La compagnie CroisiEurope, fondée et dirigée par la famille Schmitter, se lance dans un nouveau challenge avec la création de croisières sur la Loire. Cette compagnie est leader sur le marché européen de la croisière fluviale depuis sa base historique de Strasbourg.
Le 3 avril, les dirigeants de CroisiEurope, ont invité la presse à découvrir le Loire Princesse, dernier né de la compagnie, dans le bassin de Saint-Nazaire. Les Alsaciens sont visiblement très satisfaits de la réactivité et du savoir-faire de la navale nazairienne. Luis Espadale, responsable des animations sur les 43 navires de la flotte CroisiEurope, remarque que « les gens ici sont très fières du savoir-faire de leurs chantiers navals ». La presse internationale et des voyagistes venus d'Amérique du Nord et de l'Europe entière sont eux aussi tombés sous le charme du Loire Princesse qui associe innovation en matière de technologie navale et grande qualité des aménagements intérieurs avec un coté très cosy. C'est Mme Schmitter qui a supervisé la décoration intérieure du navire en attachant beaucoup d'intérêt au confort et à l'esthétique des lieux. Lors des échanges avec Jakez Lhéritier, du Comité Anne de Bretagne, elle s'est montrée très ouverte en direction du monde artistique breton pour des expositions sur le navire et intéressée par le label Produit en Bretagne dont une sélection de sa gamme pourrait être proposée aux passagers. Mme Schmitter a fait remarquer les fortes contraintes dans la conception comme dans la conduite du navire liées à la recherche maximale de gain en légèreté qui va du choix du mobilier jusqu'aux conditionnement des produits alimentaires.
C'est le cabinet de design et d'architecture navale nantais Stirling Design International, spécialisé dans la conception de navires de croisière et d'unités de grande plaisance depuis 1976, qui a été chargé des études. Le cabinet nantais a pris en compte les contraintes particulières de la navigation en Loire avec un tirant d'eau limité à 80 centimètres (pour le Loire Princesse 75 centimètres de tirant d'eau en pleine charge avec l'avitaillement). D'une longueur de 89 mètres, doté de 48 cabines, d'un grand pont supérieur et de deux salles de restaurant, le navire peut accueillir 96 passagers. Pour répondre aux contraintes fluviales, le système de propulsion choisi est constitué par des roues à aube. Ce sont les architectes navals nazairiens d'Arco Marine qui ont été chargés des calculs structurels avec l'estimation numérique du dimensionnement des roues en aluminium. Le bureau d'études nazairien, sous la direction de Jean-Charles Davy, qui est aussi batteur au Bagad Sant-Nazer, a supervisé la construction des deux roues de 4.70 mètres de diamètre et de 1.8 mètre de large et qui sont couplées à deux puissants moteurs diesel Volvo qui fournissent l'intégralité de la propulsion du navire. Des propulseurs d'étrave assurent pour leur part une grande réactivité en man½uvre. Thibaud Tincelin, directeur de Stirling Design International, fait remarquer que les roues incurvées sont très silencieuses, ce qui renforce le confort de la navigation. A l'élégance des lignes du navire est associée la légèreté, avec un poids total de 600 tonnes seulement pour pouvoir filer sur les eaux de la Loire en laissant le maximum de poids sur le quai grâce à l'utilisation importante de l'aluminium.
Lors de croisières de 6 à 8 jours, le Loire Princesse va naviguer entre Saint-Nazaire et Bouchemaine (près d'Angers). Les passagers vont découvrir des espaces liquides variés tant sur le plan de la navigation que sur le plan culturel et historique. L'estuaire de la Loire que les marins appelaient à la grande époque de la marine à voile la «Rivière de Nantes» nous rappelle, qu'avec ses forts courants et la puissance des marées, nous ne sommes pas dans ces eaux sur un long fleuve tranquille comme du côté de Saumur ou Orléans. De fait, en raison de la particularité de la navigation en estuaire, le port de Paimboeuf a été choisi par CroisiEurope comme port d'escale de secours quand les conditions de mer seront trop fortes pour rentrer au port nazairien.
Entre Saint-Nazaire et Ancenis, l'une des escales du Loire Princesse, on découvre un territoire qui a été façonné au cours des siècles par l'histoire de la Bretagne et l'appel du grand large. Ce n'est pas un hasard si la devise latine de Nantes revendique l'ouverture océanique : «Favet Neptunus Eunti» qui peut se traduire par «Neptune favorise ceux qui voyagent» ou «Neptune favorise ceux qui osent». Avec la Loire angevine, on entre dans un nouvel univers géographique et historique qui, lui, a été marqué par l'histoire de France, en particulier à la Renaissance avec la proximité des châteaux de la Loire. Les responsables de CroisiEurope sont conscients de l'intérêt de faire découvrir à leur clientèle très internationale la diversité culturelle entre l'estuaire breton et la douceur angevine. Dans cet esprit, comme lors des escales dans la cité des ducs de Bretagne où est hissé le pavillon de Nantes, c'est le pavillon historique aux couleurs bien bretonnes de la cité navale qui flotte dans le bassin de Saint-Nazaire. Luis Espadale, en charge de l'animation, l'assure, « il y aura chaque semaine une soirée bretonne animée par les groupes locaux à bord du Loire Princesse ». Les deux premières soirées aux couleurs de la Bretagne sont déjà programmées à l'escale de Saint-Nazaire les 10 avril et 15 avril avec le groupe Stetrice 1 bien connu en presqu'île guérandaise.
Alors que CroisiEurope a tout à gagner à mettre en avant la diversité qui partage la Loire, entre Bretagne et Anjou, il y a une forte sollicitation des politiciens de la région administrative des Pays de Loire qui tendent de confisquer la Loire à des fins partisanes. Les professionnels du tourisme de la Presqu'île guérandaise, de Saint-Nazaire à Redon en passant par le pays de Retz, l'ont bien compris en lançant le 27 mars dernier à la Baule, avec les responsables de la Région Bretagne, la dixième destination Bretagne baptisée «Bretagne Loire Océan» 2 où l'estuaire de la Loire est mis en valeur avec sa double identité bretonne et maritime.
Le commandant Robin, dont les attaches familiales sont à la Bernerie-en-Retz, station balnéaire du Midi de la Bretagne qui a donné de grands marins comme le commandant écrivain Louis Lacroix, embarque ses premiers passagers le 4 avril en compagnie des 24 membres d'équipage. La saison des croisières devant se terminer à la fin octobre. Nous ne pouvons que souhaitez longue vie au Loire Princesse et que son sistership qui pourrait porter le nom d'Anne de Bretagne 3 (sa vie de souveraine bretonne et française ne s'est-elle pas en grande partie écrite sur la Loire entre Nantes et Blois ?) ou de l'écrivain Jules Verne (son histoire personnelle et son univers littéraire sont certes plus attachés à la mer qu'à la Loire) soit mis sur cale en 2016 – 2017.
2- Bretagne Loire Océan :
3- Dans cet esprit Jakez Lhéritier pour le comité Anne de Bretagne a remis à Mme Schmitter le numéro spécial édité par Ouest-France à l'occasion des 500 ans de la mort de la Duchesse Anne.
Comité Anne de Bretagne : (voir le site)
■Petra zo bet c'hoarvezet gant a vag-dre-lien «La Boudeuse», anezhi ur vatimant kement vrav ha gozhig a-walc'h ?
Souhaitons donc à la Loire Princesse de belles Loire Croisières, avec nous l'espérons de nombreux bretons croisiéristes qui pourront ainsi prendre connaissance visuellement des limites de l'Historique Bretagne...
Non seulement le publi-reportage d'Ouest-France tend à phagocyter totalement cette histoire de bâteau à des buts politiques, mais la conclusion du communiqué du cabinet des Pays de la Loire à Ouest-France tourne carrément au grotesque : «Du jeu collectif comme on sait le pratiquer en Pays de la Loire.»
Marééééchal nous voilà.