Georges Cadiou, connu comme journaliste sportif à la radio et dans les livres, ancien élu municipal de Quimper, un temps chargé de l'eau, et historien des idées bretonnes, s'est à nouveau lancé dans des recherches en relation avec ses convictions.
Il a le mérite d'aller à la source et d'offrir un panorama assez fouillé des opinions émises sur la Bretagne, sa langue, sa culture et son éventuel avenir par des personnalités et des groupes de gauche depuis la Révolution jusqu'à nos jours.
On note l'hostilité de principe et générale à traiter comme un tout politique la « vieille province », car, il faut célébrer la grande fusion française, sauf, quand il s'agit de fustiger la crédulité des Bretons qui refuseraient les Lumières sous la conduite de mauvais bergers.
Parmi les nombreuses perles déterrées, on notera que Marx fit preuve d'hostilité, vis-à-vis des Bretons, et généralement d'incompréhension envers les nationalités, alors que Engels était plus attentif, car plus proche des Irlandais.
Finalement, en dehors de l'embellie des années 1970-1990, qui vit un Mitterrand bienveillant et une « deuxième gauche » décentralisatrice et reconnaissant les origines pluriculturelles de la France, force est de constater que la gauche radicale-socialiste, puis, socialiste est plutôt bêtement jacobine et unitariste.
L'auteur qui vient de laisser l'Union démocratique bretonne à ses espoirs déçus d'être le petit frère d'un Parti socialiste, aujourd'hui décadent, ne peut que constater qu'avec Sarkozy ou Hollande, c'est la même morgue parisienne qui est à la manoeuvre, ainsi que le montre la calamiteuse réforme territoriale.
Georges Cadiou ne peut que laisser percer une certaine amertume, puisque la revendication bretonne aux couleurs de la gauche n'aura que rarement vu la couleur du ciel bleu.
Sa conclusion reste optimiste : « C'est avec enthousiasme et confiance que je vous appelle, toutes et tous, à construire la Bretagne moderne et déterminée que nous voulons ».
Christian Rogel
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■L'expérience gauchiste de l'après mai-68 a en revanche laissé de graves séquelles intellectuels au mouvement breton et on peut les constater quotidiennement : obsession pour les droits de l'homme ; foi naïve en la justice internationale ; européisme béat ; refus de parler des dangers que représentent l'immigration et l'urbanisation...
Je suis également sceptique sur la décentralisation mitterandienne. Elle a forcé les vieilles provinces de France à une modernisation rapide en les plongeant trop brutalement dans la concurrence à échelle européenne.