Marie-Monique Robin : la croissance, c'est fini

Communiqué de presse publié le 3/05/15 23:20 dans Environnement par Fanny Chauffin pour Fanny Chauffin

Réalisatrice de nombreux films sur Monsanto, la décroissance, les initiatives citoyennes, la conférencière invitée à la foire bio de Trégunc a tenu en haleine ses 250 spectateurs.

Elle court de New York où elle a fait un cycle de conférences, jusqu'à Trégunc et elle sera ce lundi 4 mai à Lorient. Pour elle, il est urgent d'agir, car les politiques ne le font pas.

Il faut réapprendre à utiliser le mot communauté, si courant en anglais «communities» ou en espagnol «communidas» car c'est dans ces espaces où l'action peut se mettre en place.

Les trois domaines dans lesquels il faut s'investir sont l'alimentation (la majeure partie des éléments que l'on trouve dans les supermarchés français ont fait entre 2 000 et 3 000 kilomètres pour arriver dans les rayons), l'énergie (en finir avec le nucléaire,le gaz de schiste et toutes les énergies fossiles) et le financier (53 monnaies locales sont nées ces dernières années en France).

À Toronto, des étudiants quittent leurs métiers tranquilles de bureaucrates et d'avocats pour travailler dans des jardins urbains. En Amérique latine, une ancienne favella abrite une banque qui, en douze ans, a inversé la consommation des habitants, 93% s'approvisionnent dans le quartier, contre 3% au début.

Près de Mulhouse, la petite ville de Hungersheim a une monnaie alternative, une ferme urbaine de huit hectares, fournit les cantines sur 20 kilomètres de rayon en légumes biologiques, a des panneaux solaires suffisants pour alimenter en énergie 10 000 habitants des éco-hameaux et deux chevaux qui vont chercher les enfants pour les emmener à l'école.

Elle dénonce l'immobilisme des politiques alors que la situation est grave et que 1% des riches possèdent 50% du patrimoine mondial. Il faut opérer un «basculement systémique»

Alors, bientôt «l'effondrement» ? Comme les Mayas, l'île de Pâques, l'Empire romain ou pour les Assyriens, notre civilisation va peut-être suivre le même sort, car elle a les trois mêmes caractéristiques.

Un non respect des ressources (le bois, la forêt pour les Mayas et l'île de Pâques), un problème climatique prononcé (la sécheresse pour les Mayas, pour nous les inondations, tempêtes et sécheresse, le dérèglement climatique, la Californie qui devient rapidement un désert), et le troisième ?

Les élites... «à côté de la plaque» : le rapprochement est là encore saisissant.


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