Le PS serre les coudes. Le parti de la majorité gouvernementale s'inquiète de perdre le département d'Ille-et-Vilaine aux prochaines élections. Ils font très forts ! Le premier ministre en personne, aux frais de la princesse, Manuel Valls, et 3 ministres, Najat Vallaud-Belkacem, Stéphane Le Foll et Jean-Yves Le Drian, sont venus le vendredi 27 février soutenir les candidats PS à Betton, près de Rennes. « Cette région est l'un des trois territoires que je préfère en France : on trouve ici tellement de bonnes pratiques à valoriser, tellement de bonnes idées à exporter», a déclaré Najat Vallaud-Belkacem. C'est sympa ! Et Manuel Valls de renchérir : « la Bretagne, je pourrais lui faire la même déclaration d'amour ...» (OF 28/02/2015).
Le lendemain matin, sur la place des Lices de Rennes, ces personnalités françaises, sans doute bien occupées par ailleurs, faisaient campagne, en compagnie de la maire de Rennes Nathalie Appéré. Ouest-France précisait encore le caractère bien breton de leur visite, parlant de Manuel Valls: «Il a également mangé une galette-saucisse avec Najat Vallaud-Belkacem, et goûté à un kouign-amann» (Site OF 28/02/2015).
La maire de Rennes et le PS breton en général, qui craignent le repli identitaire des Bretonnes et des Bretons, auront été certainement rassurés. Il n'y a eu aucune annonce fracassante pour la Bretagne. Dans la panoplie des valeurs républicaines, demeure toujours en bonne place, farouchement défendue par la très grande majorité du PS breton, la disparition de la Bretagne par la fusion des 5 départements bretons avec la région des Pays de Loire. En effet, en quoi cela nous empêcherait-il de manger nous aussi des galettes-saucisses et du kouign-amann ? Comme tour de chauffe électoral, cela nous donne déjà un petit aperçu de la campagne du PS pour les futures élections régionales. La Bretagne pour eux, c'est folklore et compagnie.
Emile Granville, porte-parole du Parti Breton
■Et si Valls et sa cour écoutaient un peu la petite musique venue du fond des âges et du coeur profond de la Bretagne.
Je m'appelle Bretagne, j'ai deux pieds qui sont Rennes et Nantes qui me retiennent au vaste continent, là-bas à l'est, vers les espaces de pleine-terre, jusqu'à la lointaine Sibérie...
Mais j'ai la tête dans l'océan, par quoi je parle, et j'écoute, et j'échange avec toute la planète. Car plus immenses encore sont les espaces océaniques, balayés par les courants et par les vents, jusqu'aux confins proches ou lointains...des terres d'outre-océan.
Je suis Bretagne, je suis d'Europe, je suis du monde. Je suis la péninsule aux portes d'occident.
Mon histoire est ancienne, oui plus que millénaire. Mon avenir commence à peine. Oui à grande peine et grande souffrance, car ils ne veulent pas que je vive
Ils disent liberté, ils disent encore amour, mais ce sont mots cadenassés dans leur bouche qui bave de grande méchanceté.
Ils sont venus, avec leur lances et leurs canons, pour écraser et pour détruire, pour posséder. Ils reviendront avec leurs lois, leurs élections, fanfarons et menteurs, et ils diront ce qu'ils voudront, et ils feront ce qu'ils voudront. Jusqu'à m'atteindre dans mon corps, encore et encore. Mais non, mon c½ur ils veulent aussi. Faut-il donc que l'on me supplicie ? Et que je dise merci encore !
Trawalc'h ! Assez !
Mettez donc pied à terre, mesdames, messieurs, de la lointaine France. Mettez donc pied en terre ! Reconnaissez et ma grandeur, et mon unicité. Et commencez – enfin ! Il n'est jamais trop tard, jamais ! – par le respect. Car sans respect, la politique n'est rien, la politique ne mène à rien. Ainsi de Brest à Nantes et Rennes, je revivrai. Mais au-delà, je n'irai pas. Car péninsule je suis, et Dieu et la géologie m'ont faite ainsi.
Alors, peut-être, je vous inviterai. Laissant vos chars et vos canons, vos lois et vos élections, pour un repas de paix. Alors mon sol retrouvé, humé et obéi, sera le socle de l'avenir. Un socle stable. Sur quoi construire, enfin et pour longtemps.
Arrière bêtises et vanités ! Arrière mensonges et bas-calculs !
Bretagne je suis, aux portes de l'Europe, aux portes du monde. Il faudra bien vous y résoudre, je suis unique, dans ma tunique de granit et de vagues. Sous mes nuages océaniques. De la tête aux pieds, de Brest à Nantes et Rennes.
Breizh ! Me zo me Breizh, e dorioù Europa, e dorioù ar bed a-bezh. Ur ret a vo deoc'h ober o mennozh gant-se. Dibar on, em sae a vaen-greun hag a wagennoù. Dindan koumoul eus ar mor-braz. Pen kil ha troad. Deus Brest betek an Naoned ha betek Roazhon.
Et si Valls et sa cour écoutaient un peu la petite musique venue du fond des âges et du coeur profond de la Bretagne.»
En fait de fond des âges, la harpe bretonne date de 1952 ; et elle vient du c½ur profond du 20ème arrondissement.
Sinon, la prosopopée, c'est une figure de style extrêmement lourde, surtout sur un aussi long texte et dans un breton maladroit.
Il existe aujourd'hui environ 2000 instrumentistes, pour la harpe celtique, paraît-il. Résultat remarquable depuis le tout premier groupe (quatre personnes), à Paris, au début des années soixante. En plus de l'intéressé naturellement, qui à l'époque n'était pas encore connu du grand public.
Plus étonnant, ce livre sur lequel je suis tombé un jour au Pays de Galles, qui revendiquait, pour la même époque qu'en Bretagne (les 50's), le renouveau de la harpe celtique. C'est moins connu, et cela signifie que l'idée y était aussi dans l'air.
D'après ce que je comprends, vous avez la chance d'être un bretonnant natif. Ce qui veut dire, si je vous suis, que la langue vous a été transmise sans cette interruption si dommageable pour beaucoup. Si vous êtes fortement imprégné des tournures, si précieuses en breton, ne vous privez surtout pas de me répondre en breton. Surtout si vous prenez le parti, qui devrait être assez facile dans votre situation, d'aller vers la langue écrite standard. D'autres en profiteront.
Au fait, comment diriez-vous «prosopopée » en breton ? Inutile d'aller chercher dans les récents dictionnaires - je viens de consulter le Martial, qui donne « dremmegañ » (pages 1091) – dites le moi avec vos mots à vous, tel que vous l'expliqueriez à un enfant, par exemple.
Au plaisir de vous lire.
Spi am eus n'eo ket bet ma giz din-me re bounner evidoc'h, er wezh-mañ …
Ken ar c'hentañ, paotr…
Je ne peux pas croire à une telle naiveté de votre part...à moins qu'il ne s'agisse de second degré ?
La position du PS (et de l'UMP aussi d'ailleurs), c'est celle qui a cassé jusqu'au bout au Parlement toutes les propositions permettant éventuellement de réunifier la Bretagne, même les propositions ridicules comme celles visant à demander l'accord à plus de 50 % (au lieu de 60) du Conseil Régional des Pays-de-la-Loire...
Un seul résultat s'impose lors des futurs scrutins locaux : une sanction contre ceux qui ont tout faits pour verrouiller à triple tour la réunification et empêcher tout processus démocratique, contre ceux qui ont imposés cette piteuse «réforme» territoriale, contre ceux qui ont fusionnés de force l'Alsace (sans la moindre once de Démocratie) à la Lorraine et la Champagne-Ardenne.
Si les bretons font une impasse totale là-dessus, alors la Bretagne ne mérite pas de vivre politiquement. Voter en conséquence ne demande aucun courage.
Il manque la fin de la phrase, que voici : «Quand même!»
Après avoir déclaré être éternellement lié à Israel, «quand même !» nous faire le coup de la déclaration d'amour. Les c... osent tout c'est comme ça qu'on les reconnait.
Pfff, je vous envoie tout mon mépris mr Valls.
Je ne suis pas naif et encore moins un rabatteur de voix pour le PS et l'UMP.
Mais j'observe les faits : cette horreur territoriale a été menée par le Parti Socialiste du début à la fin et ce n'est pas l'UMP qui a imposé un Diktat aux alsaciens. Par ailleurs le verrouillage à triple tour de tout embryon éventuel de processus de redécoupage des régions est également l'oeuvre législative du PS (avec la bénédiction étonnante du «Conseil Constitutionnel»).
Par conséquent, je ne vois pas bien comment, dans un contexte économique et social morose qui plus est, une victoire du PS aux prochaines échéances électorales locales pourrait être interprété autrement que comme un désavoeu total pour toutes les demandes de réunification administrative ou de création d'une Assemblée de Bretagne moderne et simplifiée (fusion Région, Départements).
Je note tout de même de nombreux messages appelant plus ou moins à ne pas sanctionner le PS aux élections locales ici même (je n'en lis aucun par contre appelant à voter UMP), et m'en étonne grandement au vu du contexte politique. C'est très inquiétant, il y a une inertie assez incompréhensible et du coup je comprends mieux l'absence totale d'avancées en Bretagne.
Salud deoc'h-c'hwi / bonjour à vous
Merci pour votre postel.
Il présente un breton homogène, localisé (je me demande de quelle région : le Goëlo ? Mais un spécialiste l'identifierait immédiatement), et probablement daté (l'état du breton en première partie du XX° siècle ?).
Pour votre culture (ou celle des lecteurs), voici ce qu'écrit Jules Gros, l'un de nos grands linguistes, dans sa préface au Trésor du Breton parlé, 3° partie : Le style populaire, publiée chez Emgleo Breiz – Brud Nevez :
Ayant constaté dès 1912 la supériorité du breton de ma grand'mère, née en 1833, et des autres personnes âgées (…/..) sur le breton des livres, des chansons, des cantiques, farci de mots français, j'ai pris la résolution de noter sur le champ toutes les phrases bretonnes prononcées devant moi par des bretonnants de naissance (…/…) (page 3)
Et plus loin, à propos du breton parlé:
Son vocabulaire, francisé d'une façon déplorable, surtout depuis la guerre de 1939-1945, exige une sérieuse régénération. (page 4)
Il s'agit là d'un avis autorisé.
Lire « pezegur » (pour « peogwir »,…) m'intéresse. Mais pour « importantoh » (pour « pouesuzoc'h ») ou « personniet » ( !!) un petit effort vous coûterait-il tant ?
Enfin, votre dernière phrase, selon moi, n'étant pas claire (« ce qui se conçoit bien s'énonce clairement… », c'est vrai en breton, comme en français) j'ai cherché quelques définitions sur le net (Académie française Voir le site . , Le mot est d'ailleurs plus tardif que je ne l'aurais imaginé.
Je veux bien prendre le risque d' « écrire », mais faire de la réthorique ou utiliser un style empoulé, non cela ne m'intéresse pas.
Voir aussi le site du cntrl Voir le site qui donne comme exemple Mirabeau. Or c'est à Mirabeau que la Bretagne doit d'avoir vu ses anciennes frontières terrestres coïncider exactement avec les limites des départements (35, 44). Nous voilà revenu dans le c½ur du sujet : la géographie de la Bretagne et la Réunification.
A-drugarez da vMirabeau eo eo bet treset mat an departamantoù e reter Breizh, e maread an Dispac'h.
A galon
Pas le Goëlo. Si j'étais goëlard, je ne dirais pas «An dra-ze vez grêt» mais «Ze vez grêt». J'ai écrit dans la langue d'aujourd'hui, sans faire aucun effort de purisme. J'ai cependant rétabli les particules verbales que je ne prononce pas mais qui me semblent de rigueur à l'écrit.
«Enfin, votre dernière phrase, selon moi, n'étant pas claire»
Peut-être n'êtes-vous pas habitué à lire «rezon» dans le sens d'argument ou «doh» pour traduire «d'après». Ce dernier mot existe dans le vannetais standard mais pas en léonard, c'est pourquoi il peut vous sembler inhabituel. Si ma phrase ne vous paraît pas maintenant plus claire, excusez mon manque d'aisance dans l'expression d'idées abstraites en breton.
«e maread an Dispac'h»
«Maread» se traduit par «beaucoup». Je suppose que vous vouliez écrire «da amzer an Dispah».