Bonnets rouges : comment passer à l'étape suivante ?

Point de vue publié le 14/02/15 21:00 dans Politique par Christian Rogel pour ABP
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Les Bonnets rouges sont toujours là où on ne les attend pas

Beaucoup se disent : « Les Bonnets rouges, c'est mort », mais, en réalité, ils sont en train de chercher à passer à une étape supérieure sans se renier, ni se vendre à un parti. Leurs organes, Collectif « Vivre, décider et travailler en Bretagne », comités locaux (60) et réunions plénières se réunissent sans forcément en avertir la presse, car, l'heure est à la construction. Une discrète réunion plénière à Carhaix, ce samedi, qui avait été précédée d'une autre à Saint-Mayeux, a montré que la dynamique se poursuit, mais, qu'il s'agit toujours d'une machine atypique en construction.

Pas de système pyramidal, mais des noeuds de compétence

Le Collectif « Vivre, décider et travailler en Bretagne » n'a jamais été un centre de décision pour faire appliquer des consignes par les comités locaux, qui ont toute liberté de s'organiser. Ils le font si bien qu'ils publient rarement des informations sur le site officiel et qu'on pourrait croire qu'ils ne se réunissent plus.

Certains créent des ateliers et creusent des thèmes souvent économiques. Un conseil des Bonnets rouges va être justement dédié à des projets et à des chantiers pour réfléchir à des solutions. Une structure appelée « Breizh TPE » va se pencher sur le problème des très petites entreprises, dont certaines sont taxées injustement par le RSI et l'URSSAF. Certains Bonnets rouges s'investissent dans des comités locaux plus larges, comme le transport maritime vers les îles ou l'opposition à l'extraction du sable de mer en baie de Lannion. Un groupe de Malouins a commencé à se pencher sur le traité de libre-échange transatlantique (TAFTA) négocié trop discrètement et peut-être contre les intérêts des régions.

Ajout du 16-02-15Des groupes de Frelons vont mener des actions parodiques et non-violentes comme celle du "gang des crêpiers", qui a utilisé des "armes de dérision massives", la farine et les oeufs, pour "attaquer" la résidence de Jean-Marc Ayrault, à Nantes (septembre 14).

La réunification de la Bretagne, que Manuel Vallls et le Parti socialiste ont refusée, reste un objectif à poursuivre avec la Coordination 44. Un court débat a montré que la question de l'opposition à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ne fait pas consensus.

Pour une lutte plus efficace contre la métropolisation et la réforme territoriale, des Bonnets rouges costarmoricains ont eu l'idée créer une structure de coordination avec les principales nations incluses dans la République. L'Association des nations de l'Hexagone fédère déjà des Savoisiens et des Alsaciens en attendant de voir les Basques et les Corses la rejoindre.

L'État continue d'être un élément de blocage de l'économie bretonne

Thierry Merret, un des porte-paroles du Collectif, a sobrement, indiqué que « l'agriculture (bretonne) ne va pas bien », surtout pour le porc, les légumes et le lait. Il estime que l'abolition de l'écotaxe a permis d'empêcher que les entreprises bretonnes soient ponctionnées de 80 à 100 M ¤, citant des 3 à 4 M ¤ pour certains groupes agroalimentaires connus.

L'État reste toujours fermé à l'idée d'utiliser la mer et le fer pour l'exportation des produits bretons. Le port de Brest qui permet un « circuit court » n'est pas soutenu et « la SNCF continue de mettre des bâtons dans les roues de CombiWest » , l'entreprise de ferroutage mise en place par les transporteurs routiers, les légumiers et certains industriels bretons (voir notre article).

L'État n'a pas renoncé à l'écotaxe, n'a pas oublié les Bonnets rouges et continue de poursuivre avec des demandes d'indemnisations aberrantes

Thierry Merret met en garde sur le fait que l'État pourra essayer de remettre l'écotaxe en place et estime que le, mouvement des Bonnets rouges fait peur à Paris, qui continue de le surveiller.

C'est le cas de Joël Baron, un agriculteur qui se voit imputer la chute du portique de Lanrodec pour un montant de 1,3 M ¤, (alors que d'autres qui ont reconnu leur implication active ne sont pas poursuivis) et qui est systématiquement contrôlé et recontrôlé par les gendarmes. Il repassera en jugement en novembre. Pour un délit allégué de menace de mort envers la maréchaussée, il a été requis contre lui 6 mois de prison. Thierry Merret a annoncé la création d'un compte bancaire pour la solidarité.

Les affaires du portique de Guiclan (2-08-13, donc avant les Bonnets rouges (voir notre article)) et du pique-nique (1) du portique de Brech (voir notre article) sont encore pendantes. L'État continue à soutenir qu'il est propriétaire d'installations qu'il n'a jamais « recettées ».

Création d'outils de communication horizontaux et de sessions de formation économique

Une petite équipe va mettre en place une gazette et une autre une liste de distribution et/ou un forum. Un spécialiste de la banque va organiser des rencontres avec des économistes comme Christian Couturier (à Carhaix, en mars).

Un expert-comptable continue d'éplucher les comptes publics pour connaître les vrais causes des déficits de l'État et comprendre dans quelle mesure la Bretagne est plombée par la gabegie.

Toujours de l'enthousiasme et un rendez-vous au printemps

Le mouvement des Bonnets rouges continue à ne ressembler à aucun autre, tant il est fait de rencontres variées interprofessionnelles et interâges. Il n'est pas réductible à une tendance politique et n'a pas pour but de participer aux élections. Nombre de combattants de la première heure ont gardé leur enthousiasme et les organisateurs ont été agréablement surpris du nombre de participants (120) qui ont rempli, sans peine, la salle des Halles de Carhaix.

Une autre réunion plénière est prévue au printemps entre les deux périodes électorales qui, par nature, empêchent l'expression politique hors partis.

(1) Le pique-nique près du portique de Brech qui a eu lieu le 15 février 2014 sera commémoré, 1 an après, jour pour jour, demain dimanche. Rassemblement au parking du Poulvern.

Christian Rogel

Licence pour reproduction intégrale avec mention de l'auteur et l'Agence Bretagne Presse


Vos commentaires :
Samedi 4 mai 2024
YOUPI
De l'Histoire Bretonne!!!
1/La Bretagne payait moins d'Impôts officiellement:Vrai.
2/La Bretagne était autonome,L'allégeance envers le roi de FRANCE fut négocier avec les nobles de BZH.
Depuis 1705 ils avaient négocier pour la Bretagne l'autonomie.Nous étions ainsi dans une allégeance «légère».
Depuis la défaite 1532/1580,ne pouvant faire la guerre de nouveau(la force du nombre_ la france étant la + grande armée d'Europe) décidèrent d'acheter notre liberté.
Ce fut acquis en 1710 environ;
Quelle fut le prix de cette liberté?
L'acceptation de faire partie des peuples de France en échange d'une certaine tranquillité.
Quand le roi de FRANCE enclenchait des réformes militaire couteuse de par l'impôt,le parlement bzh (1/3 états+clergé +noblesse) pouvait refuser.
Pour cela il fallait payer...
Ainsi quand le roi demandait la première année 1 million par exemple,nous refusions ensemble.
L'année suivante, le roi demandait 2 millions pour la continuation du refus...Voila le tableau.
Au final, la Bretagne payait beaucoup plus d'impôt que la moyenne nationale et ce sont nos nobles et le clergé qui en payait la plus grande partie.
Devant la montée du mécontentement bzh et national.Certains conseillers proposèrent au Roi de France de faire une réforme:transformer le tiers état en demi état.Les nobles ET le clergé + une parti du tiers état refusèrent tout net.
pourquoi?Le tiers état devenant 1/2 état ,le peuple de Bretagne allait se retrouver dans un système ou la bourgoisie ambitieuse du tiers état pouvait corrompre les représentants fermier ainsi que les duper car à cette époque,certains de ces députés ne savaient pas lire.Et oui!
Une période de corruption sans précédant agita la Bretagne.
Le but étant de rallier le 1/3 état Bretons (bourgeois et fermier) au tiers état de france et ainsi briser nette notre autonomie trop chèrement acquise.
Cela fonctionna et la révolution Française commença ici.
Les «chouans» pillèrent les nobles.
Fort heureusement ils comprirent très vite que certains furent corrompu par la France et la population se ravisa.
Les nobles aussi voulaient la révolution, pas pour l'absolution des privilèges mais pour une Bretagne libre une fois pour toute en profitant du chaos social en France.
Les bonnets rouges firent une chose très intelligente:
Plutôt que de supprimer les privilèges en Bretagne dans leur ensemble; ils décidèrent avec les nobles et le clergé ,(dans une situation chaotique impactée par la corruption et l'assassinat quelque chose de simple:
Tous les citoyens du 1/3 aurait le droit de se marier a la noblesse et vice versa!
sans la révolution française, nous serions tous potentiellement nobles!!!de par les mariages.
Pas mal non?
in fine après quelques pillages de châteaux et de nobles maisons les chouans se battirent avec les nobles;
La paysannerie était affamé.
Le roi de France fut très mal conseillé.
Certains nobles bretons allaient combattre aux état unis pour l'indépendance face aux anglais.POUR LA LIBERTE.Le combat ici semblait perdu et le peuple,déja ne comprenaient rien aux idées libérales!
Comme c'est étrange non?
bref, bon an mal an ,une partie de la noblesse Bzh resta et se battirent avec les chouans pour la Bretagne.
Carrier/ massacre.
Peuple moins armé.
des mercenaires allemands ,anglais et autres se joignirent a nous:La révolution anti révolution...
continua jusqu'en 1832.
Et de nombreux noble eurent la téte coupées.
Le peuple étaient crucifié le long des routes.
Les descriptions concerant carrier furent cauchemardesque je vous passe volontiers les détails.
Mais malgré tout ,oui la dernière chef de guerre chouan fut une femme noble 1832.
Les derniers nobles quittèrent définitivement la France pour les états unis/ pays bas Allemagne.Les autres se fondirent dans la masse et apprirent des métiers dit «nobles».
La Bretagne était alors Française moyennant encore quelques privilèges:service militaire en Bretagne.
Toujours pas d'impôts républicain sur nos routes.Et divers.
vu d'ici l'annexion officiel ce n'est pas 1789 mais 1832 si l'on ne tiens pas compte de 2 années de rébellion de chouannerie jacobine en Bretagne.

J'ai du faire quelques raccourci certes.

C'est déjà bien long et d'une complexité... (a travers la corruption notamment)
Vous me pardonnerez.
kEnavo

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