Fabien Lécuyer : Le manifeste du gallo

Reportage publié le 29/04/15 18:09 dans Langues de Bretagne par Philippe Argouarch pour ABP
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Lors des Breujoù Breizh/ Etats généraux des langues et de la culture le samedi 25 avril à St- Avé, Fabien Lécuyer apporte des éléments à propos du gallo, la langue traditionnellement parlée en Haute Bretagne. Locuteur du breton et du gallo, le journaliste Fabien Lécuyer est un des principaux porte-paroles des gallésants. Il prépare un livre à sortir prochainement aux éditions Le Temps : "Le Manifeste du gallo".

D'après Wikipédia le gallo est traditionnellement parlé en Ille-et-Vilaine, en Loire-Atlantique et dans l'est du Morbihan et des Côtes-d'Armor, derrière une frontière linguistique allant de Plouha à la presqu'île de Rhuys. La limite orientale du gallo est moins claire, car il existe un continuum avec les langues d'oïl voisines. Certains linguistes considèrent par exemple que le gallo s'étend dans des régions contiguës à la Bretagne historique en particulier en Mayenne.

Comme il n'y a pas de critères universellement acceptés pour distinguer les langues des dialectes, il n'y a pas de réel consensus sur la nature du gallo. Bien qu'elle soit essentiellement orale, cette langue est l'objet d'études universitaires et d'efforts de standardisation, et des ouvrages en gallo sont régulièrement publiés. Cependant, contrairement au breton, le gallo ne bénéficie pas d'une longue tradition de défense et de protection. Les deux ont toutefois été reconnues conjointement « langues de Bretagne » par le Conseil régional de Bretagne en 2004. [...] Malgré quelques initiatives pour l'enseigner à l'école et dans les universités, le gallo est en voie d'extinction. Les locuteurs sont généralement âgés et la transmission intergénérationnelle est très faible. Le gallo est considéré comme sérieusement en danger par l'Unesco. Le nombre de locuteurs du gallo est difficile à évaluer et il peut varier selon les estimations. D'après un sondage réalisé en 2013, le gallo et le breton auraient un nombre similaire de locuteurs, puisque 5 % des habitants de la Bretagne historique parleraient couramment le gallo, et 6 % le breton.


Vos commentaires :
Dimanche 28 avril 2024
@la plupart
J'ai déjà largement dévié moi-même du sujet, alors que je suis déjà lapidaire sur l'avenir du gallo.
Désolé à ceux qui veulent recentre le débat.

Mais comme on en est aux confidences, j'abuse une dernière fois.

@Pôtr ar skluj
On ne se comprend pas.
Je ne suis sans doute pas clair mais vous êtes trop lapidaire.

«Quel drôle de patriotisme que celui des gens de l'Emzao. Une atteinte hypothétique et vieille de 1500 ans à la langue nationale les blesse plus que celles qui sont commises chaque jour quand le breton est écorché vif par des néo-locuteur.»
Sincèrement ? Je m'en fous un peu. Ca serait un peu bête de s'en soucier. Bretons avant les Francs ? La belle affaire. Dans la lutte entre les descendants, les Bretons ont pris cher les siècles suivants.
La légitimation par l'Histoire m'est importante mais elle reste nettement secondaire face à la légitimation du présent.
Par exemple, sur l'origine du breton. Vous me donnez l'impression, sans doute fausse, que son origine est primordiale dans sa portée, son but. Si c'est passionnant et que cette recherche à la noblesse du Savoir, vu le présent du breton, même si c'est triste et peu ambitieux, préférez-vous que le breton survive, même bâtard, ou qu'il disparaisse ?
Ne vaut-il pas mieux être écorché vif que mort ?

«Je crois que vous avez trop appris à aimer la Bretagne dans les livres. Moi, mon patriotisme breton me vient de l'amour de ma famille, de mon village. Ce qui s'est passé voilà plus de mille ans m'intéresse intellectuellement mais me laisse sentimentalement assez froid. »
J'aime des gens et des paysages avec lesquels j'ai grandi et passé assez de temps pour y être attaché. Il se trouve qu'on appelle ça la Bretagne. Il y a pleins d'autres endroits où j'ai voyagé ou vécu que j'aime beaucoup. Je ne suis pas du genre «je ne pourrais vivre qu'en Bretagne» mais je m'y trouve particulièrement bien. Pas partout mais la majorité.

Accessoirement, sur les livres, je suis amateur d'Histoire en général. J'en connais pas mal d'autres aussi bien que la Bretagne. J'ai des lacunes sur d'autres périodes. Le petit sel de l'époque de la migration qui m'y renvoie souvent, c'est le côté épique. Comme pour pleins de gamins, le roi Arthur, tout ça. Après le concept de la Table Ronde, en ces âges obscurs, brillant !
Il y a aussi un côté romantique, donc. Un peu comme dire que le breton, faut le sauver comme je ne sais quelle langue d'Amazonie, pour la diversité du patrimoine intellectuelle immatérielle humaine UNESCO machin. Ca pisse pas loin, mais, hé, ya du vrai.

Mais pour parler de patriotisme, ce que j'aime dans la Bretagne, c'est le potentiel que son présent offre.
C'est pour cela que je ne pourrais jamais reprocher à certains de mes grands-parents, prolétaires et urbains, d'avoir refuser activement de transmettre leur savoir, déjà affaibli en leur temps, du breton. Ils ont vécu une époque où la France proposait un potentiel plus intéressant.
Si le breton était vraiment une langue morte, je ne lui porterais pas beaucoup d'intérêt. Sauf qu'il survit et que pas mal de choses aujourd'hui plaident dans la richesse et/ou l'assurance dans un monde globalisé. Qu'on pratique le plus possible un bilinguisme mais que ce bilinguisme soit le plus varié possible. L'enracinement d'une des langues a un côté pratique.
J'ai certainement un côté frustré/feignant. Je ne comprends quasi rien du breton (je n'en ai que quelques expressions héritées d'une partie de mes grands-parents, même chose pour le gallo d'ailleurs), que je n'ai jamais étudié sérieusement, et je n'en ai pas l'intention. Par manque de talent, certainement, de volonté, un peu, ayant aussi des raisons personnelles qui me semblent valable (je m'échine assez pour maitriser la langue de ma conjointe pour ne plus avoir la force d'un autre apprentissage).
Je porte alors un respect que méritent des néo-locuteurs que vous ne semblez pas leur accorder.
Je pense que c'est une faute.
C'est dommage, parce qu'ils ont beaucoup plus besoin de votre respect que du mien s'il y a possibilité qu'ils s'améliorent.
En les déconsidérant comme vous le faites, sur des points qui sont pourtant valables (l'accent par exemple, même moi qui ait essentiellement entendu le breton par les chansons, la laideur de beaucoup trop m'écorchent déjà les oreilles, il manque quelque chose, l'Âme de la langue ? j'imagine bien pour vous quand on y ajoute la grammaire, le vocabulaire etc. bien que vous précisez être pragmatique, ça irrite aussi), il est difficile de faire la part entre l'amour que vous portez à la langue ou l'amour que vous portez à votre position dans la pratique de la langue.
Elle est très certainement votre mais ayez la générosité de ne pas en exclure les autres.
Ceci, bien entendu et toujours, depuis votre position de pseudonyme sur un site. Vous faites sans doute assez dans votre quotidien, à discuter avec des néo-locuteurs en étant diplomate, pour relâcher une soupape ici ?

«Je suis contre l'introduction d'une prononciation allogène»
Vous avez utiliser le terme «esthète» dans une autre de vos réponses. Ne vous enfermez pas dans un tour d'ivoire.
Votre considération de l'hébreu, par exemple. Ca ne vous pas rêver, l'hébreu, ok. Mais la pratique va lui insuffler une âme propre dans le temps.
Ayez foi en la force de la musique du breton. Si les locuteurs futurs parleront en proportion le breton avec un accent français, les derniers des Mohicans ne doivent pas les voir comme une menace mais un potentiel.
Parce que pour des raisons personnelles aussi, je connais un gamin qui présente les risques de parler breton avec le même accent que moi, mais ça voudra au moins dire quelque chose.

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