En janvier 2013, Yannig Baron avait publié le premier volet de «Tan ba'n ti» (Il y a le feu dans la maison) qui mettait l'accent sur la précarité du système de transmission de la langue bretonne, en particulier dans l'enseignement.
Aujourd'hui, à l'initative de Breizh-ImPacte, le deuxième volet vient de sortir, co-écrit par Yannig Baron et Jean-Claude Le Ruyet. Toujours aussi brûlant, il est un vrai cri sur la disparition presque annoncée de la langue bretonne si l'on ne se bouge pas. La situation est critique, pas désespérée mais...
Tan ba'n ti 2 : le temps des cendres ou le temps du phoenix
Dans Tan Ba'n Ti 1, nous écrivions «on va dans le mur» ; cette fois, on y est dans le mur. Il n'y a pas de fatalité : c'est nous les Bretons qui acceptons une situation inacceptable. Ce document montre la situation dans les autres régions de France qui portent haut leur langue : l'Alsace, la Corse, le Pays Basque. La comparaison est intéressante car elle nous permet de voir où nous en sommes nous-mêmes. Justement, nous sommes à la traîne. De 247.000 bretonnants/brittophones en 1997, nous sommes passés à moins de 200.000 en 2009 (dont 70 % de plus de 60 ans) et si l'on suit la même courbe, il doit en rester 175.000 aujourd'hui. Dans 20 ans, ils seront moins de 100.000 (dont les 2/3 auront 86 ans), seuil au dessous duquel l'Unesco considère une langue en grand danger de disparition.
Depuis 150 ans, on parle de la défense du breton. Il s'agit désormais de sa survie et celle-ci passe par l'école : elle seule possède la capacité de donner corps au breton. Or, actuellement, le système scolaire ne forme que 200 jeunes à la sortie des lycées des trois filières. On peut y ajouter 500 personnes issues des formations pour adultes ou des universités. C'est bien peu pour assurer le renouvellement des locuteurs.
Allons-nous pleurer sur les cendres de la maison, cendres bientôt froides, ou allons-nous, tel le phoenix avoir la capacité de faire renaître cette langue qui ne demande qu'à vivre ?
Ce document est une invitation à se rassembler, à travailler ensemble. Nous faisons des propositions. Nous vous proposons de découvrir ce «manifeste» et de le faire connaître à vos listes d'amis (es), sur vos sites, facebook, twitter et autres.... Il est vendu à prix coûtant.
12 euros, 72 pages (frais de port gratuits)
Pour commander l'ouvrage, envoyez un courriel à yannigbaron@orange.fr et un chèque par courrier avec votre adresse à
Breizh-ImPacte
72 b rue Texier Lahoulle
56000 Vannes.
■À partir de là, le nombre de brittophones nouveaux et les décès de brittophones devraient s'équilibrer pendant une dizaine ou une quinzaine d'années. On verra une augmentation du nombre de brittophones à partir des années 2050 (soit cent ans après le début de la grosse phase de déclin) si l'enseignement immersif et bilingue continue de progresser et si les brittophones utilisent le breton comme langue familiale.
Je ne crois pas que le breton mourra un jour mais ce sera la langue d'une infime minorité. Peut-être peut-on rêver à un jour où la langue sera parlée par tous en Bretagne mais ça n'est pas demain la veille. C'est pourtant le but de l'Emsav...
Seul ce chiffre devrait servir de référence, et non les 20000 (sauf erreur) jeunes scolarisés dont la République et les Elus Bretons se félicitent!
Et cela pour une population de 4,5 millions d'habitants!
Mais bon en Bretagne, la langue, c'est comme l'économie ou la Démocratie, ça ne sert à rien!
Solidarité avec la France qui se suicide, la Bretagne sacrifie encore plus vite son avenir en restant bloqué au 19ème siècle!
Chaque année le système actuel «produit» environ 200 élèves sortant de l'ensemble des lycées public, Diwan ou Catholique (un seul). Cette année la «croissance» du nombre d'élèves de l'ensemble des maternelles des trois DI de toute la Bretagne est de 90 élèves, mais si on retranche environ 64 élèves des 4 filières nouvelles il n'en reste que 26 pour l'ensemble de toutes les autres écoles et filières... Comment envisager un avenir au breton même en 2050 dans ces conditions ?
Après avoir décrit cette situation catastrophique, qui se dégrade régulièrement depuis l'an 2 000, nous proposons des solutions urgentes si les Bretons veulent sortir de cette impasse déjà annoncée depuis plusieurs années. Quand allons nous accepter d'ouvrir les yeux ? C'est la question.
Kenavo Yannig Baron
Il faut casser tous les verrous jacobins le plus tôt possible et mener une véritable politique linguistique digne de ce nom.
Les politicards au pouvoir, principalement les socialistes à l'heure actuelle, sont le véritable frein au développement de la Bretagne dans tous les domaines, et en particulier concernant le breton.
Malgré les initiatives en tout genre, le mouvement breton (l'emsav) est faible et timoré. Et tenu en laisse par les subventions.
Il faudra bien trouver une solution pour sortir de cette situation insupportable.
N'oubliez pas le catalan ...son revival au nord des pyrénées est aussi interessant que celui du basque ..De plus je suis persuadé que l'école n'est pas le premier facteur profitable à «une» langue ..mais la vie sociale est impérative pour cette langue ...Les particularismes régionaux ( Bretagne B5) étaient une dynamique pour les enrichir ..en les «unifiant» on les a «mutilé» me semble t il .mais surtout on a permis aux locuteurs ( échanges sociaux !) de les abandonné ..Nous sommes tous aussi fautif que le jacobinisme franc. Les intellectuels bretons , me semble t il , y ont crut ..le résultat est décrit ci dessus ...B.Guyader . De plus en refusant tout nationalisme ( démocratique) nous nous sommes amputé d'une partie de nos langues ( sens propre , l'organe) ... L'issue est très incertaine ... Nous sommes amputés de nos langues d'origine ..d'un cinquième de notre territoire et nous fêtons les 60 ans des Bagadou !! . Nous n'avons plus de visibilité et la petite Cornouailles évolue positivement alors que faut il faire ? Retour aux grèves de la faim ? B.Guyader
Bien d'accord, le chiffre de 200 lycéens/annuels n'est pas une référence absolue, En plus il y a certainement des collégiens qui quittent l'enseignement avec une bonne connaissance de la langue et des adultes qui l'apprennent. Mais comme ils ne sont plus qu'autour de 300 en classe de 3e avec très peu d'heures en plus de la langue et même en y ajoutant mettant 500 adultes sortant des formations longues ou des universités, cela ferait au plus autour de 1 000 locuteurs correct par an. (???) C'est déjà totalement insuffisant pour assurer l'avenir. En plus, combien s'en vont vivre dans de nombreux pays de monde ? combien ont dans leur environnement quelqu'un pour parler ? combien abandonnent totalement ? Il n'y a pas une masse suffisante pour assurer une vie sociale minimum en BZH.
Par ailleurs le fait que sur les 15 759 élèves qui sont en bilingue, seulement 13% sont en collège et moins de 4% en lycées montre clairement comment marche le système et son inadéquation avec les besoins des enfants, des jeunes et des familles d'aujourd'hui.
Enfin, s'il est clair que la difficulté n°1 provient de l'état jacobin, il n'empêche que Les Alsaciens, Corses et Basques s'en sortent beaucoup mieux avec le même problème. Il y a donc une spécificité bretonne négative.
Il nous manque une véritable politique linguistique moderne adaptée aux besoins du XXI e siécle. Mais cela ne semble pas intéresser nos élus.
C'est de que nous proposons.
Yannig BARON
Mais, c'est une vision minimale pour ne pas dire médiocre (je ne provoque pas, j'utilise un terme qui décrit la réalité), je m'explique :
Qu'on me site un autre pays au monde, où cette même phrase serait possible....! Ca n'existe PAS!
Dans les autres pays (voir nos cousins gallois où nos amis Slovènes), il est possible de faire des études de Physique, de Mathématiques, de Biologie, d'économie, à Bac plus 5 et même à Bac+8 (Doctorat) en utilisant la langue!!!
Chez nous, il n'y a aucune ambition pour permettre à un physicien ou à un futur biologiste de faire son doctorat en Breton!!!
Pourquoi?
Parce que souvent les défenseurs du breton eux-même ne considèrent cette langue que comme une langue des champs, bonne pour amener les vaches au pré!
Le 19ème siècle, la boue, les vaches, la terre battue...! La Bretagne, la «vraie» quoi!!!
Voir la difficulté d'AÏ'TA à motiver le milieu britophone pour refaire de la langue une langue d'usage... (la faire sortir de la sphère privée, chère aux valeurs de la République)!
La preuve, le Lycée Diwan est classé 1er lycée de l'Hexagone devant les lycées parisiens à gosses de riches...
et... tout le monde s'en FOU, même DIWAN qui ne prend pas la peine d'en parler!
Et à part 1 lycée DIWAN, combien d'autres Lycées en Breton?
Donc dans les têtes, on reste loin de l'ambition de produire des scientifiques et des chefs d'entreprises brittophone!
Pourtant le Docteur LAENNEG était britophone et, pour ce que j'en sais, il aimais utiliser sa langue le plus souvent possible! (Un «plouc»...!)
Idem, Jean Marie le Bris (l'inventeur de l'avion, presque totalement ignoré par ses compatriotes) parlait breton, parlait aussi anglais, échangeait principalement avec nos cousins scientifiques britanniques ( Et n'a mis les pieds qu'une ou deux fois à Paris! Un autre «plouc»!)
De même, je connais un scientifique en photonique (étude des lasers), aujourd'hui jeune retraité, qui notait ses cahiers de recherche en Breton! (Encore, un autre «Plouc»)
Donc, le Breton peut servir à autre chose qu'à garder des vaches!!!!!
Sacrilège et blasphème!!!(mots à la mode!)
Interdit de le dire et Interdit de présenter l'utilisation de cette langue aux enfants sous cette forme!!! (Les valeurs la République, vous savez....!!!)
Tant qu'il n'y aura pas d'ambition de permettre aux jeunes de faire des études supérieures en utilisant la langue bretonne, le collège et les 200 lycéens seront un «bâton de Maréchal pour Brittophones»!
(PS : J'espère que la Bretagne aura changée avant que mes enfants arrivent au Lycée...! Ils pourraient avoir envie de continuer...)
Le problème numéro 1 est le manque de professeur, problème qui est sans doute moins présent en Alsace, en Corse et au Pays Basque.
S'il y avait des enseignants en nombre suffisant, on ouvrirait des classes de bretons toutes les semaines ! Si l'accès à un enseignement bilingue était aussi facile que celui de l'enseignement monolingue, les Bretons mettraient presque tous leurs enfants dans les classes bilingues.
L'idéologie française est contre nous, et elle est omni-présente dans les medias, dans le système scolaire, etc.
Notre incapacité à dénoncer l'idéologie jacobine fait que cette idéologie continue de nous écraser, et cette idéologie est bien présente également en Bretagne, dans les couches «supérieures», mondes politique, journalistique, enseignant, syndicats, artistes, ...
L'idéologie jacobine n'est pas qu'à paris, elle est dans les têtes des «élites» bretonnes qui ne veulent pas voir le breton se développer.
Tant que nous n'aurons pas mis à bas l'idéologie française (jacobine), nous n'avancerons pas, ou pas beaucoup.
Le Roussillon a fait l'objet d'une substitution démographique inouïe. Avec l'afflux des rapatrié d'Algérie et des Français d'oïl, les Roussillonnais sont devenu minoritaires sur leurs propres terres et sont en voie de disparition par assimilation. Il ne sert à rien de relancer le Catalan si le peuple qui parlait cette langue à disparu. Nous avons cette chance en Bretagne que le peuple existe encore, même s'il a perdu sa langue.
«Il, mangue d'enseignants» La question est: pourquoi!
Pour devenir enseignant bilingue il faut aller en Master «enseignement bilingue» dans un des 3 systèmes... Mais entre la sortie du lycée ou d'une formation intensive, il n'y a pas de «Licence enseignement bilingue.» Il manque donc une marche de 3 ans. Pourquoi sommes-nous incapables de mettre en place cet élément indispensable pour en avoir beaucoup plus ?
Par ailleurs, même si je ne puis rentrer dans les détails qui sont dans «Tan ba 'n ti» Nous cumulons un autre paradoxe. Le principe pédagogique employé en majorité ailleurs, est le principe «un maître une langue» et donc deux classes. En Bretagne, avec le système « un maître une classe» majoritaire et donc 2 ou 3 langues nous nous trouvons avec autour de 250 enseignants qui passent plus de la moitié de leur temps en français ou en anglais. Est--ce logique ? Cherchez l'erreur...
Yannig Baron
Pourquoi sommes-nous incapables de mettre en place cet élément indispensable pour en avoir beaucoup plus ?
Je n'ai malheureusement pas la réponse.
La question du recrutement et de la formation des enseignants est l'un, sinon le problème de base qui empêche un vrai développement de l'enseignement bilingue. On a même vu Diwan fermer une école en Loire-Atlantique faute d'enseignant.
«il n'y a pas de «Licence enseignement bilingue.» Il manque donc une marche de 3 ans. Pourquoi sommes-nous incapables de mettre en place cet élément indispensable pour en avoir beaucoup plus»
Qui est responsable ? Le Rectorat ? Le Ministère ?, L'université ? Lena Louarn et l'office public ...
Mettons les problèmes sur la table et voyons qui est responsable de chacun de ces problèmes.
L'un des problèmes est que l'on a pas de media pour porter sur la place public les problèmes, ABP ayant malheureursement qu'une faible portée et on reste en fait entre soi.
La question de la formation (En pleine évolution depuis quelques années) est évidemment centrale. Mais ce n'est pas le seul problème. Tous sont sur la table dans : «Tan ba'nti-2» 12 ¤ port compris. Suffit d'envoyer un mail à Y annigbaron [at] orange.fr
Nous ne pouvons pas réécrire les 72 pages ici... Leur lecture apporte des réponses aux interrogations de beaucoup de monde mais notre but n'est pas de flécher des responsables mais d'apporter des solutions.
En plus les lecteurs y trouvent une fiche de «Doléances» les invitant à donner leur avis sur nos propositions et à y formuler les leurs... pour préparer l'avenir si possible.
Bonne soirée. Yannig Baron
Mais ceux qui ont le pouvoir de changer les choses ne vont pas acheter le livre ! Parce qu'ils ne veulent pas changer les choses !
Mais comme le document fait mouche dans le peuple il faudra alors, pour cela comme pour le reste, faire pression. Seul le rapport de force sera alors positif. Les élections régionales approchent. C'est aussi pourquoi nous avons introduit dans le document un appel à «Doléances» et nous en recevons de très bonnes.
Donc la suite avant le prochain numéro...
Yannig Baron
Ce qui me gène quand on évoque l'apprentissage du Breton, on tourne toujours en rond autour de l'aspect purement linguistique.
Or, une langue, ce n'est pas que de la linguistique ou de la culture culturelle...
Une langue cela sert avant tout à communiquer, donc à échanger, donc à construire ensemble.
(C'est le message d'AÏ'TA, même s'ils doivent encore comprendre que faire vivre une langue, c'est aussi qu'elle puisse être utilisé par des gens et des idées auxquelles on s'oppose...).
Comme je le dis, nombre de personnes du milieux brittophones sont à différent niveau des linguistes (des amoureux des langues) avec des professions reflétant cette orientation (social, administratif...).
Chez les Brittophones militants culturels, combien d'ingénieurs?
Combien de fois, ai-je entendu un brittophone connu affirmer haut et très fort que cette langue ne se prêtait pas aux sciences et techniques, sauf à faire des néologismes et là «blasphème et sacrilège»... car nos grands parents dans les champs n'utilisaient pas ces mots..!
Sauf que LAENNEC et le BRIS ne travaillaient pas dans les champs...!
Il m'est arrivé de rencontrer de rares scientifiques brittophones autant amoureux de leur langue que de leur science, et qui se moquaient très ouvertement de ces «littéraires» ayant mis la main sur la langue et reportant dessus leur propre ignorance...!
Or, on en est là :
qui possède dans son imaginaire la vision de 2 ingénieurs britophones travaillant sur un projet en utilisant le Breton...? (Image banal au Pays de Galles, même en Angleterre si 2 gallophones se rencontre)
qui possède dans son imaginaire la vision de 2 jeunes dans un bar entouré de bretons francophones faisant leur parti de billard en Breton? (Image banal au Pays de Galles)
qui possède dan son imaginaire d'une hôtesse d'accueil appelant son directeur en Breton pour lui annoncer l'arrivé d'un rdv!
Franchement, en Bretagne l'arabe n'est pas enseigné dans les écoles. Mais il est clair qu'en Bretagne, cette langue est une langue d'usage (de vie et de travail)!
Ben, oui, des hôtesses d'accueil qui parlent arabe, ça se trouve facilement même si quelques secondes après elle vous parle en français!
Il y a peu, j'assistais à une action d'AI'TA destinés à montrer aux Bretons que le breton est aussi une langue d'usage.
AÏ'Ta s'étaient mis sur une place du centre d'une ville pour montrer que oui, on peut parler breton dans la rue, même avec des enfants, s'amuser, ... vivre normalement et de fait travailler...!
Deux arabes sont venus regarder l'événement, et le commentait sans discrétion particulière en arabe (evel just...!)
Pour moi, la scène avait quelque chose de pathétique :
Des Bretons essayant de démontrer à d'autres Bretons que leur langue est aussi une langue de vie, et deux arabes parlant une langue totalement étrangère à la Bretagne mais qui visiblement ne se posaient pas ce genre de questions pathologiques...!
Donc en Bretagne, un arabe est de toute évidence plus confortable linguistiquement (jacobinisme ou pas) qu'un Breton...
Aussi, facile de comprendre pourquoi le système d'enseignement fonctionne mal...!
Ayant eu la volonté, après avoir étudié tout ce qui se faisait dans d'autres pays avant, de lancer à Vannes avec l'UCO la première formation longue de 9 mois ( en 1996) et l'avoir ensuite transmise à Stumdi ou elle à évolué vers deux éléments de 6 plus 3 mois, avant de se généraliser dans d'autres structures dans toute la Bretagne, je souscris à vos propos sur son efficacité. D'autant plus qu'elle avait et a toujours vocation à s'améliorer au cours de certaines formation officielles avant ( ou parfois après ) de devenir enseignant.
Nous organisions aussi des stages immersifs d'une semaine et des wendends l'hiver pour les futurs ou nouveaux enseignants pour élargir leurs connaissances en breton sur d'autres sujets que ceux habituels. Mais tout cela a été supprimé...
Etant aussi membre de AÎ'ta ( je vais manifester en fin d'après-midi )je connais aussi les objectifs et je les partage. Mais il y a désormais une autre question qui se pose: A quoi servirait-il d'avoir des panneaux bilingues partout... s'il n'y a plus personne pour les lire ?
Le monde évolue vite et il faut suivre. Hélas, le «mouvement breton» fait preuve d'un grand fixisme sclérosant.
Yannig Baron
Il faut avoir une âme de conquérant !
Nous avons des écoles, avec des élèves et des enseignants, nous avons des troupes de théâtres, des écrivains, des radios avec des animateurs/journalistes, des «produits» audiovisuels, des chanteurs/musiciens remarquables, ...
Nous avons les bases pour faire vivre la langue, pour l'adapter au monde moderne.
Le breton possède une image positive auprès des Bretons. Plus on rendra le breton accessible, plus ils s'y mettront et y mettront leurs enfants.
Nous avons aussi les FREINS qui cherchent à empêcher cette langue de se développer.
Ces FREINS, nous les connaissons plus ou moins vaguement. Mais nous ne trouvons pas les moyens de les démanteler. Ces freins jouent la montre, espérant que le mouvement breton s'essouflera.
Nous ne pourrons progresser rapidement que si nous parvenons à demanteler ces freins, mais que faisons nous pour le faire ? On parle de l'Etat jacobin, mais comme quelque chose de vague et d'impersonnel, alors que l'Etat jacobin, ce sont des individus : il faut savoir qui sont ces individus et quelles sont leurs faiblesses. Toute force à sa faiblesse.
Ce que fait AÎ'ta est très méritoire, mais quels sont au final les résultats obtenus ?
«On voit ici la conséquence de la dissolution de SADED il y a quarante ans.»
Tout le monde ne sait pas ce que c'est ou c'était SADES
A noter que jusqu'à présent, personne en Bretagne ne semble avoir suivi (ou plutôt précédé) l'exemple du maire basque d'Ustaritz.
S'il y a des partis bretons en Bretagne qu'il fasse en sorte de demander sans relâche et partout l'officialisation du breton :
«- Considérant l'article 1 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme déclarant que: Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.»
«- Considérant l'article 2.1 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme précisant que: Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libertés proclamés dans la présente Déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinionpolitique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation.»
«- Considérant que la langue basque, l'euskara, est langue autochtone de notre commune et qu'elle est à l'origine du nom de notre territoire (le Pays basque), mais que les droits linguistiques de ses locuteurs ne sont jusqu'à aujourd'hui, pas respectés, Le Conseil Municipal, après avoir entendu l'exposé des rapporteurs et en avoir délibéré :»
«- DECLARE la langue basque, l'euskara, langue officielle de la commune, au même titre que le français.» ■
Pourquoi Troadec ne l'a-t-il pas encore fait ? Ni personne d'autre ?
La LOI international est pour nous, et d'abord notre droit le plus élémentaire. Mais nous avons un esprit d'esclave et des élites perpétuellement dans la trahison.
«S'il y avait des enseignants en nombre suffisant, on ouvrirait des classes de bretons toutes les semaines ! Si l'accès à un enseignement bilingue était aussi facile que celui de l'enseignement monolingue, les Bretons mettraient presque tous leurs enfants dans les classes bilingues.»
Croire cela c'est se mettre le doigt dans l'oeil, très profondément. Les filières bilingues actuelles ne croulent pas sous les demandes d'inscription et ne sont pas (exceptions mises à part ?) dans l'obligation de refuser des élèves. Au contraire, les sites installés depuis longtemps connaissent un tassement de leurs effectifs. La vérité est qu'une large majorité de parents, aujourd'hui en Bretagne, ne souhaite pas que leurs enfants apprennent le breton, pour tout un tas de raisons (inutilité du breton, doute sur l'intérêt du bilinguisme, peur de voir l'enfant ne pas bien maîtriser le français, etc.). Cf aussi les oppositions acharnées qui existent à l'ouverture de filières bilingues.
Ca fait mal à entendre mais c'est malheureusement la vérité constatée sur le terrain. La plupart des Bretons ne sont toujours pas convaincus par l'intérêt d'apprendre le breton.
«La vérité est qu'une large majorité de parents, aujourd'hui en Bretagne, ne souhaite pas que leurs enfants apprennent le breton, pour tout un tas de raisons (inutilité du breton, doute sur l'intérêt du bilinguisme, peur de voir l'enfant ne pas bien maîtriser le français, etc.). Cf aussi les oppositions acharnées qui existent à l'ouverture de filières bilingues.»
Je n'ignore pas cela. Mais les préjugés qui refrenent les Bretons de mettre leurs enfants dans des filières bilingues sont des PREJUGES, justement. Et d'où viennent ces préjugés ? Et qui les combats ?
La peur de voire les enfants mélanger les deux langues, je l'ai entendu, mais c'est une peur INFONDEE.
Quand les Bretons auront compris que le bilinguisme est un bienfait pour l'enfant, les préjugés tomberont.
Mais là encore, d'où viennent ces préjugés ? Que fait l'éducatikon nationale ?
Les parents sont frileux, et l'éducation nationale favorise cette frivolité.
Alors petits bretons, apprenez le français, vous irez loin ! Dans quelques années, vous parlerez franglais, tout comme le spanglais, dans le sud américain.
Apprendre les langues est bien plus utile que de savoir tout autre chose. C'est une ouverture d'esprit indéniable. Une curiosité également lorsque vous voyagez. Vous n'êtes ni plus ni moins que porteur d'une langue millénaire, au même titre que les Islandais qui peuvent encore lire leurs sagas ! De tout vouloir ramener au sacro-saint argent (ça ne sert à rien cette langue !), est avoir une vision étriquée de l'éveil scolaire de vos enfants. Plus vous leur en mettrez dans la tête, plus ils en auront l'utilité un jour. Un peu comme une gymnastique intellectuelle.
A Yann ar Bleiz, il y a aussi un autre plouc qui a été dans l'espace.......... (heu, pardon Jean-Loup !).
Bon, je fais un break, mon data-base chauffe, c'est crazy !!!
Piotr
Je vous demande de lire mes commentaires précédents et vous aurez une partie de l'explication de votre constat
Défendre les langues minoritaires est très louable ,seulement dans ce domaine comme dans d'autres c'est la loi de la jungle ,autrement dit la concurrence impitoyable Face à ce constat quels atouts peut avoir le breton ,j'en vois au moins un c'est la diaspora .Paris est la plus grande ville bretonne .Si l'on veut sauver notre langue il faut adopter une stratégie offensive à l'heure de la mondialisation ,d'autant que les émigrés se sentent en général plus bretons que les autochtones ,mais c'est sans doute trop ambitieux d'envisager une vocation internationale pour la langue bretonne ?? Si le gallois s'en sort mieux ,le gaélique peine à se maintenir malgré que l'Irlande est un pays indépendant , tous ses habitants ne sont pas non plus convaincus de l'intérêt de la langue celte ,mais ce n'est pas pour autant que la population souhaiterait que leur pays soit rattaché à leur ancienne puissance coloniale
Nous les Bretons sont incapables d'apprécier ce qui vient de chez nous, de nos succès, sauf si ces personnes sont dégoulinants de Bleu-blanc-rouge, ou à l'inverse correspondant à stéréotype du bon sauvage que la France toujours coloniale aime tant!
LAENNEG, LE BRIS, ou CHRETIEN, leurs équivalents sont des symboles dans leur pays, chez nous en Bretagne en tant que Bretons ce sont des ploucs (mon Dieu, quand on pense qu'ils parlaient breton, quelle honte pour nous tous...! Faut pas que cela se sache...!)
Ce qui est terrible, c'est que je suis presque sûr que si vous poser la question à des jeunes en collège bilingue ou à Diwan sur qui étaient (et sont pour Jean-Loup) sont personnes aucun ne sait répondre...!
Après tout, un «bon brittophone de naissance, fier de lui et qui n'est jamais allé à l'école pour apprendre la grammaire» ne m'a t'il pas dit un jour que c'était «impossible» que mon ami scientifique écrive ses recherches en Breton car les mots n'existaient pas....!
La culture du «plouc»...!
Et pourtant Alwen a raison, les Bretons sont près à mettre leurs enfants à l'école à condition de ne pas faire 30 km/jour....
Mais est-ce le souhait véritable de nos pseudo élites brittophone encartées français et trop heureux d'être financées comme «derniers représentant des Mohicans protégés par la Sainte République»!
J'ai tjs au-travers de la gorge l'appel de KEVRE BREIZH à boycotter AI'TA... (un exemple parmi tant d'autres...)
Le pouvoir aux vieilles gloires fanées, les jeunes disparaissez...!
Ce qui diffère c'est ce qu'on leur propose. Un projet fermé sans avenir ou un projet ouvert. Egalement Comment on le fait et avec quel vocabulaire. La première décision que j'avais fait contractualiser avec l'Enseignement Catholique était: «S'il n'y a pas 25 inscrits tout de suite ce n'est pas la peine d'ouvrir.» C'est que nous avons été NULs. Nous, pas les parents.
Il m'est arrivé d'ouvrir une filière à Moréac avec 94 élèves la première année ( sur 120 concernés ) Deux ans après le directeur voulait passer toute l'école en bilingue... Un «responsable» y alla dès qu'il l'apprit pour l'en empêcher. A Etel (56) TOUS les enfants de maternelle étaient inscrits. Cette fillière n'a pas ouvert car les «responsables» sont passés derrière pour tout casser. Il y une manif devant la porte de l'école avec un adjoint au maire et le chef des cantonniers... Mais aucun soutien de ceux qui auraient dû le faire.
Ayant lancé la filière de l'école de Theix en 1996 avec 45 élèves elle était montée à 178 en 2006. Le «responsable» a cassé le projet et l'association des parents et aujourd'hui il reste 115 élèves et seulement 42 en maternelle. Que croyez-vous qu'il advint ? Le «responsable» bénéficia d'une belle promotion. Tout cela est dans «Tan ba'n ti» et aussi et surtout des propositions pour renverser la vapeur.
Nous venons de recevoir une appréciation en provenance d'un des plus grand «responsable» de Corse et qui nous écrit après lecture: « L'esprit en est ouvert et fécond: un pari...gagnant! Gagnant! Nous allons le diffuser dans nos milieux.»
Alors si les Bretons le veulent ils peuvent gagner, mais ce n'est pas possible dans les conditions actuelles en Bretagne. Il faut changer.
Yannig BARON
Quand aux ploucs, j'en ai encore plusieurs en réserve Yann, un philologue breton parlant plus de cinquante langues ! Et encore un autre, Victor Hugo, demi breton par sa mère nantaise, et le Jules Verne, il est d'où déjà ? Et le comte Emile de Kératry, général commandant de l'armée bretonne à Conlie, en 1870-1871, (dédaigneusement appelée l'armée de la Loire), il est d'où ? De Douarnenez (Ploaré) gastou !! Soit dit en passant, l'armement ad-hoc de l'armée bretonne aurait peut-être contribué à donner un nouveau cours à la guerre, et évité 14-18.
Je vois le titre des journaux :
Un général Trucmiche, à la tête de l'armée de la Loire, sauve la France d'une défaite assurée. Non, vaut mieux les laisser mariner. Se faire sauver par des ploucs ! Ah non alors ! Mieux vaut la honte d'une défaite, on se rattrapera plus tard !
Mais il est vrai que le « grand-bêta » n'était qu'avocat ! Un autre général breton célèbre, Fernand Louis Armand Marie de Langle de Cary, originaire de Pont-Scorff, fit preuve en 14-18, d'une lucidité rare, autant que d'héroïsme.
Quand il s'agit de guerre, il importe peu la langue ou la couleur de peau. Mais pour éviter les remerciements, et tout ce qui va avec, (pensions, etc..), que nenni, on nous ressort que le peuple n'a fait que son devoir.
Ah ! Liberté chérie !!! Vive la Ploucmania !!! Mais surtout pa zo tan ba'n ti !! dans le Bro-ch'all, vous l'aurez bien compris.
«Pas de différence fondamentale d'attitude» ?
Pour ce que je connais parfaitement, le Tregor et le pays Basque sud, il y a un gouffre sidéral entre les parents basques et bretons. La méfiance et le désintérêt envers le breton, majoritaire ici, n'existent pas là-bas où existent une transmission massive dans les familles et un apprentissage généralisé du basque par immersion (dans la plupart des communes de la zone bascophone, il n'y a pas d'alternative à l'enseignement immersif du basque...).
Les exemples que vous énumérez me semblent être des «anomalies» à l'échelle de la Bretagne, le schéma «normal» étant une filière bilingue inférieure numériquement à la filière monolingue. Vos exemples ont en tout cas le mérite de montrer qu'en travaillant au corps une population d'une commune, on peut obtenir des résultats assez fantastiques. A moins que, si on creuse un peu le fond du problème, ne serait-ce pas le mot magique «anglais» qui ait permis une adhésion aussi massive à ces projets de filières bilingues dans le Morbihan ?
Le Pays Basque est vaste et la situation de la langue n'est pas la même en Navarre qu'en Guipuzkoa.La première fois que j'y ai été vers 1995 les responsables des ikastola m'ont expliqué «qu'ils ne sauveraient pas le basque comme petite langue à côté de l'espagnol» A cette époque le nombre des élèves baissait dans les ikastola. Mais ils disait aussi qu'ils allaient le faire en le plaçant au centre du bouquet avec l'espagnol et l'anglais de chaque côté...« Itziar ELORZA la grande linguiste nous explique que : »...les personnes euskaldunes doivent être capables de parler d'autres langues, sinon le basque sera lui-même en danger.« et »...L'objectif n'est pas la connaissance de deux ou trois langues isolées entre elles. Au contraire, il est de développer un répertoire linguistique de base qui regroupe toutes les capacités linguistiques.« On y pratique depuis »l'enseignement intégré" des langues. C'est ce qu'ils ont fait et ils ont gagné 130 000 locuteurs de plus, essentiellement des jeunes. On ne peut tout expliquer ici. Mais si l'anglais y est important ce n'est pas la seule raison. il y en a bien d'autre qu'on ne peut développer ici.
Mais aujourd'hui encore si vous allez à Berméo, ou à Guetaria vous entendez parler basque. C'est loin d'être la même chose dans les grandes villes comme Saint Sébastien, à part dans les bistrots de la vieille ville...
Vous vous interrogez sur les motivations réelles des parents. Viennent-ils pour l'anglais ? Un directeur d'école Diwan m'a expliqué un jour qu'il pensait que 10% de ses élèves étaient là pour le breton, 50% pour le bilinguisme et les autres pour des raisons de proximité, de petit nombre d'élèves, de nourriture et j'en passe. Où est le problème ? le plus important est-il la motivation des parents ou le résultat qu'on peut ensuite obtenir avec leur progéniture ?
Avez-vous vu déjà 15 000 personnes défiler en BZH pour avoir plus d'algèbre, de latin, de maths, ou d'anglais? ?
Quand aux exemples que je donne, quand j'ai lancé la filière de Theix il n'était pas encore question d'y mettre le PMB et pourtant il y avait 45 élèves dès le premier jour. Ensuite nous avons pu l'y mettre dès la maternelle ( 30 minutes par jour ) avec le catalan ARTIGAL et suivant les principes pratiqués aussi à St Sebastien et la progression a continué pour le plus grand bien des enfants et du breton. Dans la première école de l'enseignement catholique à St Gwenn de Vannes il y avait 150 élèves avant que le PMB n'y arrive. Mais peu poursuivaient au collège ensuite. Tout cela à changé et tout le monde ou presque y allait ensuite pour poursuivre et avec l'anglais et avec 12 heures de breton ( et 3 ou 6 comme ailleurs ) car il y avait des classes pleines.
Que vaut-il mieux ? attendre la création de filières bilingues français-anglais comme il y en a déjà à Bayonne et comme on en parle à Auray ? Ne vaut-il pas mieux prévenir et gagner plutôt que de tenter de guérir quand il sera trop tard ?
Yannig BARON
Je connais une école qui s'est trouvée être la seule école de proximité.
Résultat : nombre de parents ont inscrit leur enfants dans cette école sans même se poser la question...
Ben oui, une école en Breton en Bretagne et en plus à coté de chez soit... Mince une situation normale...!
Bien entendu il ne faut pas que cet exemple ce renouvèle, les enfants bretons risqueraient de retourner à l'école en breton sans même s'apercevoir...!
Heureusement, qu'il y a après la perte en ligne lors du passage au collège, puis une dernier perte avec le lycée pour finir après plus rien au niveau des études supérieures!
Mais plus intéressant, c'est le ramdam façon «lutte des classes» qu'on nous fait sur les lycées pour «gosses de riche parisiens»!!!
Or l'unique Lycée DIWAN est mieux coté que les lycées à «gosses de riche»... et en Bretagne, on s'en fout!
On admire le classement des écoles parisiennes, mais nos succès à nous... Netra!
Et même DIWAN s'en fou,... zero communication sur le sujet!
On fait un lycée pour défendre le breton, on le fait bien parce qu'on aime ça, mais ...
Monsieur, on forme nos enfants pour qu'ils parlent bretons, pas pour les faire rentrer dans des écoles d'Ingénieurs!!!
Quand on pense que Jean OLLIVRO, nous explique que plus les gamins parlerons bretons, plus l'économie en Bretagne se portera mieux... car ils auront envie de faire leur vie chez eux et de se battre économiquement pour rendre cela possible...!
On est vraiment unique nous les Bretons!
Oui, la Plouc attitude!!! Mais on ne va pas loin avec ce concept!!!