Une soixantaine de manifestations pour la liberté d'expression à travers toute la Bretagne
De Saint-Malo à Saint-Nazaire, en passant par l'Île-de-Sein, une soixantaine de manifestations ont eu lieu aujourd'hui à travers toute la Bretagne. 100 000 personnes se sont rassemblées à Rennes pour un défilé silencieux. Autant à Nantes.
50 000 personnes à Brest. 30 000 à Quimper. A Quimper il y a eu plus de manifestants que pour les Bonnets Rouges, en octobre 2013, qui avaient rassemblé 20 000 personnes, mais ce chiffre a pu être sous-estimé sous l'influence de la préfecture. La Place de la cathédrale était bien trop petite pour recevoir la foule qui a dû dans bien des cas se contenter des ruelles adjacentes. Un défilé de plusieurs kilomètres s'est ensuite ébranlé parcourant les deux rives de l'Odet.
L'absence de drapeaux tricolores aujourd'hui en particulier à Quimper (quelques gwenn-ha-du par contre) montrait bien que les gens se sont déplacés, non pas par sentiment patriotique ou en défense de la République, mais bien pour défendre les libertés fondamentales comme la liberté d'expression et pour exprimer leur indignation suite à l'assassinat des journalistes et caricaturistes de Charlie Hebdo.
Nous rappelons ici que Napoléon, dont la République glorifie l'héritage à tout bout de boulevards, avait interdit tous les journaux en France, sauf cinq qui étaient tous contrôlés.
Nous rappelons ici ce qui s'est passé pendant la première guerre mondiale, où la liberté de la presse a été suspendue pendant 5 ans afin que personne ne sache qu'il y avait 1 000 morts par jour ; et c'était bien la République...
Nous rappelons ici ce qui s'est passé avec le cinéaste breton René Vautier qui vient juste de décéder dans l'ignorance totale des médias nationaux. Vautier a été interdit de diffusion en France et censuré jusqu'en 1974, et c'était bien la République...
Nous rappelons ici, l'autocensure de la presse pendant la guerre d'Algérie, et c'était bien la République...
Nous rappelons ici que la liberté d'expression est toujours refusée aux minorités nationales puisque leur langues ne sont pas reconnues officiellement. La République refuse de signer l'article 30 de la convention internationale relative aux droits des enfants. L'article 30 demande à ce que les enfants soient enseignés dans la langue d'expression et la culture de leurs parents. Et c'est bien la république...
Nous rappelons finalement que la liberté de la presse en France est toute relative et à géométrie variable. Les grands journaux y sont subventionnés ou aux mains de banquiers proches des intérêts de l'État.
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