Le Breton inventeur de la police de caractères Garamont pourrait faire gagner 136 Millions de dolla

Reportage publié le 17/04/15 18:57 dans Cultures par Didier Lefebvre pour Didier Lefebvre
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La police de caractères Garamond originelle
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Claude garamont-Garamour, père de la police de caractère Garamond

Né vers 1480 à Paris d'un père breton de Morlaix a créé ce fameux ensemble de police de caractères « Garamond ». Selon le très sérieux quotidien économique la Tribune (voir le site) son utilisation par le Gouvernement fédéral US pourrait lui faire faire des économies de 135 Millions de dollars, et jusque 370 Millions si les 50 états le suivaient.

Garamond plus économe que Times new Roman

La Tribune, mais aussi d'autres organes de presse, reprenait le 2 avril les travaux d'un lycéen de Pittsburg, Suvir Mirchandani, qui constatait que les États-Unis pourraient économiser jusque 370 Millions de dollars, en laissant tomber les polices « Times New Roman » et le « Century Gothic » au profit du « Garamont ». Toutes choses égales par ailleurs, Garamont utiliserait 24 % de toner de moins. Certains sites disent toutefois que ce serait au détriment de la lisibilité.

Garamont, Garamond, Garmondus, ou... Garamour ?

Claude Garamont est le fils de Yvon Garamour, cet imprimeur morlaisien installé à Paris. Claude s'est donné le pseudo (dirions-nous aujourd'hui) de Garamondus, qui donna naturellement le nom de Garamond, quand il s'est agi de nommer la police que Claude créa. L'amalgame persiste entre Garamont et Garamond, seul, le nom poétique de Garamour a disparu.

La virtuosité de Garamond est manifeste dans les ligatures et le traitement des abréviations

Selon le ministère de la culture français (voir le site) « Le dessin des poinçons suit exactement le modelé de l'écriture d'[[Ange Vergèce]] et ses multiples [[Ligature (écriture)]] ; les capitales sont influencées par les caractères romains déjà gravés par Garamont. Une des particularités de ces lettres est l'introduction des accents et des esprits (voir [[Esprit rude]] à l'aide de lettres crénées (voir [[Crénage]] et la virtuosité de Garamont est manifeste dans les ligatures et le traitement des abréviations ».

Les lettres de Garamond sont fluides et cohérentes

Selon Wikipedia, [[Garamond (police d'écriture)]], « parmi les caractéristiques uniques de ses lettres, on trouve la petite [[Panse (typographie)]] du « a » ou le petit [[¼il (typographie)]] du « e ». Cette police de caractère se révélerait également économe en encre, en impression, grâce à la finesse de ses lettres.

Garamond est aujourd'hui la police la plus utilisée dans les livres papier

Aujourd'hui, il est prouvé que les polices avec sérif (voir [[Empattement (typographie)]]) sont plus lisibles. Le blog de Marie-Hélène Carrara « à propos d'écriture » (voir le site) note que Times New Roman et Arial ont été sur-utilisées, et lassent le lecteur. Ce même blog classe Garamond parmi les plus élégantes, avec « Georgia » et « Book Antiqua ». Il n'est donc pas surprenant que Garamond soit aujourd'hui la police la plus utilisée des polices dans l'édition de livres papier, selon la même autrice.

Le Brito, une typographie bretonne

Garamont a donc été un créateur étonnamment moderne, créant il y a près d'un demi-siècle une police de caractères encore en vogue aujourd'hui, peut-être même appelée à se développer encore (cf plus haut). Il était Breton, de père Breton, installé à Paris.

Mais aujourd'hui, il en est un autre qui a réfléchi et a créé une police celte et bretonne pure beurre, Fañch le Henaff. Il a créé cette police le brito, voir le fichier PDF joint à cet article.

Le site Les Champs Libres, propriété de la Communauté d'agglomération de Rennes Métropole (voir le site) présente ainsi la typo de Fañch le Henaff (voir notre article) et (voir notre article) :

« Depuis 15 ans, Fañch Le Henaff travaille à la création d'une typographie bretonne : le Brito Fruit de longues recherches historiques, techniques et graphiques, ce nouveau caractère rend hommage à Jan Brito, Jean le Breton, l'un des premiers grands maîtres imprimeurs en Europe. C'est par ailleurs la première typographie qui inclut les ligatures propres aux langues celtiques.

« Exposé au centre des arts de Douarnenez en 2006, le Brito se décline tout d'abord sur les affiches et les enseignes créés par le graphiste de Locronan. En 2010, le projet de numérisation du caractère Brito, fera évoluer les premières versions. Avec l'aide de Malou Verlomme et Yoan De Roeck, Fañch Le Henaff reprend chaque lettre pour l'adapter aux exigences des supports numériques et de la lecture. Le Brito évolue puis se stabilise. Dès décembre 2011, une plateforme web permettra l'utilisation généralisée de cette typographie identitaire contemporaine.

« Fañch Le Henaff vit et travaille à Locronan. Yoan De Roeck et Malou Verlomme vivent et travaillent à Paris. Graphistes, ils ont chacun leur propre expérience de la création typographique contemporaine, qui s'affirme dans leurs productions respectives. »

Voir aussi le site (voir le site) où toutes les figurent informations sur la police brito.

Notes:

1- il convient de bien faire la différence entre police et fonte. Une [[fonte de caractères]] est un ensemble de glyphes, c'est-à-dire de représentations visuelles de caractères, d'une même police d'écriture, de même style, corps et graisse.

2- le lecteur pourra se référer aux élections sites :

- (voir le site) où il trouvera différences nuances de Garamond ;

- (voir le site) où figure une belle description du livre « le maître de Garamond » d'Anne Cuneo, journaliste à la TSR, historienne et romancière suisse. Elle y faire revivre l'un des Maîtres imprimeurs de l'époque, Antoine Augereau ;

- (voir le site) pages très documentées du ministère de la Culture français ;

- (voir le site) l'excellent site de [[Jean-Luc Deuffic]] où l'origine bretonne du graveur y est décrite ;

- (voir le site) le site le plus à jour sur la police Brito.


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