La gauche et la revendication bretonne

Présentation de livre publié le 21/04/15 14:28 dans Politique par Christian Rogel pour Christian Rogel
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Couverture du livre "La gauche et la revendication bretonne. Dessin de Nono

Georges Cadiou, connu comme journaliste sportif à la radio et dans les livres, ancien élu municipal de Quimper, un temps chargé de l'eau, et historien des idées bretonnes, s'est à nouveau lancé dans des recherches en relation avec ses convictions.

Il a le mérite d'aller à la source et d'offrir un panorama assez fouillé des opinions émises sur la Bretagne, sa langue, sa culture et son éventuel avenir par des personnalités et des groupes de gauche depuis la Révolution jusqu'à nos jours.

On note l'hostilité de principe et générale à traiter comme un tout politique la « vieille province », car, il faut célébrer la grande fusion française, sauf, quand il s'agit de fustiger la crédulité des Bretons qui refuseraient les Lumières sous la conduite de mauvais bergers.

Parmi les nombreuses perles déterrées, on notera que Marx fit preuve d'hostilité, vis-à-vis des Bretons, et généralement d'incompréhension envers les nationalités, alors que Engels était plus attentif, car plus proche des Irlandais.

Finalement, en dehors de l'embellie des années 1970-1990, qui vit un Mitterrand bienveillant et une « deuxième gauche » décentralisatrice et reconnaissant les origines pluriculturelles de la France, force est de constater que la gauche radicale-socialiste, puis, socialiste est plutôt bêtement jacobine et unitariste.

L'auteur qui vient de laisser l'Union démocratique bretonne à ses espoirs déçus d'être le petit frère d'un Parti socialiste, aujourd'hui décadent, ne peut que constater qu'avec Sarkozy ou Hollande, c'est la même morgue parisienne qui est à la manoeuvre, ainsi que le montre la calamiteuse réforme territoriale.

Georges Cadiou ne peut que laisser percer une certaine amertume, puisque la revendication bretonne aux couleurs de la gauche n'aura que rarement vu la couleur du ciel bleu.

Sa conclusion reste optimiste : « C'est avec enthousiasme et confiance que je vous appelle, toutes et tous, à construire la Bretagne moderne et déterminée que nous voulons ».

Georges Cadiou, La gauche et la revendication bretonne, Fouesnant, Yoran Embanner, 2015, 214 p., ISBN 978-2-916579-80-1. 10 euros.

Christian Rogel

Licence pour reproduction intégrale, sous condition de mention de l'auteur et de l'Agence Bretagne Presse


Vos commentaires :
Ar Vran
Vendredi 15 novembre 2024
Petit sourire
J'aime bien ce titre avec l'emploi de la conjonction de coordination «et». Il est actuel et demain ce titre pourra être remplacé par 2 phrases, à savoir «La Gauche» d'une part. «La revendication bretonne» d'autre part.
Comme quoi dans un avenir très proche, on s'apercevra sur ces 2 notions n'auraient jamais dûes être reliées car elles sont incompatibles....
Étonnant, non?
Je vous rassure on pourrit faire la même chose avec la Droite.
Soyons nous-mêmes . Ni-hon-unan

Damien Kern
Vendredi 15 novembre 2024
Sourire sur sourire.
Lapsus : ... on pourrit ...

Brocèlbreizh
Vendredi 15 novembre 2024
Gauche,droite:Le Républinanisme de non proximité.
Impôt pourri 2015:mélange de fleurs desséchées(roses et chrysanthèmes*)bien odorantes;mélange de choses peu ragoutantes,extrêmement dégradées,et même décomposées.
Le sel de mer breton peut aussi les conserver.En mieux.
Altérité-Humanisme Rabelaisien:un mélange abrasif, renforcé et savamment dosé pourrait éventuellement les préserver d'un «environnement» vicié.
«Double dose d'Éthique pour une dose de Pragmatisme ET le malade pourrait se relever!»
(Pythagore de Syracuse,Alchimiste)

Pôtr ar skluj
Vendredi 15 novembre 2024
Ma conviction personnelle est que le relèvement du peuple breton doit passer par une gauche débarrassée de sa méfiance envers la nation. En effet, je compte mettre un instrument de gauche : la puissance étatique au service d'une fin de gauche : sauvegarder le peuple. Seulement, à la différence de la gauche traditionnelle, je ne fais pas du peuple un simple objet économique mais je reconnais sa dimension ethno-religieuse.

L'expérience gauchiste de l'après mai-68 a en revanche laissé de graves séquelles intellectuels au mouvement breton et on peut les constater quotidiennement : obsession pour les droits de l'homme ; foi naïve en la justice internationale ; européisme béat ; refus de parler des dangers que représentent l'immigration et l'urbanisation...

Je suis également sceptique sur la décentralisation mitterandienne. Elle a forcé les vieilles provinces de France à une modernisation rapide en les plongeant trop brutalement dans la concurrence à échelle européenne.


Brocèlbreizh
Vendredi 15 novembre 2024
C'est en 2015 l'absence de modernisation(structure et autres) qui nous confronte dans la douleur à la pseudo concurrence européenne.
La BZH n'est pas une province mais un pays constitué en état pendant 1000 ans.Les Franciens la qualifie de province et les plus diplomates de région.
Ce terme est d'ailleurs acceptable sur le plan géographique,politique et sémantique.
Pour la puissance étatique(de plus en plus faible à force de ne pas gérer en priorité les sujets régaliens)
elle est concrètement dans les mains des conservateurs de la monarchie républiquaine.C'est le système parlementaire centralisé qui décide l'organisation dans sa globalité.
La sauvegarde de nos peuples respectifs,c'est l'emploi et des salaires/traitements convenables et non 25% d'assistanat dans le cadre d'une imposition négative dans la mesure du possible.
D'une manière générale ,il est raisonnable de penser qu'un chômeur aspire davantage au changement plutôt qu'à la conservation de sa situation en l'état.
Cela passe évidemment par un nouvel agencement de l'éducation de nos jeunes qui doit promouvoir à minima les langues,l'Histoire,la philosophie et le civisme avant la mathématique d'office pour tout le monde.
«science sans conscience n'est que ruine de l'âme humaine». C'est un fait établi dans l'Histoire.

RAFF BB LAZZARA
Vendredi 15 novembre 2024
TRES BIEN

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