Le livre de Daniel Cueff, présenté ici, est paru depuis plusieurs mois et c'est un ouvrage qui restera comme une référence, même pour ses contradicteurs, car il marque une étape rare de l'évolution politique de la Bretagne, celle de la formulation précise d'un régionalisme mature qui n'a jamais fait l'objet d'une réflexion politique cohérente.
Les nationalistes bretons, opposés au principe du régionalisme, se récrieront, mais ils n'ont jamais rien prouvé de ce côté-là, leurs rares théoriciens étant souvent proches du néo-thomiste très droitier, Jacques Maritain, alors que l'auteur se réclame d'une pensée personnaliste.
L'existence de ce livre dévalue singulièrement les maigres pensées produites par le mouvement politique breton, porté à l'anti-intellectualisme, qui est trop souvent dans la critique de l'État et de ses politiques conjoncturelles, donc, le contraire d'une vision politique.
Ce n'est pas un hasard que Daniel Cueff ait forgé son expérience politique à distance, et du Parti socialiste, et de l'Union démocratique bretonne. L'écologiste revendiqué (il fait partie du groupe Bretagne Écologie au Conseil régional de Bretagne) est aussi très sceptique sur la dérive extrémiste d'une fraction d'Europe Écologie-les Verts.
Il est l'allié politique de tous ces partis, mais, l'allié qui ne s'en laisse pas compter et ne confond pas les postures avec la réflexion. C'est à la fois quelqu'un qui cherche, qui se cherche et qui sait ce dont il ne veut à aucun prix. On comprend qu'il ne puisse que se heurter aux apparatchiks socialistes, Delaveau, Apperé et Couët, dont l'obsession est de faire avaler par Rennes toutes les communes se trouvant à portée. Ils ont subi des échecs retentissants : pertes de communes importantes et refus de Daniel Cueff de fusionner sa communauté de communes, le Val d'Ille. Il ne mâche pas ses mots à l'égard des dinosaures politiques à la Pierre Maille ou Claudy Lebreton qui appuient sur le frein sans jamais rien proposer.
La métropolisation, mise en place par une loi de juin 2014, lui semble être une vieille lune pour technocrates qui n'ont rien compris à la manière dont le monde est en train de s'organiser en réseaux non hiérarchiques et il la combat depuis 2010. Ce qu'il prône, c'est une organisation en rhizomes, dont l'assemblée principale pour notre pays, l'Assemblée de Bretagne, ne serait pas un soviet suprême, mais le lieu où se rencontreraient toutes les cellules composant le corps politique. La Bretagne des cinq départements serait composée d'établissements publics intercommunaux plus au moins taillés sur les pays
Daniel Cueff a été influencé par le fameux rapport de Michel Rocard, « Décoloniser la province » (1966) dans lequel il est écrit : « Il n'y a pas de démocratie sans que les décisions soient prises le plus près possible de ceux qui les appliqueront ou les subiront ». Il réfute la société pyramidale, les théories du ruissellement de la richesse du centre vers les périphéries du géographe Davezies et estime que l'État-Nation a fait son temps et doit s'effacer devant le fédéralisme. Il ne veut pas mettre en cause la République, ni prôner l'indépendantisme, mais il réfute le souverainisme, fût-il intérieur à la Bretagne.
Son discours est irrigué par l'expérience d'un «petit » élu (Langouët, dont il est maire depuis 15 ans, n'a que 562 habitants) qui connaît bien la méthode « char d'assaut » qui est celle de ses confrères PS et UMP. Il montre bien ce qu'a de pervers le discours sur la décentralisation qui aboutit à transformer les élus régionaux en prestataires et non en responsables politiques.
Il s'insurge contre les dévôts de la métropolisation, croyants d'une religion « plate et encalminée » qui n'auraient pas peur de rendre nomades les travailleurs qui devraient proposer leurs services de métropoles en métropoles (Attali).
Il appelle au débat et à la réinterrogation permanente des manières de gouverner. La liste des personnes citées est d'un éclectisme impressionnant, car, il lit beaucoup et sait capter les idées majeures ou à critiquer chez des auteurs très divers (Attali, Cohn-Bendit, Castoriadis, Ivan Illich, Luc Boltanski Jacques Ellul, Paul Houée, Paul Virilio, Marcel Mauss, etc.).
Les thèmes traités sont innombrables et sont autant de portes ouvertes vers la discussion. Il adopte une position nuancée sur le Bonnets rouges, car, il a compris que taxer les transports dans une région agricole, dont les marchandises ont une valeur au poids peu élevée, revenait à détruire son agriculture, bien qu'il regrette la perte d'un principe qu'il approuvait.
Daniel Cueff est, aussi, un acteur qui a pris des initiatives pour le développement durable dans sa commune et co-fondé BRUDED (Bretagne rurale, rurbaine et développement) qui rassemble de nombreuses petites communes.
Il est donc à lire comme on lit un guide de réflexion, avec des idées qu'on peut ne pas toutes accepter, mais, qui, à chaque pas, sont des amorces de discussion sur l'avenir même du pays.
Christian Rogel
J'ai bien compris que vous n'étiez pas nationaliste, mais que voulez vous que les nationalistes prouvent ?
Il y a moins loin du fédéralisme à l'indépendance que du jacobinisme au fédéralisme. Entre le fédéralisme et l'indépendance, il y a juste cette toute petite (et belle) question (l'une des plus belles questions, que chacun devrait se poser au moins une fois dans sa vie) : Voulez-vous être indépendant !
Les Ecossais sont une nation reconnue, les Catalans pas encore, et ni les uns ni les autres ne sont indépendants.
Certains disent que les Bretons sont un peuple, ou une nation, sans pour autant vouloir l'indépendance.
A partir du moment où on choisit de parler en son nom (collectif), on devient «nation». Si les Bretons ne veulent pas parler en leur nom, en tant que Bretons, alors ils cessent d'être eux-mêmes et deviennent quelqu'un d'autre, des français.
La Bretagne ayant été une nation, elle n'a d'autre choix pour retrouver sa dignité et son rang que de redevenir une nation. Toute autre position est une régression, une déchéance, une négation de soi.
Je ne serai jamais un français, parce que ce serait reconnaître la victoire du colonisateur et son droit à «assimiler», c'est à dire à détruire l'identité du colonisé, mon identité.
Toute autre position qu'une Bretagne : nation indépendante revient à abdiquer devant l'agresseur et à se déclarer vaincu.
Nous ne sommes pas encore vaincus.
Pour parler comme Charlie Hebdo, l'indépendance, rien que pour emmerder les français ! Est-il besoin d'une autre raison ?
Alwenn
««De côté-là» ne concerne que le fait de savoir exposer une vision de la Bretagne appuyée sur une théorie cohérente.
Les Gallois et les Ecossais ont eu, depuis longtemps, des leaders capables d'exprimer leur vision. Ils en recueillent le fruit aujourd'hui.»
Pas claire votre présentation.
«Les Ecossais et les Gallois bénéficient avant tout et surtout de l'ouverture d'esprit des Anglais et de leur sens aigu de la Démocratie». Tout comme les Féroïens et les Groenlandais bénéficient du sens aigu pour la Démocratie des Danois! Tout comme les Lapons bénéficient du sens aigu pour la Démocratie des Norvégiens, Suédois et Finlandais!
Tant dis que nous les Bretons, «bénéficions de la République avec sa vision uniformisatrice en mission universelle», qui est malheureusement renforcée par nombre de Bretons qui demandent à la Bretagne de prouver des choses que d'autres nations libres n'ont pas eu à prouver!
OUI, le plus simple serait la méthode traditionnelle, c'est à dire une bonne guerre contre la France, quelques centaines de milliers de morts, l'exécution des opposants, et une victoire incontestable symbolisé par le Gwenn ha Du flottant triomphalement sur le Mont Saint-Michel, ainsi la Bretagne n'aura plus rien à prouver!
Sauf que ce n'est pas ainsi que les Bretons conçoivent le respect universel entre les peuples! (Oui, nous aussi on aime l'universel...!)
Et pour le fédéralisme, c'est à l'échelon Européen et non à l'échelon hexagonale que cela doit se faire, avec l'accord du peuple (mais pour ce dernier, en République, infantilisé au maximum ce n'est pas à lui de décider!)
D'ailleurs, pas impossible d'imaginer une future Europe ayant en son sein une «Union des Bretagnes» (Grande + Petite + Irlande) plutôt que la vision Hexagonale qui nous est imposé depuis des siècles et que nos anciens ont toujours combattu!
Après tout, le Breton n'est pas gaulois mais britannique (d'où son nom de Breton)!
@ Alwenn
«Pour parler comme Charlie Hebdo, l'indépendance, rien que pour emmerder les français ! Est-il besoin d'une autre raison ? »
Oui d'accord avec vous, mais j'ose espérer que les Bretons valent mieux que ce raisonnement stupide qui faisait que cet Hebdo ne se vendait plus!
«Si vous pensez que l'indépendantisme n'a besoin que d'être affirmé, mais n'a pas besoin d'être théorisé, ne vous étonnez pas du faible impact de l'idée.»
Bien évidemment qu'il doit être théorisé, et pas seulement affirmé.
Sur ce point là, entièrement d'acord.
Le travail d'un nationaliste breton doit être double :
1- Délégitimer (déconstruire, pour parler déridiennement) l'idéologie républicaine française (communément appelé jacobinisme)
2- Légitimer le nationalisme breton.
Et c'est vrai, tout ou presque reste à faire. Mais il est certain aussi que des esprits (de grands esprits ?) y travaillent.
Mais l'indigence intellectuelle ne concerne pas que les nationalistes (pour l'instant), quel intellectuel ou écrivain breton a une audience internationale ? Je n'en vois pas. Vous pouvez m'en citer un ?
Par leur langue et leur ascendance, les Bretons sont on ne peut plus gaulois. Les Bretons insulaire nous on laisser un nom, certes glorieux, mais qui ne dit pas qui nous sommes.
Mordrel et Debeauvais ont, quoiqu'il en pense, fondé avec les autres nationalistes tout ce que peuvent mettre en avant aujourd'hui les Bretons comme entité originelle. C'est grâce à eux que la Bretagne n'est pas un autre Limousin.
Le régionalisme lui est l'antithèse même de la Bretagne. Comme disait justement Mordrel : «La schizophrénie est l'état naturel du Celte». Rogel ne fait pas exception. Un véritable français de l'esprit comme tous ces tenants du contrat social de Rousseau.
Le principe de démocratie dont la France entière se vante à ce jour comme un seul homme, a du plomb dans l'aile. Écoute t-on les Bretons dans leurs revendications ? Comme je le disais voilà peu à une députée bretonne, « il faut changer de vélo, car celui-là, il va pas bien. Car maintenant il font des vélos ultra légers, qu'avec lequel, même le pire coureur qui soit pourrait gagner des compétitions ».
Vous aurez tous compris que le vélo en question était le système de gestion actuel. Je ne vous commente pas sa réaction... Et je rajoutais que : le droite-gauche, droite-gauche, bon j'ai donné... Halte ! L'UMPS, vous l'aurez compris.
Quand à l'agriculture, dont l'ouvrage en question semble faire état, il faudrait que l'on explique en clair, en très clair, j'insiste, son fonctionnement. Bon tout le monde sait plus ou moins piquer des choux (oui les racines vers le bas !), mais les vendre ? Et les carottes, les artichauts (Mais qu'allez vous faire avec vos artichauts ?), etc... Comment voulez-vous parler de taxes, si vous n'avez, ni les tenants ni les aboutissants ? De toutes façons, une taxe supplémentaire est directement répercutée sur le consommateur. Pire encore, le marché commun ne différencie pas un artichaut du Trégor à celui du Maroc. Et pourtant il est mille fois meilleur. Celui du Maroc est vendu au même prix sur les marchés. Je ne vous parle pas des coûts de production. Ce n'est pas pour critiquer ce pays, mais un système obsolète. Idem les tomates, les poires, pommes. Bon, au final il y a des aides, mais un jour ce sera comme le poulet, plus d'aides. Et c'est dur de voler de ses propres ailes, (pardon à ceux qui ont subit cette catastrophe).
Quand aux végétariens, laisser moi rire, ils devraient plutôt s'enquérir de la quantité de produits phytosanitaires qui sont employés pour la bonne santé du légume ou du fruit. Dix produits pour la pomme, plus rouge, moins rouge, retard de maturation (cours plus bas), accélération (cours plus haut), la liste est interminable, le coût aussi. En résumé, tant que l'on fonctionnera avec une calculatrice dans le c.... rien ne marchera. Ce sera toujours au détriment de quelqu'un (vous ou moi), de quelque chose (la nature en général), voire d'un pays (la Bretagne).
Quand à la République, je pense que l'auteur fait référence au sens étymologique même du mot, elle est le système le plus démocratique qui existe. Mais en France, ce sont les « seigneurs » qui se sont arrogés le droit de décider pour tous. Elle existe, mais avec un gros fer dans le nez. Mais je comprends un peu leur raisonnement. Car si chacun y va de son petit couplet, comme en Bretagne, on peut attendre longtemps de trouver, une voie, une solution, une ouverture, une vraie démocratie. Retrouver l'unité avec ce dénominateur commun dont tous les Bretons sont pourtant animés, c'est ouvrir la porte à une Bretagne véritablement bretonne.
Si la Bretagne a été perdue, c'est à cause de ceux qui ont constamment le cul entre deux chaises, louvoyant à qui mieux mieux de souvent leur intérêt propre. Alors ne vous plaignez plus ! Agissez ! Ensemble pour une fois !
Quand à l'indépendantisme, il revêt plusieurs formes. Totale, elle ne l'est jamais. Partielle, oui, comme en Écosse ou au pays de Galles. Et ne me parlez pas de Catalogne, qui est toujours sous la coupe de Madrid. Mais on peut aussi être indépendant en statuant sur des décisions internes qui regardent l'agriculture ou la pêche, ou encore sur la gestion des ports et du trafic maritime. Qui est mieux à même de définir une politique maritime que les Bretons eux-mêmes.
Revenons des siècles en arrière, qui initia la Ligue Hanséatique au XIIIème siècle ? Des marchands de Lübeck qui prirent les choses en main, et initièrent L'Arc Atlantique, si chère ce jour à certains visionnaires. Désolé, vous n'avez rien inventé. Qui encore initia la liaison commerciale avec l'Angleterre au XXème siècle ? Un breton courageux, qui en 1972 créa la Brittany Ferries, Alexis Gourvennec. Oser c'est gagner ! devise des Bretons !
Bon. L'Assemblée de Bretagne dans une Bretagne réunifiée, c'est un bon début, si c'est là le but du régionalisme, très bien, qu'ils montrent qu'ils sont capables de le faire, je ne demande pas mieux ... de leur part !
Mais la glu républicaine dans laquelle on est ... engluée est très très forte.
La république, telle que décrite par Cueff, est tout sauf démocratique.
La manière dont il utilise le mot «république» pose problème. La république française, c'est UN type de république, ce n'est pas la totalité des modèles possibles de république. Une Bretagne indépendante sera aussi une république, pas une royauté.
Sinon, le régionalisme est quand même quelque chose de tiède, et même de très tiède, tel qu'il apparaît dans les propos de Cueff. Ce n'est pas enthousiasmant ni mobilisateur.
@ Christian Rogel
«Tout va bien : les régionalistes sont des traîtres aux yeux des nationalistes qui pontifient dans le vide, certains à l'ombre du pro-nazi Mordrel qui est mort depuis des lustres.»
Vous caricaturer les nationalistes bretons, qui sont plus divers et moins stupides que vous ne le voudriez !
Moi je ne considère pas les régionalistes comme des traites, mais comme une étape, à peu près indispensable.
Il ne suffit pas de caricaturer le nationlisme breton pour le délégitimer ou le réfuter.
Je ne vois pas ce qui pourrait rendre illégitime le nationalisme breton. Vous êtes contre, mais sans aucune argumentation (sinon renvoyé à Mordrel, qui n'est pas mon soucis).
Vous n'êtes pas objectif, dès qu'il s'agit du nationalisme breton, je l'ai déjà remarqué !
Alwenn
Rousseau n'était pas français, mais Hélvète, de Genève.
La france n'a jamais mis en oeuvre sa théorie du contrat social. Le jacobinisme est le contraire d'un contrat social. C'est un fascisme.
Alwenn
En tant qu'homme de dialogue, vous avez, M.Christian Rogel, mon plus entier soutient face à ces attaques.
Déjà Rousseau a rejeté à la fin de sa vie cette théorie débilitante, ce qui n'a pas empêché les uns et les autres de la mettre en pratique. Je ne vois pas comment le fascisme - qui est apparu 130 ans après la révolution française - serait le référent d'un concept antérieur.
Quoiqu'on pense du jacobinisme, il repose bien sur le principe de la loi négociée à un moment donnée. Rien en France n'empêche fondamentalement une majorité de changer la loi. Le cas du «mariage pour tous» en est un exemple.
«Tout va bien : les régionalistes sont des traîtres aux yeux des nationalistes qui pontifient dans le vide, certains à l'ombre du pro-nazi Mordrel qui est mort depuis des lustres. »
Hélas Rogel ne sort pas des réflexes socialistes habituels. Mordrel ce n'est pas le pro-nazisme, idée qui en soit ne veut rien dire. Mordrel c'est avec Debeauvais le fondateur de la Bretagne comme nation. Ca plait ou non, mais c'est ainsi. La pensée de Mordrel est bien plus complète et complexe que ce que les ayatollahs de la gauche francophile régionaliste admettent. Et on les comprend, comme disait Glenmor - qui n'était pas fasciste - en parlant de Mordrel : «La place est à prendre et il n'y a pas de candidat».
Le régionalisme est réactionnaire et contre-révolutionnaire, il est une régression dans la lutte pour l'émancipation nationale du peuple breton, en plus d'être un leurre dangereux. Un nationaliste peut être, par opportunisme, pragmatiquement et techniquement régionaliste. Un régionaliste de principe est par définition une excroissance de la nation française auquel il se subordonne avec ce que cela implique pour notre peuple.
Il est assez ironique de ne trouver qu'en Bretagne des «régionalistes», concept français par excellence qui utilise ce terme pour réduire les luttes nationales de son territoire à des agitations géographiques. Il n'y a pas de régionalisme auvergnat ou autre. Même le fédéralisme français est un épiphénomène. L'usage du terme régionalisme ne sert qu'à une chose : mesurer le degré de sérieux et de dangerosité d'un Breton.
Mais enfin, précisément parce que le régionalisme est sans intérêt et inexistant en Bretagne, je n'en fais pas des tonnes à ce sujet. Non, la seule menace jamais prise au sérieux par l'état français, c'est bien le nationalisme breton, précisément en raison des innombrables conséquences qu'une telle idée politique induit comme mobilisation psychologique en Bretagne. On ne craint rien du régionalisme. En revanche, des gens qui affirment publiquement que la Bretagne est une nation représentent un danger existentiel pour l'état unitaire français et son idéologie.
Ce qui distingue la Bretagne de la france, c'est son histoire propre et sa langue celtique, et c'est ce qui en fait une nation.
Le but de la france est précisément de détruire cette nation en détruisant le breton et en occultant l'histoire de la Bretagne.
C'est aussi simple que ça.
Le problème du régionalisme c'est qu'il refuse de dénoncer l'entreprise génocidaire (la destruction de la nation bretonne) de la france en Bretagne, et qu'il veut laisser la Bretagne sous domination française, ce qui ne peut que conduire à la disparition.
Le régionalisme accepte la hiérarchie française : france : nation, Bretagne : région dénuée d'identité propre sinon des restes de folklore.
Une telle hiérarchie est mortelle pour la Bretagne.
Les régionalistes finissent toujours par se soumettre. Comme Urvoas, qui commence par dire qu'il est pour la réunification mais qui vote contre, par obéissance au parti, à la france.
Le problème n'est pas de constuire théoriquement une nation bretonne qui n'existerait pas, le problème est de donner des droits à une nation bretonne qui existe mais que l'Etat français veut détruire et donc ne reconnait pas. Quoique Valls a bien été obligé de reconnaître le Gwenn ha Du, qui est un symbole national et non régional, même si diplomatiquement, on le fait passé soiuvent pour un symbole régional !
Alwenn
«J'ai déjà dit qu'être, en juillet 39, dans les bureaux de Berlin pour discuter de la future victoire des nazis ne peut relever de la tactique ou de l'usage d'une longue cuiller.»
Vous semblez ignorer que le mouvement sioniste avait passé un accord avec les nazis en 1931 et qu'il disait partager les mêmes conceptions «nationalistes» que les nazis. Il est vrai qu'on apprend pas cela à l'école.
Ps:au titre du présent article, le «…..» à la place de «République» m'amuse beaucoup.
N'oublions pas que c'est autour de valeurs républicaines que l'Irlande a gagné son indépendance.
Que le mouvement écossais avait promis allégeance à sa gracieuse majesté. Cela ne lui à pas porté bonheur!
Ces valeurs républicaines, que cela se sache, servent aussi de garde-fous et nous préservent, nous bretons, de dérives délétères.
Seul un fédéralisme républicain peut nous unir.
Il serait grand temps de s'y résoudre et d'abandonner les récurrentes ritournelles anti-républicaines et de voir des jacobins partout, surtout chez les socialistes! Ce serait trop simple……………..
D'ailleurs, j'ai relu une information toute succulente, extraite d'une petite revue intitulée «les trois rayons» (...), de 1964 numéro 37:
«LE CLUB BRETON »Les bonnets rouges«: Une association d'étude, de recherche et d'information réunissant les hommes de bonne volonté ayant des attaches avec la Bretagne vient d'être fondée à Paris. Son but est de travailler à l'étude des réformes institutionnelles. Président …………. Charles Hernu (!?)- Vice Président Maoris Morvan- - secrétaire gal Michel Quéré.
En 1967, Le sénateur Maire de Nantes, André Morice, écrivait au Grand druide de la Gorsedd: »Vous avez bien voulu … me transmettre la motion adoptée à mon égard au cours de votre Gorsedd de Paimpont...
J'ai été très touché de ce témoignage qui m'apporte la preuve que l'action de la municipalité est comprise et qu'elle rencontre l'assentiment d'une société telle que la vôtre. …. Vous avez la fierté d'être bretons, et je suis heureux que sur ce point aussi, nous nous rencontrions. ..;«
Quelle belle époque!
4me trimestre 1968: »Régionalisation, que de bêtises l'on entend (ou lit) en ton nom…«
Cette même revue attribuait un tableau d'honneur à MM Fréville et Pleven (un grand socialiste LOL) pour avoir rejeté les Nantais de la communauté bretonne sans leur avoir demander leur avis. Les félicitations étaient attribuées également au conseil général d'Ile et Vilaine de l'époque (1968) de préférer la Mayenne à la Loire-Atlantique.
Je continue de citer cette revue, numéro 55: »Pendant ce temps, au contraire, la Corse réclame d'être seul à constituer une région autonome et non pas d'être rattachée à la Provence-Côte d'Azur. Hauts-normants et bas-normands unanimes, réclament la réunification de la Normandie historique, thèse que leurs députés ont développée lors du débat à l'assemblée, alors que l'on remarquait le silence des députés représentant la Bretagne (nous n'osons les qualifier de bretons!) En Bourbonnais, on réclame équilibre entre l'industrie et l'agriculture. M Pleven croit-il qu'en rejetant la Loire-Atlantique pour accueillir la Mayenne, il réaliserait cet équilibre?" Mab Riotim (kerzu 1968).
Remarque pour les plus jeunes: M Pleven n'était pas socialistes!!!! Lol.
Je m'arrête là. La consultation de ces archives est passionnante.
Qu'en sera t'il d'en cinquante ans………… (sic)
C'est trop vrai ,mais la question demeure taboue ,et les acteurs de cet accord étaient près à laisser sacrifier des millions de leurs compatriotes pour cette cause..Le fanatisme n'a pas de frontières .Cependant cette vérité ne justifie aucunement certains égarements bretons ...d'autant qu'ils se faisaient à contre courant de l'opinion bretonne
La question est tabou en france mais pas au usa depuis qu'un livre a été publié il y a une vingtaine d'année, jamais traduit en français. Même sur abp, la question est tabou ! Chut ! N'en parlons pas !
Alwenn
Arrêtons de nous massacrer avec les «égarements» des Bretons!
Une fois encore, ce choix fut également celui des Finlandais, Slovaques, Kosack, Croates, etc.. etc...
Même les Suédois ont appliqués une bien étrange neutralité!
Pourquoi, pour obtenir ou préserver leur indépendances...! Pour donner malgré tout un autre avenir à leurs familles, un avenir ou eux-mêmes décident et non le voisin puissamment armé!
Et là, vous nous parlez même des nationalistes juifs, qui n'auraient pas fais mieux...! Un comble!
A moins que les Bretons soient des Extra-terrestres (race non terrestre), pourquoi seuls Bretons devraient payer à Vitam Æternam un choix équivalent...!
Nous sommes devenus des nuls!
Probablement l'un des plus anciens pays d'Europe, réduit à se chamailler sur être ou ne pas être une région de notre fossoyeur!
Car non seulement nous nous gavons de ce que Paris nous jette à la figure, mais en plus une fois l'insulte jetée à notre face nous la reprenons et nous faisons nous-même le sale travail pour nous déconsidérer!
Tristement, c'est en agissant ainsi que nous avons encore de l'estime pour nous-même!
Voilà pourquoi il n'y a qu'en Bretagne qu' «Indépendance» est une grossièreté!
Alwenn : de quel livre faites-vous référence ? Concernant le sionisme, il me semble que c'est la tendance Jabotinski
Sinon, je me suis procuré récemment, par curiosité «le roman de la Bretagne». Lisez la préface. Elle vaut son pesant de papates.
Vous avez vu la vitesse de réaction d'Ayrault pour assurer à Nantes-Métropole, la place de leader dans « son grand Ouest». ce qui fait une strate supplémentaire alors que l'on devait réduire le mille-feuille administratif...Ils ne sont pas à une contradiction près, nos franchouillards.
Ce jour, 12/01/15, je vois sur O.F. ed. 44 Sud Loire, l'intervention de J. Auxiette, prés. pdl qui nous rabâche : « pas question de laisser dépecer la région pdl, la Loire-Atlantique ne doit pas retourner en Bretagne. Sinon c'est une annexion ».
Auxiette repousse aussi la consultation populaire en 44 et çà se dit démocrate...
Pierre Camaret a posé une question " que doit-on dire pour la Bretagne région? province?
Je n'ai pas l'instruction, ni la répartie des participants des forums ABP , je propose néanmoins, étant du pays nantais,
Les Pays de Bretagne - B5-
Une assemblée fédérale des pays de Bretagne.
L'indépendance se conquiert dans la tête, mais, n'advient que par désagrégation de l'empire de rattachement. La Bretagne est très loin d'être prête à surmonter un tel traumatisme, du fait des carences politiques bretonnes.»
Voilà qui est plus concret et permet de discuter, ce que je ne ferai qiue rapidement.
- «Proposer l'indépendance à court ou moyen terme»
Parler de l'indépendance est une chose, la demander pour demain matin en est une autre.
Il faut parler de l'indépendance dès maintenant, en faire un sujet de débat, dire qu'elle est légitime, etc. Il faut en faire un sujet familier pour l'ensemble des Bretons. Plus ce sujet deviendra familier, plus il sera dédramatiser, moins il fera peur. C'est parce qu'on en parle jamais ou presque jamais que le sujet fait peur.
- «L'indépendance se conquiert dans la tête» : ben, oui, c'est pour ça qu'il faut en parler !
- «mais, n'advient que par désagrégation de l'empire de rattachement.»
L'empire, ça fait quelques dizaine d'année qu'il se désagrège, depuis l'après WWII.
- «La Bretagne est très loin d'être prête à surmonter un tel traumatisme»
C'est le psychologue du café de la gare qui vous a dit ça ? C'est plutôt les français qui auront besoin d'un bon psychologue, car c'est eux qui vont l'avoir le traumatisme !
- «du fait des carences politiques bretonnes»
Ca n'est pas rédibitoire.
Alwenn
Mais bon Dieu, arrêtez avec ça!
Si les nazis devraient revenir mais de l'autre coté de la planète à des milliers de Kms de la Bretagne, puis que dans leur folie devaient réduire le monde en cendre et que seul 2 bretons devaient survivre, ces 2 bretons trouveraient le moyen de se mettre sur la figure en se refaisant 39-45... s'en même s'apercevoir que le monde autour d'eux à cesser d'exister!
Et le «c'est pas moi qui a commencé», laissons cela aux cours de récré...! Très honnêtement, vous nous avez habitué à mieux!
M. Camaret à 1000 fois raison...!
@ Christian Rogel
«Les faits que les partis bretons soient pauvres en vision et en théorie les handicape»
NON, c'est le mode d'élection faisant qu'il n'existe AUCUN enjeu de pouvoir «régional» qui fait que les partis politiques non «nationaux» n'ont aucune possibilité de se développer! (car c'est étudié POUR! Comme disent certains...!)
Si demain, la République devenait Démocratique et Fédérale, cela changerait du tout au tout!
Notre réflexion ne doit pas s'orienter à nous auto-convaincre d'une faiblesse inhérente aux Bretons, mais à réfléchir comment faire passer les messages politiques (donc de Démocratie) dans le système tel qu'il est en République!
Notre seul échec est de ne PAS reconnaitre la réalité du système, ce qui nous permettrait de l'étudier pour trouver la faille, car dans tout système il y a une faille!
Effectivement, j'allais le dire, si vous dites bien qu'il y a une situation coloniale, vous ne dites pas que tout est fait par l'Etat français pour empêcher un sentiment nationale de se développer en Bretagne, par exemple l'absence totale d'un enseignement de l'histoire de la Bretagne, ce qui est une atteinte aux droits humains.
Vous ne parlez pas de «génocide (culturel)», les régionlaistes ne parlent ps de génocide (culturel), Daniel Cueff ne parle pas de génocide (culturel) (je n'ai pas lu son livre mais je ne vois pas comment il pourrait en parler s'il ne considère pas la Bretagne comme une nation, car si pas de nation, pas de génocide (culturel) !
Or, quel est le projet de la france en Bretagne, sinon opérer un génocide (culturel), sinon faire disparaître une nation ?
Ca n'est rien d'autre. Absolument rien d'autre !
Ils représentent les différentes sensibilités bretonnes et se complètent car nous avons besoin qu'un maximum de bretons se sentent représentés.
Quand nous avons des objectifs claires, nous nous rassemblons et parfois nous gagnons : écotaxe,centrale nucléaire, marée noire,Celib...
Il nous faut des théoriciens et des penseurs bien sur,mais les besogneux dont je fais parti se contenteraient bien d'une plateforme autour quelques points importants: la réunification ,la défense des cultures en Bretagne et de quelques autres objectifs économiques...qui semblent être communs à toutes les parties.
Chaque point pourra être utilisé par chacun,suivant sa sensibilité, pour proposer des solutions pratiques ou pour dénoncer l'emprise coloniale française...
Allons à l'essentiel et donnons nous, un peu comme les revendications des bonnets rouges ou du Celib, des objectifs communs auxquels un maximum de bretons pourront adhérer, ensuite ils voteront peut-être breton...
BEVET BREIZH
OUI, je suis éc½uré par ceux (vous ou votre ami Philou, et pas uniquement) qui nous refont en permanence 39-45, en nous présentant les Bretons obligatoirement selon un choix bipolaire imposé qui veut que les Bretons furent :
1) Des défenseurs acharnés de la République (vision positive imposée quelque soit la réalité historique, au nom de la grandeur de la FRANCE et de son système jacobin),
2) Des fanatiques fascistes imprégnés au niveau génétique à VITAM AETERNAM (vision négative imposée donc le but est aisé à définir comme destinée à détourner les Bretons de l'exercice de leur propre démocratie).
Mais en aucun cas, il n'y une égalité de jugement qu'on accorde aux autres peuples!
Alors, si les pages d'ABP pouvait se soulager des gens ayant le besoin de se donner des gages moraux au travers de ce rabâchage injuste et endoctrinant, OUI, ce ne serait un bien!
Spered Dieu, nous ne sommes pas toujours d'accord mais j'apprécies vos échanges, juste que je ne comprends pas votre besoin (obsession) sur ce sujet!
Car je pense que les autres pays (y compris en France) ne souffrent pas (plus) dans leur échanges politiques de cette gangrène obsessionnelle telle qu'on le vit en Bretagne depuis 70 ans!
PS : Pour revenir au sujet de l'article,
Dans le commentaire d'EWEN, je ne vois rien qui serait mal formulé ou choquant. Sauf erreur, cela me semble parfaitement réfléchi, logique, et surtout conforme à une réalité et à d'autres exemples européens et internationaux.
D'ailleurs, qu'est-ce que vous appelez la «thématique bretonne», est un mot pour exprimer la volonté légitime d'exercer la Démocratie chez les Bretons?
So What?
Je n'ai pas besoin d'art ou de talents de sorcier malicieux pour vous dire que NON, je ne suis pas d'accord avec votre démarche sur ce sujet!
J'essai de vous convaincre, c'est vrai et c'est normal, mais pour l'instant c'est peine perdue!
Votre évocation de Philou n'était pas anodine, comme vous il s'enferme dans son obsession vis à vis d'un autre discours injuste et humiliant, pensant probablement bien faire...
Vous le savez pourtant mieux que quiconque, ce rabâchage idéologique a causé déjà trop de dégâts dans la population au cours du siècle passé.
La Liberté de pensé OUI, mais l'irrespect NON.
Hors, la population bretonne doit faire face encore et toujours à une accusation injuste et totalement disproportionnée quand les autres peuples bien plus concernés ont gagné le droit de passer à autre chose depuis déjà bien longtemps, et d'ailleurs souvent avec un succès éclatant!
Quel est le but de cette accusation sans limite de temps, si ce n'est d'enfermer et maintenir les Bretons dans un sentiment d'inconfort vis à vis des choix politiques les concertants dans la mesure ou ces choix proviendraient d'eux-mêmes!
Aussi, il est temps pour les Bretons d'apprendre à dire NON! Stop à ce discours!
Et franchement, je préférerai que nous soyons de concert.
Si votre plaisir est dans la stigmatisation injuste d'une population pour justifier votre petite autosatisfaction que vous appelez votre «Liberté d'Expression», alors oui AMEN!
Quand on inflige à une catégorie de personnes (ici les Bretons) une vision injuste qui n'est pas ou plus infligés à d'autres catégories de personnes qui pourtant seraient plus appropriés pour les recevoir, OUI, c'est qu'à la base on fait face à un simple problème de «Respect»!
Un Allemand, un polonais, un finlandais a le droit aujourd'hui de vivre sans subit un tel flot de rabâchage car tout le monde s'accorde à dire que leurs bêtises passées ne résume pas pour l'éternité leur identité,
Mais un Breton non, pour une simple raison : il est Breton...!
Pas à dire Spered, c'est «beau» comme philosophie!
Je suis désolé pour vous, mais c'est votre problème et espérons que les Bretons trouverons la force dans l'avenir à ne plus accepter cela!
Ca ne s'appelle pas de la censure, cela s'appelle arrêter de se laisser marcher sur les pieds!
Et on n'est pas fasciste, nazi, ou je ne sais quoi encore parce qu'un jour on dit STOP aux marcheurs qui s'autorisent à envahir les pieds des autres au nom de leur Liberté à eux!
En d'autres mots, la Liberté des uns s'arrête là au commence celle des autres!
«Et les Bretons à l'image des autres peuples ont le Droit en 2015 à la Liberté de ne plus recevoir ces insinuations injustes dans le volume extraordinaire où ils le reçoivent encore aujourd'hui 70 ans après certains événements particulièrement insignifiants au regard d'autres événements survenus sur la planète dans la période consternée!»
Mais d'accord pour arrêter cet échange, tant que vous laissez le diable là où il est...!
Et nous Bretons avons besoin d'échanger, pour reconstruire reprendre confiance en nous-même (nous même, c'est à dire les Bretons ensemble)!
Pour moi, ce point est un non événement de notre histoire, c'est à dire que pour moi sa réalité fait qu'il est pratiquement insignifiant face aux événements mondiaux de cette période et qu'il nous coute très cher au delà du raisonnable et à tord.
(toujours pour moi, ce coût élevé est du principalement à cette confiance qui nous a quitté depuis 2 siècles et qui nous a fait accepter l'insulte et que je considère que d'une certaine manière cette insulte nous la reprenons nous-même contre nous).
Du fait, je considère (c'est toujours mon point de vue) que pour nous réapproprier notre avenir, nous devons apprendre à redonner à ces événements leur vraie dimension et savoir les pondérer au respect de notre Histoire.
D'où ma réaction, et il n'y a là rien à mon sens de répréhensible pour moi, car c'est ainsi que tous nos voisins ont procédés avec raison depuis déjà bien longtemps!
On aura encore et certainement des échanges car si les hommes étaient tous immédiatement d'accord le genre humain serait insipide, mais l'important n'est-il pas que malgré les différences nous ayons la volonté de naviguer ensemble, ce qui est mon souhait!
A galon,