En ce qui concerne la liberté d'expression, il y aura sans doute un avant et un après ce 7 janvier. Ce qui s'est passé la semaine dernière est tragique, et sera lourd de conséquences. La formidable réponse populaire à ces actes ignobles a connu une forte participation en Bretagne. Mais la lecture de ce mouvement sans précédent ne peut être laissée aux seuls organes médiatiques officiels, aussi libres soient-ils, tant leur interprétation sur le fond semble parfois déconnectée de la réalité.
Le mouvement Breizh Europa est attaché aux valeurs démocratiques, et il nous apparaît ainsi clairement que la liberté de la presse, socle de la liberté d'expression, est d'abord une valeur démocratique autant qu'une vertu républicaine.
La véritable démocratie est la résultante d'un certain nombre de paramètres parfaitement quantifiables, qui n'ont que faire des slogans, des discours martiaux, des hymnes ou des drapeaux. Ces valeurs démocratiques ne connaissent pas de frontières, et elles sont d'ailleurs tout aussi respectées dans des monarchies constitutionnelles telles que la Grande-Bretagne ou le Danemark que dans les républiques au sens large. Notons par ailleurs que la République Populaire de Chine ou la République islamique d'Iran, parmi d'autres, ne sont pas des régimes politiques favorisant particulièrement la liberté d'expression...
Les supposées valeurs républicaines n'ont ainsi jamais garanti à elles seules le respect de la démocratie. Et si la réponse populaire à l'intolérance a été massive dans l'Hexagone, il serait plus approprié de parler de réponse démocratique que de réponse républicaine, qui est une simplification abusive dont la portée n'est pas que sémantique.
Rappelons que la République française est classée seulement 39éme dans le classement RSF 2014 mesurant la liberté de la presse. Rappelons encore que Paris Match, sous la pression, a changé lundi 12 janvier, le lendemain de la manifestation, la légende d'une photo qui déplaisait à Monsieur Sarkozy. Souvenons-nous que Monsieur François-Régis Hutin, directeur de Ouest-France, censurait il y a trois ans une couverture du magazine Bretons, distribué par son groupe, parce qu'elle mettait en avant un sondage sur la Bretagne dont le résultat le dérangeait visiblement. En d'autres termes, tous les démocrates, toutes les personnes attachées à une liberté effective de la presse, en Bretagne et ailleurs, doivent rester vigilants !
Caroline Ollivro, présidente de Breizh Europa
■De fait, il demande de joindre le «geste» à la «parole» et fort heureusement l'appel au «mouvement» meurtrier est condamnable dans le cadre de la «chose publique» et bien sûr de la démocratie... Voila le «check-point» qui marque l'arrêt de la liberté d'avoir une opinion. Il s'agit là d'une saine sauvegarde d'ordre sociétal que tous les citoyens doivent considérer avec respect. C'est une chance et aussi une nécessité pour nous tous…
La loi française montre à ce sujet une «prévention» protectrice et salvatrice dans l'intérêt du «tout-à-chacun». Dieu sait pourtant à quel point la «prévention» française (et donc celle du Breton) est effrontément et quotidiennement déficiente... Notre liberté d'opinion est donc parfaitement encadrée, orchestrée. C'est une richesse démocratique inaliénable.non négociable, non dégradable. Elle n'est pas à vendre...
La liberté en France n'a donc pas vocation à devenir déficiente à terme. A ce titre, l'idée que la sécurité du citoyen passe par l'acceptation de lois liberticides (même consenties) est au mieux une hérésie intellectuelle jacobine et au pire une défaite de la démocratie sur l'intolérance et le terrorisme. Le Breton démocrate ne négocie pas avec la «terreur» (Charlie non plus d'ailleurs).
Au regard de l'actualité, une journaliste française qui pousse une chaine de télévision anglaise à censurer un simple dessin témoigne de la solidité de la liberté d'expression « à la française ». Cela est une fierté mais, à ce titre, il est idiot d'opposer la sécurité à la liberté... En effet, la liberté (hic et nunc) n'est pas non plus négociable au «profit» de la sécurité ou de quoi que ce soit car elle est notre arme idéologique première. On ne « dégrade » pas la première valeur républicaine. En revanche, je glisserai volontiers Dieudonné et ce charmant Monsieur Tesson dans une pièce burlesque intitulée « Une liberté d'expression corporelle violente » ; espérons-leur une condamnation identique.
En tous cas, pour se prémunir de lois liberticides (pour le coup destructrices de l'état-nation), l'élite administrative de droit publique ou privé est cordialement invitée à relire et apprendre la sécurité préventive. L'art de l'anticipation et LE TRAITEMENT DE L'INFORMATION et l'action qui doit en résulter, afin de s'affranchir d'une réaction par essence tardive, est primordiale : La guerre c'est «dehors». Idem l'argent n'est pas une fin en soit (heureusement pour la France) mais il est le «nerf» de la guerre.
EN BON BRETON solidaire du français, je répondrai à un jacobin potentiellement liberticide qu'il n'est pas nécessaire de sortir de Saint-Cyr pour «appréhender» ce concept ; sans quoi c'est la confusion. Le breton n'aime pas la confusion et la loi n'est pas le nerf de la guerre jusqu'à preuve du contraire !!!
L'auteur de cet article prend la Liberté d'expression par le bon bout de la raison.
Kenavo a tous.