Les tueurs de Charlie Hebdo ont justifié leur crime. Leurs commanditaires l'ont justifié de la même façon. Tous, ils ont clamé qu'ils voulaient punir un blasphème. Cette revendication a été balayée, comme si elle n'avait aucune importance. Le blasphème n'existe pas en France. Tout le monde s'est mis d'accord pour définir la «vraie» raison de leur crime : ils se sont attaqués à la liberté d'expression, aux droits de l'homme, à l'humanité, à l'identité française. Tout cela est, semble-t-il, la même chose.
Que signifient ce refus d'entendre, et ces amalgames foireux ?
Aux temps des colonies, les Français redéfinissaient les contours des peuples, les noms des terres et des montagnes, niaient l'existence des langues ou des cultures. En Bretagne, nous avons aussi connu cela. Notre territoire a été démembré. Les noms de lieux ont été francisés. Notre sommet mystérieux et symbolique, le Tuchen Kador, a été rebaptisé «Signal de Toussaines». La langue bretonne a été, non pas interdite, mais refoulée dans la sphère privée, ce qui revient au même, l'hypocrisie en plus.
Les mêmes redéfinissent aujourd'hui les motivations des assassins. Ils recomposent le paysage en l'appauvrissant. Ils écartent les éléments qu'ils ne comprennent pas comme «communauté spirituelle», «sens du sacré», «sentiment de honte». Des millions de citoyens qui ne connaissent rien à l'Islam discourent sur la différence entre les bons et les mauvais musulmans, comme ils font la différence entre les bons et les mauvais Bretons. En fait, c'est toujours la même différence : celle qui existe entre Bécassine et Marion du Faouët, entre l'Oncle Tom et Malcolm X. A les entendre, nous devrions tous être des Oncles Tom, des Oncles Yann ou des Oncles Ahmed. Si nous n'acceptons pas ce rôle de faire-valoir, nous agressons la laïcité, les droits de l'homme, l'identité française, et tout le reste.
Les revendications collectives, qu'elles soient régionales, religieuses ou linguistiques, sont considérées en France comme un retour à de vieux crimes. Les Chrétiens ont régulièrement droit au rappel de l'Inquisition et des guerres qu'ils ont provoqué. En Bretagne, on nous ramène aux exactions de Breiz Atao. Les musulmans n'ont pas fini d'entendre parler de Charlie Hebdo. On va leur faire le coup de Breiz Atao et ils devront à tout moment se justifier, se désolidariser, à tout moment dénoncer. Amis musulmans, croyez-en un Breton ! Ne tombez pas dans le piège ! La peur et la haine se changeront en mépris car, si on craint les terroristes, on méprise les délateurs.
Condorcet et bien d'autres ont vu dans la société française une cascade de mépris. Le respect n'y est pas de mise. Autrefois les aristocrates, aujourd'hui les libres-penseurs se donnent le droit d'humilier ou de blasphémer. Piétiner les croyances ou la dignité de l'autre est pour eux une marque de liberté.
Oh, ce n'est pas vraiment symétrique ! Le droit au blasphème est limité en France. On peut insulter toutes les divinités du monde, sauf Marianne. Rappelons l'article 433-5-1 du Code pénal : «Le fait, au cours d'une manifestation organisée ou réglementée par les autorités publiques, d'outrager publiquement l'hymne national ou le drapeau tricolore est puni de 7 500 euros d'amende. Lorsqu'il est commis en réunion, cet outrage est puni de six mois d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende». On ne peut pas rigoler de tout, quoiqu'en disent nos humoristes..
Que nous soyons Charlie le temps de l'émotion, pourquoi pas ? Mais qu'on ne m'en demande pas plus. Selon l'éditorial du Charlie Hebdo du 14 janvier, nous devons nous prosterner devant la sainte laïcité. La laïcité, c'est l'union nationale, le consentement de tous, les droits de l'homme, l'identité française, etc. Disons-le d'une autre façon, le lyrisme cocardier en moins : La laïcité, c'est l'ordre public français. Cet ordre n'est plus celui d'un État monarchique et catholique. Il n'est pas celui d'une république islamique. Il n'est pas celui d'une monarchie constitutionnelle. Il n'est pas celui d'un État fédéral. Il est celui d'une République unitaire, laïque et centralisée, encombrée par un passé mythifié. Rien d'universel. Rien de bien motivant non plus.
On pourra parler de «laïcité tolérante», comme on parle d' «islam modéré», quand le site laïque le plus consulté sur internet ne sera plus l'intolérant « Riposte Laïque » (voir le site)
A la différence des libres-penseurs, je crois que la démocratie passe par le respect de ceux avec qui j'accepte de vivre. S'ils veulent vivre ensemble avec moi, que j'accepte de vivre ensemble avec eux, je ne chercherai pas à les blesser, même si je ne partage pas leurs croyances, même si la télévision me dit qu'ils ont tort. Lorsque je leur demande de respecter le rêve breton, j'attends d'eux qu'ils fassent de même. Oui, je sais, je suis un sale communautariste, un relativiste culturel, comme ils disent…
Si des nouveaux venus ne veulent pas vivre ensemble avec moi ou que je refuse de vivre ensemble avec eux, c'est différent. Mais à l'horizon, il y a l'isolement, la sécession, ou la guerre de civilisations. De plus en plus de Français et de Bretons assument cette position en toute conscience. On les classe généralement à l'extrême droite, mais ce n'est pas si simple.
On ne peut à la fois vouloir «vivre ensemble» et piétiner la diversité qui en résulte, sous prétexte de laïcité. Les blasphémateurs et humiliateurs se défendent de vouloir le conflit. C'est une blague. En réalité, ils y contribuent fortement. Les guerres commencent par des déclarations dont on n'a pas mesuré les conséquences. Cette fois-ci, pourquoi pas des caricatures ?
Libres-penseurs républicains, vous avez fait de la laïcité une arrogance. Le temps est peut-être venu d'y réfléchir. C'est vrai que nous, Bretons, nous avons notre part de responsabilité. Nous avons toujours réagi mollement, pacifiquement, à tout ce que vous avez bavé sur les ploucs, les demeurés, les illettrés et «le peuple noir» de Bretagne. Les Chrétiens ont aussi leur part de responsabilité, avec leurs messages d'amour et de pardon. Les Juifs aussi ont leur part de responsabilité ; une partie d'entre eux préfèrent émigrer. Tous, nous nous sommes tus, nous avons pleuré de honte, nous avons rongé nos poings. Vous étiez la race des seigneurs. Vous étiez nos juges.
Vous avez joué sur du velours. Vous avez fini par croire à l'impunité de vos provocations. Vous avez pris plaisir au blasphème. Vous avez considéré que l'humiliation des autres est sans conséquence.
L'avenir appartient-il à des barbares audacieux, sanguinaires et, en plus, très susceptibles ? Méfions-nous. Dans l'histoire des grandes civilisations, il est arrivé que ce soit le cas.
Jean Pierre Le Mat
■Abdennour Bidar
Abdennour Bidar est normalien, philosophe et musulman. Il a produit et présenté tout au long de l'été sur France Inter une émission intitulée « France-Islam questions croisées ». Il est l'auteur de 5 livres de philosophie de la religion et de nombreux articles.
Cette lettre ouverte au monde musulman fait suite aux événements des jours passés, notamment l'assassinat de Hervé Gourdel. De nombreux musulmans ont manifesté leur indignation nécessaire et salutaire (en France et dans le monde, avec le mouvement #NotInMyName – « pas en mon nom »). Au delà de cette dénonciation indispensable, Abdennour Bidar pense qu'il faut aller plus en profondeur, et entrer dans une autocritique de l'Islam comme religion et civilisation dans ce moment de transition cruciale de sa longue histoire. Pour le meilleur de l'Islam.
Dans un esprit de fraternité entre croyants de bonne volonté, c'est avec joie que nous pouvons lire ce texte, découvrir un autre visage de l'Islam, et peut-être prendre nous aussi quelque chose de cette sagesse qui consiste à vouloir se réformer pour être plus fidèle.
Lettre ouverte au monde musulman
Cher monde musulman, je suis un de tes fils éloignés qui te regarde du dehors et de loin de ce pays de France où tant de tes enfants vivent aujourd'hui. Je te regarde avec mes yeux sévères de philosophe nourri depuis son enfance par le taçawwuf (soufisme) et par la pensée occidentale. Je te regarde donc à partir de ma position de barzakh, d'isthme entre les deux mers de l'Orient et de l'Occident !
Et qu'est-ce que je vois ? Qu'est-ce que je vois mieux que d'autres sans doute parce que justement je te regarde de loin, avec le recul de la distance ? Je te vois toi, dans un état de misère et de souffrance qui me rend infiniment triste, mais qui rend encore plus sévère mon jugement de philosophe ! Car je te vois en train d'enfanter un monstre qui prétend se nommer Etat islamique et auquel certains préfèrent donner un nom de démon : DAESH. Mais le pire est que je te vois te perdre – perdre ton temps et ton honneur – dans le refus de reconnaître que ce monstre est né de toi, de tes errances, de tes contradictions, de ton écartèlement entre passé et présent, de ton incapacité trop durable à trouver ta place dans la civilisation humaine.
Que dis-tu en effet face à ce monstre ? Tu cries « Ce n'est pas moi ! », « Ce n'est pas l'islam ! ». Tu refuses que les crimes de ce monstre soient commis en ton nom (hashtag #NotInMyName). Tu t'insurges que le monstre usurpe ton identité, et bien sûr tu as raison de le faire. Il est indispensable qu'à la face du monde tu proclames ainsi, haut et fort, que l'islam dénonce la barbarie. Mais c'est tout à fait insuffisant ! Car tu te réfugies dans le réflexe de l'autodéfense sans assumer aussi et surtout la responsabilité de l'autocritique. Tu te contentes de t'indigner alors que ce moment aurait été une occasion historique de te remettre en question ! Et tu accuses au lieu de prendre ta propre responsabilité : « Arrêtez, vous les occidentaux, et vous tous les ennemis de l'islam de nous associer à ce monstre ! Le terrorisme ce n'est pas l'islam, le vrai islam, le bon islam qui ne veut pas dire la guerre mais la paix ! »
J'entends ce cri de révolte qui monte en toi, ô mon cher monde musulman, et je le comprends. Oui tu as raison, comme chacune des autres grandes inspirations sacrées du monde l'islam a créé tout au long de son histoire de la Beauté, de la Justice, du Sens, du Bien, et il a puissamment éclairé l'être humain sur le chemin du mystère de l'existence… Je me bats ici en Occident, dans chacun de mes livres, pour que cette sagesse de l'islam et de toutes les religions ne soit pas oubliée ni méprisée ! Mais de ma position lointaine je vois aussi autre chose que tu ne sais pas voir… Et cela m'inspire une question – LA grande question : pourquoi ce monstre t'a-t-il volé ton visage ? Pourquoi ce monstre ignoble a-t-il choisi ton visage et pas un autre ? C'est qu'en réalité derrière ce monstre se cache un immense problème, que tu ne sembles pas prêt à regarder en face. Il faudra bien pourtant que tu finisses par en avoir le courage.
Ce problème est celui des racines du mal. D'où viennent les crimes de ce soi-disant « Etat islamique » ? Je vais te le dire, mon ami. Et cela ne va pas te faire plaisir, mais c'est mon devoir de philosophe. Les racines de ce mal qui te vole aujourd'hui ton visage sont en toi-même, le monstre est sorti de ton propre ventre – et il en surgira autant d'autres monstres pires encore que celui-ci tant que tu tarderas à admettre ta maladie, pour attaquer enfin cette racine du mal !
Même les intellectuels occidentaux ont de la difficulté à le voir : pour la plupart ils ont tellement oublié ce qu'est la puissance de la religion – en bien et en mal, sur la vie et sur la mort – qu'ils me disent « Non le problème du monde musulman n'est pas l'islam, pas la religion, mais la politique, l'histoire, l'économie, etc. ». Ils ne se souviennent plus du tout que la religion peut être le c½ur de réacteur d'une civilisation humaine ! Et que l'avenir de l'humanité passera demain non pas seulement par la résolution de la crise financière mais de façon bien plus essentielle par la résolution de la crise spirituelle sans précédent que traverse notre humanité tout entière ! Saurons-nous tous nous rassembler, à l'échelle de la planète, pour affronter ce défi fondamental ? La nature spirituelle de l'homme a horreur du vide, et si elle ne trouve rien de nouveau pour le remplir elle le fera demain avec des religions toujours plus inadaptées au présent – et qui comme l'islam actuellement se mettront alors à produire des monstres.
Je vois en toi, ô monde musulman, des forces immenses prêtes à se lever pour contribuer à cet effort mondial de trouver une vie spirituelle pour le XXIème siècle ! Malgré la gravité de ta maladie, il y a en toi une multitude extraordinaire de femmes et d'hommes qui sont prêts à réformer l'islam, à réinventer son génie au-delà de ses formes historiques et à participer ainsi au renouvellement complet du rapport que l'humanité entretenait jusque-là avec ses dieux ! C'est à tous ceux-là, musulmans et non musulmans qui rêvent ensemble de révolution spirituelle, que je me suis adressé dans mes ouvrages ! Pour leur donner, avec mes mots de philosophe, confiance en ce qu'entrevoit leur espérance !
Mais ces musulmanes et ces musulmans qui regardent vers l'avenir ne sont pas encore assez nombreux ni leur parole assez puissante. Tous ceux-là, dont je salue la lucidité et le courage, ont parfaitement vu que c'est l'état général de maladie profonde du monde musulman qui explique la naissance des monstres terroristes aux noms de Al Qaida, Al Nostra, AQMI ou « Etat Islamique ». Ils ont bien compris que ce ne sont là que les symptômes les plus visibles sur un immense corps malade, dont les maladies chroniques sont les suivantes : impuissance à instituer des démocraties durables dans lesquelles est reconnue comme droit moral et politique la liberté de conscience vis-à-vis des dogmes de la religion; difficultés chroniques à améliorer la condition des femmes dans le sens de l'égalité, de la responsabilité et de la liberté; impuissance à séparer suffisamment le pouvoir politique de son contrôle par l'autorité de la religion; incapacité à instituer un respect, une tolérance et une véritable reconnaissance du pluralisme religieux et des minorités religieuses.
Tout cela serait-il donc la faute de l'Occident ? Combien de temps précieux vas-tu perdre encore, ô cher monde musulman, avec cette accusation stupide à laquelle toi-même tu ne crois plus, et derrière laquelle tu te caches pour continuer à te mentir à toi-même ?
Depuis le XVIIIe siècle en particulier, il est temps de te l'avouer, tu as été incapable de répondre au défi de l'Occident. Soit tu t'es réfugié de façon infantile et mortifère dans le passé, avec la régression obscurantiste du wahhabisme qui continue de faire des ravages presque partout à l'intérieur de tes frontières – un wahhabisme que tu répands à partir de tes lieux saints de l'Arabie Saoudite comme un cancer qui partirait de ton c½ur lui-même ! Soit tu as suivi le pire de cet Occident, en produisant comme lui des nationalismes et un modernisme qui est une caricature de modernité – je veux parler notamment de ce développement technologique sans cohérence avec leur archaïsme religieux qui fait de tes « élites » richissimes du Golfe seulement des victimes consentantes de la maladie mondiale qu'est le culte du dieu argent.
Qu'as-tu d'admirable aujourd'hui, mon ami ? Qu'est-ce qui en toi reste digne de susciter le respect des autres peuples et civilisations de la Terre ? Où sont tes sages, et as-tu encore une sagesse à proposer au monde ? Où sont tes grands hommes ? Qui sont tes Mandela, qui sont tes Gandhi, qui sont tes Aung San Suu Kyi ? Où sont tes grands penseurs dont les livres devraient être lus dans le monde entier comme au temps où les mathématiciens et les philosophes arabes ou persans faisaient référence de l'Inde à l'Espagne ? En réalité tu es devenu si faible derrière la certitude que tu affiches toujours au sujet de toi-même… Tu ne sais plus du tout qui tu es ni où tu veux aller, et cela te rend aussi malheureux qu'agressif… Tu t'obstines à ne pas écouter ceux qui t'appellent à changer en te libérant enfin de la domination que tu as offerte à la religion sur la vie toute entière.
Tu as choisi de considérer que Mohammed était prophète et roi. Tu as choisi de définir l'islam comme religion politique, sociale, morale, devant régner comme un tyran aussi bien sur l'Etat que sur la vie civile, aussi bien dans la rue et dans la maison qu'à l'intérieur même de chaque conscience. Tu as choisi de croire et d'imposer que l'islam veut dire soumission alors que le Coran lui-même proclame qu'« Il n'y a pas de contrainte en religion » (La ikraha fi Dîn). Tu as fait de son Appel à la liberté l'empire de la contrainte ! Comment une civilisation peut-elle trahir à ce point son propre texte sacré ?
De nombreuses voix que tu ne veux pas entendre s'élèvent aujourd'hui dans la Oumma pour dénoncer ce tabou d'une religion autoritaire et indiscutable… Au point que trop de croyants ont tellement intériorisé une culture de la soumission à la tradition et aux « maîtres de religion » (imams, muftis, shouyoukhs, etc.) qu'ils ne comprennent même pas qu'on leur parle de liberté spirituelle, ni qu'on leur parle de choix personnel vis-à-vis des « piliers » de l'islam. Tout cela constitue pour eux une « ligne rouge » si sacrée qu'ils n'osent pas donner à leur propre conscience le droit de le remette en question ! Et il y a tant de familles où cette confusion entre spiritualité et servitude est incrustée dans les esprits dès le plus jeune âge, et où l'éducation spirituelle est d'une telle pauvreté que tout ce qui concerne la religion reste quelque chose qui ne se discute pas !
Or cela de toute évidence n'est pas imposé par le terrorisme de quelques troupes de fous fanatiques embarqués par l'Etat islamique. Non ce problème-là est infiniment plus profond ! Mais qui veut l'entendre ? Silence là-dessus dans le monde musulman, et dans les médias occidentaux on n'entend plus que tous ces spécialistes du terrorisme qui aggravent jour après jour la myopie générale ! Il ne faut donc pas que tu t'illusionnes, ô mon ami, en faisant croire que quand on en aura fini avec le terrorisme islamiste l'islam aura réglé ses problèmes ! Car tout ce que je viens d'évoquer – une religion tyrannique, dogmatique, littéraliste, formaliste, machiste, conservatrice, régressive – est trop souvent l'islam ordinaire, l'islam quotidien, qui souffre et fait souffrir trop de consciences, l'islam du passé dépassé, l'islam déformé par tous ceux qui l'instrumentalisent politiquement, l'islam qui finit encore et toujours par étouffer les Printemps arabes et la voix de toutes ses jeunesses qui demandent autre chose. Quand donc vas-tu faire enfin cette révolution qui dans les sociétés et les consciences fera rimer définitivement spiritualité et liberté ?
Bien sûr dans ton immense territoire il y a des îlots de liberté spirituelle : des familles qui transmettent un islam de tolérance, de choix personnel, d'approfondissement spirituel ; des lieux où l'islam donne encore le meilleur de lui-même, une culture du partage, de l'honneur, de la recherche du savoir, et une spiritualité en quête de ce lieu sacré où l'être humain et la réalité ultime qu'on appelle Allâh se rencontrent. Il y a en Terre d'islam, et partout dans les communautés musulmanes du monde, des consciences fortes et libres. Mais elles restent condamnées à vivre leur liberté sans reconnaissance d'un véritable droit, à leurs risques et périls face au contrôle communautaire ou même parfois face à la police religieuse. Jamais pour l'instant le droit de dire « Je choisis mon islam », « J'ai mon propre rapport à l'islam » n'a été reconnu par « l'islam officiel » des dignitaires. Ceux-là au contraire s'acharnent à imposer que « La doctrine de l'islam est unique » et que « L'obéissance aux piliers de l'islam est la seule voie droite » (sirâtou-l-moustaqîm).
Ce refus du droit à la liberté vis-à-vis de la religion est l'une de ces racines du mal dont tu souffres, ô mon cher monde musulman, l'un de ces ventres obscurs où grandissent les monstres que tu fais bondir depuis quelques années au visage effrayé du monde entier. Car cette religion de fer impose à tes sociétés tout entières une violence insoutenable. Elle enferme toujours trop de tes filles et tous tes fils dans la cage d'un Bien et d'un Mal, d'un licite (halâl) et d'un illicite (harâm) que personne ne choisit mais que tout le monde subit. Elle emprisonne les volontés, elle conditionne les esprits, elle empêche ou entrave tout choix de vie personnel. Dans trop de tes contrées tu associes encore la religion et la violence – contre les femmes, les « mauvais croyants », les minorités chrétiennes ou autres, les penseurs et les esprits libres, les rebelles – de sorte que cette religion et cette violence finissent par se confondre, chez les plus déséquilibrés et les plus fragiles de tes fils, dans la monstruosité du jihad !
Alors ne fais plus semblant de t'étonner, je t'en prie, que des démons tels que le soi-disant Etat islamique t'aient pris ton visage ! Les monstres et les démons ne volent que les visages qui sont déjà déformés par trop de grimaces ! Et si tu veux savoir comment ne plus enfanter de tels monstres, je vais te le dire. C'est simple et très difficile à la fois. Il faut que tu commences par réformer toute l'éducation que tu donnes à tes enfants, dans chacune de tes écoles, chacun de tes lieux de savoir et de pouvoir. Que tu les réformes pour les diriger selon des principes universels (même si tu n'es pas le seul à les transgresser ou à persister dans leur ignorance) : la liberté de conscience, la démocratie, la tolérance et le droit de cité pour toute la diversité des visions du monde et des croyances, l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes de toute tutelle masculine, la réflexion et la culture critique du religieux dans les universités, la littérature, les médias. Tu ne peux plus reculer, tu ne peux plus faire moins que tout cela ! C'est le seul moyen pour toi de ne plus enfanter de tels monstres, et si tu ne le fais pas tu seras bientôt dévasté par leur puissance de destruction.
Cher monde musulman… Je ne suis qu'un philosophe, et comme d'habitude certains diront que le philosophe est un hérétique. Je ne cherche pourtant qu'à faire resplendir à nouveau la lumière – c'est le nom que tu m'as donné qui me le commande, Abdennour, « Serviteur de la Lumière ». Je n'aurais pas été si sévère dans cette lettre si je ne croyais pas en toi. Comme on dit en français, « Qui aime bien châtie bien ». Et au contraire tous ceux qui aujourd'hui ne sont pas assez sévères avec toi – qui veulent faire de toi une victime – tous ceux-là en réalité ne te rendent pas service ! Je crois en toi, je crois en ta contribution à faire demain de notre planète un univers à la fois plus humain et plus spirituel ! Salâm, que la paix soit sur toi.
Pas de drapeau tricolore, des «me zo Charlie», etc...
Pour la plupart, comme d'ailleurs les autres manifestants de part le monde, je pense qu'ils ont simplement voulu condamner le terrorisme et dire _ a juste titre : «aucune cause ne peut légitimer le meurtre de ceux qui ne font qu'exprimer une opinion».
Comme la plupart de ceux qui ont manifesté en Bretagne, en France, en Europe ou dans le monde, je pense que la défense d'une idée nationale n'était pas à l'ordre du jour...
C'est une erreur de vouloir renvoyer tous les sujets de société et les conflits confessionnels / de civilisation à la question institutionnelle française ou au sort réservé à la Bretagne.
Les islamistes n'ont pas plus de respect pour la Belgique, le Royaume-Uni, l'Espagne, l'Allemagne ou la Bretagne.
Par ailleurs un élément essentiel ne peut être occulté : l'Islam a une revendication universaliste. Quel rapport avec la Bretagne ??
Contrairement à ce que vous écrivez ailleurs, le mot Signal des Toussaines à un sens et une histoire : c'est visiblement une adaptation du breton tuchenn à la phonétique du français. Et je trouve justement à cette imparfaite dissimulation du breton par le français une singulière poésie qui certainement vous échappe, partisan que vous êtes de l'exposition criarde et tapageuse de nos plus intimes différences.
De toute façon, le français a, comme toutes les langues, le droit de forger des exonymes. On connaît votre incompréhension de ce phénomènes et vos manières de cuistre de cours de récré qui nous sort un «Beijing» dont il ignore manifestement la prononciation. S'il faut rejeter les exonymes, vous conviendrez que nous-autres bretonnants devrons renoncez à nos Roazon, Bourdel ou Londrez pour dire Rennes, Bourdéou et London. Sur ce point, je vous souhaite une bonne croisade !
Que les noms français soient devenus officiels au lieu des noms locaux était logique, puisque que la Bretagne indépendante avait fait du français sa langue officielle, et ce deux siècle avant l'Ordonnance de Villers-Cotterêts.
Vous parlez de qui ? Des Bretons, j'espère. Mais nous avons encore du travail à faire pour être audacieux. Pour commencer , il faut appeler un chat un chat, ce que vous ne faites pas encore, vous restez trop dans le discours diplomatique qui ne veut pas heurter, alors que Charlie Hebdo nous ayant été donné comme le parangon de la civilisation (civilisation française, certes, mais y a t-il une civilisation autre que la civilisation française ? Si c'était le cas nous le saurions, on nous l'aurait dit.) soyons civilisé, soyons Charlie, et jettons à bas tout frein à notre liberté d'expression.
Vous utilisez l'expression «piétiner la diversité». Mais qui peut comprendre une expression de cette sorte, à part ceux qui ont fait 7 années après le bac, et encore, à condition qu'ils ne soient pas français. Prenez exemple sur l'Oncle Bernard :
«Les aborigènes vont pouvoir parler leur patois, pardon, leur langue, sans se faire rire au nez. Et peut-être même garder leur accent, c'est à dire leur béret et leurs sabots. […] Maintenant que le bulldozer jacobin a laminé et éradiqué les pagnolades et les bécassinades, on peut élever les trois douzaines de couillons qui parlent encore leur pataquès (pardon : langue) au rang de patrimoine national et leur apposer un label fermier.»
C'est tout de suite plus clair, plus parlant, le «bulldozer jacobin» (bon, pas sûr, quand même, que tout le monde comprenne) éradique des langues.
Il est vrai que si c'est nous qui le disons, on trouvera les mots pour nous faire comprendre que non, on déforme la réalité, etc.
Car nous ne sommes, nous Bretons, pas crédibles, aux yeux des français. Pas crédibles et aggressifs envers la france, donc envers la civilisation !
What to do ? Petra ober ? Que faire ?
Vos textes sont toujours intéressants, et vos diagnostics généralement pertinent, mais il manque toujours la réponse à la question : et maintenant, on fait quoi ?
L'une des réponses est : trouver le moyen que ce qui se dit ici soit entendu non pas jusqu'à paris, mais dans le monde. Et pour y parvenir, il faudra de l'audace. Ce dont nous manquons.
Alwenn
Ceci prouve qu'ils n'ont encore rien compris mais comment le pourraient-ils puisqu'ils sont incapables de comprendre les Bretons et leur rapport méfiant avec la religion jacobine. C'est bien une religion et rien d'autre car elle s'autoproclame « universelle ». Pour comprendre les subtilités de cette « foi », il faudrait recevoir une formation supérieure en théologie républicaine. Franchement qui peut comprendre la nuance entre « humour » et « insulte » de la part de Charlie Hebdo sans avoir reçu cette initiation aux « valeurs de la République ».
Nous Bretons, nous sommes capables de le comprendre mieux que la majorité des hexagonaux. Pourquoi ? Parce que nous l'avons subi au cours de l'histoire et encore récemment il y a quelques années avec le pseudo humour de Jackie Berroyer ou de Daniel Morin (lire article sur Voir le site
Ces humoristes exerçaient en toute liberté au sens légal mais pour autant nous avons été blessés et à juste titre. Nous sommes à priori capable de comprendre qu'à heurter des sensibilités on donne des armes à ceux qui n'attendent que ça pour justifier l'inacceptable. Ce n'est pas parce qu'un groupe d'individus comme la rédaction de Charlie Hebdo à le Droit de son côté qu'il n'était pas de sa responsabilité d'user de ce droit avec circonspection. Est-ce de l'auto censure ? Chacun trouvera sa réponse mais il faut bien comprendre que le temps des anars un peu franchouillards sur les bord est fini.
Nous vivons dans un univers mondialisé, on ne le sait que trop pour ce qui concerne ce que cela coûte parfois. Les messages qui sont envoyés que ce soit par des caricatures ou des articles voyagent au-delà des frontières et pour les islamistes, ce fut une véritable aubaine de pouvoir démontrer au musulman de base qui ne demandait rien, que le mécréant occidental et français plus particulièrement est bien l'ennemi à combattre . Pire encore ce sont les minorités chrétiennes qui sont les victimes désignées, paradoxalement par ricochet à cause d'une publication dont la spécialité était de bouffer du curé.
Depuis la dernière libération d'un otage français, il n'en reste plus à exécuter. Je me pose la question suivante : le ministère des affaires étrangères aurait-il laissé au nom de la liberté de la presse, le lancement de cette édition spéciale de Charlie hebdo s'il était resté des otages ?
Dans votre lien on voit que 42 % des français seraient pour une limitation de la liberté d'expression...dedans on n'en pas douter on a les nationalistes français, les religieux pratiquants, les trouillards de tous poils, prêts à donner les pleins pouvoirs au moindre collabo leur promettant une paix honteuse.
Une question à JP Le Mat et Spered Dieub : le simple fait de représenter Mahomet est-il un blasphème, insultant ? Car pour les islamistes, c'est le cas.
Si au nom du respect des minorités et communautés ou prétendues telles, on en vient à remettre en cause les valeurs démocratiques de base, non merci.
Ce que nous devons construire c'est la démocratie et non les «valeurs de la république» ou je ne sais quoi. je suis pour la liberté de la presse, l'humour et le respect des autres.
je trouve qu'il y avait un fossé énorme entre les souhaits de ceux qui ont manifesté et le discours des pennoù-bras parisiens avant ou après les événements. Très peu de marseillaises timides et de sang impur versé dans rues,en plus de celui des journalistes des juifs et des autres, très peu de trilioù. Même à l' Assemblée Nationale ils se sont bien gardés de faire des plans rapprochés car beaucoup n'ouvraient pas la bouche.
A nous de parler de démocratie partout.
Yannig BARON
Donc la caricature est aussi une arme de guerre.
1) L'attitude française (arrogance) qui refuse l'idée de Blasphème sauf pour sa propre religion : la Laïcité Républicaine.
2) Le mal qu'est l'Islamisme et lien véritable avec l'Islam.
Pour le point 1), rien à redire, la République est un système doctrinaire de combat qui veut imposer sa vision, sa religion, du monde... Les Bretons savent ce que cela signifie..!
Pour le point 2), «je partage la vision présenté d'Abdennour Bidar que krystell churie-goal» nous a fait parvenir. (On me pardonnera, je n'ai pas tout lu), mais j'ai retenu en synthèse : «Le mal qu'est l'Islamisme vient de l'Islam elle-même, les musulmans refusent de reconnaître cette vérité et préfèrent trouver des excuses que de clarifier en interne les raisons de ces excès».
Ben, OUI, c'est tout à fait ça, l'Islam est une religion de Combat (comme la République, il y a des points communs).
Le plus intéressant, c'est qu'avant de s'intéresser aux croyants des autres religions, le Coran possède le matériel pour affirmer l'existence de «bons musulmans» devant s'imposer face aux «mauvais musulmans» et que la violence est justifié pour faire comprendre leur «erreur» aux «mauvais»!
Les musulmans «modérés» de fait n'existent pas car ils sont potentiellement des «mauvais musulmans» face à ceux qui s'autoproclament «bons»!
Et il y a toujours une «bonne raison» pour qu'un groupe s'autoproclame «bons musulmans» face aux autres!
Les «Bons musulmans» devant l'emporter, ils ont pour eux l'exemple de Mohamed qui a très largement utilisé la violence pour parvenir à ses fins.
Les conséquences :
Il n'y a AUCUN pays musulmans dans lequel il n'existe pas une guerre interne à l'Islam entre «bons et mauvais musulmans», dictatures mise à part!
Les exactions contre les Chrétiens sont pour l'essentiel des dégâts collatéraux...! (non par respect pour les Chrétiens, mais parce que les Bon musulmans ont suffisant à faire pour «convertir» les mauvais...!)
La République fut un temps tolérante vis à vis de l'Islam, la religion des «Déracinés», qu'elle considérait et considère toujours comme un contre feu aux origines chrétiennes des populations historiques...!
De plus, la République s'imaginait à tord pouvoir «convertir» ces Déracinés car,... Déracinés!
Erreur, c'est le territoire hexagonale qui est devenu une terre d'Islam. La République est en échec dans sa volonté de «convertir» et cela est encore plus vrai avec les jeunes générations d'apatrides qu'elle a crée.
Le mal qui ronge l'Islam est de fait maintenant présent en Europe et principalement dans l'Hexagone (là ou la production d'apatrides est la plus forte).
Ce qui va devenir «intéressant» (si j'ose dire), c'est que le fanatisme interne à l'Islam vient de rencontrer le fanatisme Républicain, ce dernier refusant de comprendre son échec et pensant l'emporter face à l'Islam....
Ben OUI, la République imagine pouvoir combattre le mal qui ronge l'Islam mieux que ne le font les musulmans eux-mêmes... et cela grâce à sa propre religion qu'est la Laïcité....!
Et nos Bretons dans tout cela, et ben ils regardent pour l'instant éberlués la violence qui se prépare en entre deux fanatismes, sachant que l'ennemi de leur ennemi n'est pas un ami!
Et se posent la question sur la réalisation de leur souhait (naïf) avec tout cela, eux qui ne sont pas de «combat» pour obtenir de pouvoir simplement vivre libre dans leur pays qu'ils appellent la Bretagne!
Alors, le prophète avec une bombinette sur le turban, c'est un amalgame des plus douteux. Autant mettre un breton, toujours breton, avec une Kilache-nikov, dans la main droite et un penn-baz dans la main gauche. Vous en connaissez tous les effets dévastateurs dans les esprits peu ou pas informés. Au début on en rit, mais coutumiers du fait, cela devient extrêmement lourd et déplacé.
Les limites de Charlie hebdo nous enseignent que le pitoyable et l'incurie sont les déesses mères de l'information, écrite ou télévisée. Mais gare ! On ne touche pas à la presse, subventionnée ou non, aussi mauvaise soit-elle.
Au nom de la liberté d'expression, osera t-on un jour, enfin, dessiner et mettre un moto-cycliste casqué dans un harem avec ses trois poulettes ? Jean Doute. Peut-on aussi éternellement se moquer des Bretons (Bécassines), et du droit à retrouver leur langue ? De la marée noire, verte, etc....
Au nom de la liberté d'expression, peut-on refuser aux Bretons un simple référendum ?
Nous pouvons simplement constater que cette liberté est pour le moins restrictive. Vous êtes libre de tout faire, sous conditions, les valeurs démocratiques de certains intervenants. Oui, nous ne sommes pas dupe, c'est de Votre Liberté dont il s'agit. Mais, je ne sais si vous l'avez remarqué, nous (Bretons) n'avons pas les mêmes valeurs ! C'est ce qui fait que certains Français, ou des Bretons francisés (sisi ça existe !), aiment venir ou vivre en ce pays ! Même Fanch Mit y venait spécialement, sous escorte spéciale, pour déguster des huîtres !
Le blasphème n'existe pas en France ? C'est une notion de cléricalisme qui normalement ne devrait pas apparaître dans des lignes laïques. Une appellation toute cléricale qui concerne les affaires de l'Église. Mais il a son équivalent, laïque celui-là, la délation, qui est sévèrement puni par la loi. Il est évidemment plus facile de placer les Musulmans sous le spectre de la religion. Cela permet des fantaisies éditoriales qui permettent un peu tout et n'importe quoi. A jouer avec le feu...
Une pensée enfin pour ces malheureux, dont l'Internationale en fit les martyrs. Mais, pour qui sonne le glas ? En cette minute de silence ? L'Église compatissante aurait-elle déjà oubliée les perfides allusions de ces douteux imagiers, et pardonné leur inébranlable foi en des valeurs respublic-haine ? Mais nous ne sommes pas encore en guerre, n'est-ce pas ?
Voir le site énéalogie-complexe-dun-massacre.html
«Géographie et généalogie d'un massacre»
«Comme on parle de psychanalyse transgénérationnelle pour évoquer des problèmes de famille qui passent de génération en génération, on pourrait parler de phénomènes historiques qui auraient des conséquences à très long terme. C'est ici que l'idéologie colonialiste entre en scène. En effet, on le sait bien à présent, ne serait-ce qu'à travers des publications de référence comme le Livre Noir du colonialisme (1), la violence coloniale n'a pas été une fiction, malgré tous les supposés «bienfaits» de la colonisation. Et surtout, le colonialisme n'est pas que la conquête pure et simple d'un territoire par une puissance étrangère. Il y a aussi une doctrine colonialiste qui peut être intériorisée, appliquée ou subie par des populations ou des pays qui n'ont pas été directement soumis par le pouvoir colonial. C'est le cas notamment du Japon, de l'Iran ou de l'Arabie Saoudite. On peut en effet, comme le fait Michel Orcel (L'Invention de l'Islam, 2012), considérer le wahhabisme comme une réaction à l'idéologie moderniste européenne, et donc l'une de ses conséquences paradoxales. Inversée ou non, l'idéologie coloniale peut s'instiller dans les esprits et y faire des ravages.»
«Et ne nous y trompons pas : le colonialisme en tant que doctrine de supériorité de certaines races et/ou de certaines civilisations démarre avec l'époque moderne. Car il est associé à des théories racistes qui permettent de justifier et d'encourager les conquêtes. Or, ces théories racistes ne sont en aucun cas antérieures à l'époque moderne, c'est-à-dire le XVIe siècle. C'est du reste un legs des Lumières qui n'est pas des plus glorieux : l''idée de pureté et de supériorité qui va conduire à tant de massacres, au nom d'une certaine rationalité nationale.»
Voir le site énéalogie-complexe-dun-massacre.html
Mais comment peut-on en arriver là en termes de violence et de fanatisme ? C'est que la laïcité à la française est peut-être plus le problème que la solution. [...]
Mais quand la laïcité devient laïcisme, c'est-à-dire que l'on considère la religion comme finalement une forme d'aberration mentale et une faiblesse naïve, appelée à disparaître, on franchit une limite pour adopter une attitude clairement insultante pour nombre de croyants. Les laïcistes, souvent athées, font alors preuve d'une intolérance, d'une condescendance et d'une violence verbale inouïes à l'égard des fidèles de telle ou telle religion. Ils ressemblent, par bien des points, à leurs «ennemis». Cela revient parfois à un déni de culture.
A cet égard, l'esprit des Lumières est une véritable machine de guerre contre la religion considérée comme une forme d'aliénation mentale.«
Pour ces français à l'idéologie laïciste et jacobine, parler breton, ou basque, ou alsacien, ou corse, etc. est aussi »une forme d'aliénation mentale", puisque le français est la langue des Lumières, de la raison, de la clarté, etc.
Il ne me semble pas que les «laicistes» et autres athées, impies ou infidèles veulent interdire les publications chrétiennes ou musulmanes...et encore moins assassiner les rédacteurs de leurs publications.
Je suis assez consterné par les amalgames douteux que je lis, et l'absence de proportion qui caractérise nombre d'interventions. L'intolérance commence par ceux qui veulent convertir leur voisin et n'acceptent pas qu'un infidèle puisse émettre une opinion au sujet de leurs croyances.
Reconnaitre le blasphème, c'est officialiser certaines religions, les plus bruyantes, influentes, menaçantes et meurtrières en général.
La religion la plus meurtrière au XX siècle est le ... communisme. Les Chrétiens y étaient pourchassés. Le Parti de Gauche (français) justifie la mainmise de la Chine sur le Tibet au prétexte que la Chine est un pays «laïc» et le Tibet une «théocratie».
“When we're insulted ... !
Mélenchon n'est pas un démocrate et la Chine n'est pas une Démocratie : CQFD Cela a effectivement à voir avec le communisme, mais aucun rapport avec la non-reconnaissance de religions officielles d'Etat.
Par contre il est exact de remarquer que le Tibet était précédemment une théocratie, et n'était pas une démocratie.
La République prend un «R» majuscule, non parce qu'elle est grande, mais parce que c'est un nom propre nommant «un système hyper-centralisé et du fait faiblement démocratique où la nationalité est donné par l'appartenance à un état et non par l'appartenance à un peuple».
C'est un homonyme du mot république, qui lui prend un «r» minuscule tout comme monarchie «m» minuscule et royauté «r» minuscule car ce sont des noms communs.
Bien sûr la «République» joue à font l'amalgame avec le mot «république» (nom commun qui désigne tous les système de gouvernances existant d'un état qui n'est pas une monarchie).
La Monarchie peut être démocratique (de beaux exemples en Europe), la république peut l'être aussi (Iceland, USA, Allemagne, Finlande)..
Mais la République est une doctrine, elle se dit supérieure à la Démocratie et pouvant au besoin s'en passer (voir le discours très clair de N.Sakozy à la porte de Versaille fin 2014, et voir les récents prises de décisions de l'Etat).