Chasse aux haikus : de beaux papillons

Communiqué de presse publié le 27/01/15 23:18 dans Cultures par Fanny Chauffin pour Fanny Chauffin

Il voulait conduire huit stagiaires sur le chemin des haikus : vingt apprentis poètes sont partis avec Alain Kervern.

Dans la petite salle de la médiathèque, l'ambiance est studieuse. Petit cours sur le haiku, les premiers haikus traduits en français, la marche à suivre : tout oublier de la poésie occidentale, pas de rimes, une souplesse relative pour le rythme 5/7/5 pieds, et «no concept, only perception».

Il faudra se laisser aller à regarder, en allant sur la place st Michel toute proche, suivre le chien, observer les gens qui passent, la petite fille, le gendarme, la fleur fanée...

Ils (ou elles plutôt, un seul homme se prêtant à l'aventure) sont partis et reviennent, un à un. Ils se mettent à écrire, mettent leurs papillons dans la boîte, puis recopient tous les haikus, chacun une série. Les choisissent sans savoir qui a écrit. Et les commentent. Puis les améliorent, surpris de voir ce que le groupe a produit, avec simplicité et beaucoup de plaisir.

L'envie de continuer se fait jour, on échange des adresses, on ira peut-être dans la maison d'une telle, on ne veut pas laisser partir cette belle énergie. Ce nouveau regard sur les choses.

L'écran de la ruelle

au loin sur la colline

les maisons blotties

Bois mort sur volets muets

hiver en mots tus

et mousse cousue.

Elle monte les marches

un gros livre sur son coeur

la bonne soeur.

Au creux des pierres humides

le vert mousse des fougères

froisse le gris du ciel.

Un chien attaché

au poteau interdit

attend son tour.

Graffitis tout blancs

sur toit l'hiver

parking de goélands.

Stationnement interdit

l'épaule contre le panneau

le jeune homme attend.

Sur la place aux cochons

aucun animal ne grogne

qui s'en plaindra

La place st Michel

si différente d'autrefois

mon coeur se serre.


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