillanimité (titre) est de mise, la faute à qui ? quand bon nombre retournent leurs vestes à tout va.
Yann, j'ai un jour rencontré deux ou trois hommes instruits et intelligents. Les premiers, ingénieurs de formation ont tout largué pour cultiver des tomates, bio bien entendu ! Ils avaient fait la synthèse de leur parcours d'étudiants depuis leur scolarité. Le compte rendu était édifiant, ils s'étaient rendu compte qu'ils étaient depuis leur plus jeunes âges conditionnés pour la politique du toujours plus. Une formation de pilote de course en quelque sorte, mais avec l'amertume de se dire, à quoi ça sert de courir si vite !
Le second, idem, plus que diplômé, du genre à faire les plans du futur bolide des mers. Un jour, il a tout plaqué pour sa passion, et préférer gagner deux fois moins. Ces deux exemples montrent que le temps de la compétition est périmé, qu'il faut travailler sur de nouvelles bases, revoir notre copie en quelque sorte, chose qu'une pensée centralisée est incapable de faire bien entendu. Ses intérêts ne sont pas les vôtres. Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent.

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