L'unité bretonne : que faire ?

Communiqué de presse publié le 3/03/15 15:00 dans Politique par Michel Bouvier pour Michel Bouvier

Les Bretons ont naturellement été pour le moins dépités, sinon éc½urés, par les choix d'un appareil qui a refusé de reconnaître la réalité bretonne. Certains se sont peut-être découragés. La blessure et certaines trahisons d'hommes politiques, qui pourtant s'étaient exprimés très clairement et fermement en faveur de la réunification, seront-t-elles oubliées ?

Cela dit, la Bretagne conserve son nom et n'a pas été non plus démembrée ou noyée dans un magma informe. De même, avec quelques manifestants mais une réelle volonté politique (il a suffi de quelques élus motivés), la Normandie a réussi à se faire reconnaître et c'est tant mieux. L'enjeu de la réunification ne nous semble pas perdu et ce pour plusieurs raisons. Cet enjeu est même sans doute plus important que jamais.

Tout d'abord, le nouvel «équilibre» régional crée d'un côté des ensembles informes et ingérables qui vont bientôt se déchirer notamment sur les questions de «capitale». De l'autre, il maintient en l'état des régions plus petites qui vont voir leur capacité financière diminuer de façon relative. La cohérence normande peut, à l'inverse, être vertueuse et démontrer les bénéfices d'une région unie et solidaire. Preuves à l'appui, elle peut avancer et démontrer que la pertinence régionale doit être étendue aux régions fortes de l'Ouest de la France que nous préconisons (Bretagne, Normandie, Val de Loire).

Ensuite, si rien n'a bougé, rien n'a été détruit. La Cour d'appel de Rennes et le droit s'exercent toujours sur l'ensemble de la Bretagne et ses cinq départements. Un point intéressant est de voir que ce qui est gagné sur la Loire-Atlantique est très difficile à enlever. De manière symbolique, le Président Patrick Mareschal avait fait mettre le drapeau breton sur le Conseil général. Imagine-t-on aujourd'hui une seule seconde que Philippe Grosvalet souhaite l'enlever ? Cette réalité constructive de la société civile se voit aussi avec le tourisme ou les entreprises de Produit en Bretagne, qui viennent de réaliser leur Assemblée générale à ... La Baule. Si la situation ne change pas au plan institutionnel, la société avance par petites bribes (des votations citoyennes par ci, des prises de position de chefs d'entreprises par là).

Enfin et surtout, ces réalités d'une Bretagne à cinq expriment de plus en plus une «Bretagne qui marche», une Bretagne conquérante et qui avance au regard de l'inertie des appareils. L'Assemblée générale de Produit en Bretagne fut un cas d'école. La dynamique de l'Agence Culturelle Bretonne est exceptionnelle (voir le site (voir le site) et elle vient d'adresser un questionnaire fort intéressant aux candidats des élections départementales (voir le site) Bretagne Culture Diversité développe ses actions sur les cinq départements. Le .bzh s'étend actuellement en Loire-Atlantique, etc. Un point crucial est que certaines réalités s'opèrent moins pour des raisons militantes que par le bon sens économique.

Face à ces dynamiques liées précisément à cette identité, issues de cette certitude indéfectible de vivre dans un territoire commun, les appareils technocratiques semblent si loin. Ils entrent de surcroît dans une période de difficulté (notamment financière) qui va, à tort ou à raison, voir leur poids relatif s'affaisser. L'avenir sera donc de plus en plus à la société civile. Construisons la Bretagne, au quotidien. Même par de petites initiatives. Une fois que les choses sont en place, plus personne ne s'y oppose, bien au contraire. Le fait va précéder le droit. A la question «L'unité bretonne, que faire ?», on suggère une seule réponse : «L'unité bretonne, la faire».

Le comité de rédaction de construirelabretagne.org


Vos commentaires :
Brocèlbreizh
Vendredi 15 novembre 2024
Votre réponse suggérée est vraiment d'excellent niveau.
Que dire d'autre?
Agencer nos idées ou simplement réagir aux idées des autres?
Organiser notre politique ou faire de la politique?
Voir ce qui nous rassemble dans l'intérêt commun ou pleurer sur nos différences communes?
Aimer nos propres diversités ou se contenter de les uniformiser?
Échanger librement ou reniez le libre-échange dans
l'Europe?
Penser à nos intérêts propres ou Réfléchir à notre propre condition?
Le nombrilisme ou l'ouverture?
Le bon-sens commun est amorcé:L'Europe,B5,Aéroport utile à l'économie Bretonne dans un contexte mondialisé,Amour de nos langues...et de nos cultures.
Notre gout du travail et L'Altérité bien devant l'égalitarisme outrancier.Un sens formidable de la diplomatie dans l'histoire bien à la hauteur de la puissance militaire de France... qui aime beaucoup l'Europe quand cette dernière se contente de la suivre et non pas de la précéder.Une Altérité relative en sorte et une efficacité tout aussi relative...
Centralisme d'état(état centralisé) organisant le capitalisme d'état de grand papa ou Fédéralisme libérateur dans le cadre de l'intérêt commun?
Un échange libre autant que faire se peut.
De la spontanéité anticipée plutot que de subir et de réagir.Le respect des lois,elle même en accord avec le citoyen,acteur essentiel de la société de consommation.
L'Altérité et la Fidélité (à nos valeurs démocrates) au service de la Liberté.
La république au service de la Démocratie vaut bien mieux que l'inverse.
Regarder son miroir ou se regarder dans une glace?
Forcé l'assimilation de l'autre ou savoir apprécier son intégration...
Le respect(cadre civil) implique de facto la réciprocité...sans quoi la crainte entraine in fine la confusion et le rejet d'un ordre établi.
La police moralisatrice Voltairienne est un échec si la France n'a pas de colonie pour subsister.
Le changement républicain doit donc s'opérer dans l'intérêt primordial de notre démocratie (France /BZH)

Fred A
Vendredi 15 novembre 2024
Merci pour l'article...il est heureux de constater que la société civile est active et ne baisse pas les bras, au contraire mais que dire des politiques? Nous avons une myriade de petits partis politiques bretons....sauf erreur de ma part (et je m'en excuse), il me semble qu'une «alliance bretonne» de tous ces partis pour les départementales (comme les partis en Catalogne, Écosse, Flandres etc) permettrait de concentrer le vote breton et enfin peser dans le débat politique...quand on commencera à accaparer même 10% de l'électorat en B5, on commencera à être pris au sérieux...mais je n'ai pas le sentiment que les politiques y compris bretons puissent être suffisamment désintéressés pour y arriver...on peut rêver!

Yann LeBleiz
Vendredi 15 novembre 2024
@ Fred A
La première étaque est de connaître le nom de ces partis, qui sont loin d'être une myriade, même si les positionnement gagneraient à plus de clarté.

Breizhistance : Extrême gauche indépendantiste


UDB : Aile gauche socialiste, actuellement en tendance écolo, se veut régionaliste.

L'équipe Troadec : Centre gauche sans plus de précision, présent en milieu rural, potentiellement souverainiste.

Breizh Europa : Centre gauche souverainiste, mais plus orienté urbain (Rennes/Nantes). Serait potentiellement Social-Démocrate, mais ne l'affirme pas clairement.

Parti-Breton : Parti souverainiste d'union entre des Sociaux-Démocrates, des Chrétiens Démocrates et des Sociaux Libéraux.

ADSAV : parti aile droite indépendantiste.


«Le Parti Breton, l'Equipe Troadec et Breizh Europa ont une tradition d'union lors des élections.»

«L'UDB également, mais exclusivement avec les partis écologistes français et le Parti Socialiste français...»

Par contre, il est faux de dire qu'en Catalogne (meilleur exemple à nom avis) il y a une union.

En Catalogne, les Catalans alignent globalement un parti catalan face à un parti espagnol avec pour chacun l'intention de ramener le parti espagnol chez lui. L'union n'existe que face à une union espagnole défavorable à la Catalogne, ce qui fonctionne généralement bien.

Donc, des exemples d'union existe bien en Bretagne...! Même si elle concerne pour l'essentiel les partis à positionnement centriste, ce qui est l'essentiel du positionnement des Bretons.


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