Notre-Dame des Landes, le 22 décembre 2014
L'ACIPA transmet, à sa demande, un communiqué du CéDpa (1) en réaction aux annonces de AGO/Vinci sur la fréquentation de Nantes-Atlantique.
L'ACIPA partage l'analyse et les interrogations du CéDpa et des équipes techniques qui l'assistent. Elle regrette une fois de plus la propagande qui entoure la prétendue saturation, servant à faire accroire que Nantes-Atlantique ne peut suffire aux besoins de la population.
Communiqué de presse du CéDpa
Plus de dix ans que l'on entend parler des passagers sans parler des mouvements d'avions. Le mensonge sur la saturation de l'aéroport est éculé. Que Nantes-Atlantique ait accueilli cette année 4 millions de passagers ne signifie absolument pas que l'aéroport soit saturé. Certes, son aérogare, conçue pour un maximum de 4,3 millions de passagers, doit être agrandie et restructurée. C'est tout à fait possible. La DGAC (Direction Générale de l'Aviation Civile) a d'ailleurs admis qu'un réaménagement de l'aéroport était faisable et moins coûteux que de construire un nouvel aéroport. Elle en a par contre exagéré les coûts : des architectes ont démontré en juin dernier que cela pouvait se faire pour un coût bien plus raisonnable (2).
Comme dans la plupart des aéroports, la croissance du nombre de passagers s'est accompagnée d'une stabilité du nombre des mouvements d'avions, les appareils anciens étant remplacés par des appareils de plus grande capacité. Moins de 50.000 mouvements à Nantes-Atlantique ces dernières années : saturé cet aéroport ? Que dire alors de celui de Genève qui, sur une surface semblable et avec une seule piste, a accueilli l'an passé 193.000 mouvements (sans compter les dizaines de milliers de jets privés, et la très importante activité fret) et 14 millions de passagers ?
Un peu de sérieux, s'il vous plait.
Il serait intéressant de savoir précisément où se situe la prétendue saturation :
- L'un des 34 comptoirs d'enregistrements ? Il en est prévu 16 à Notre-Dame des Landes (NDL) dans le projet visant 4,5 millions de passagers à l'ouverture ;
- L'un des huit postes de filtrage des passagers ? Sept prévus à Notre-Dame des Landes ;
- L'une des cinq passerelles d'embarquement ? Seulement deux à NDL ;
- Ou encore, à l'arrivée, l'un des quatre tapis de livraison des bagages ? Il en est prévu trois à NDL.
La “gêne” évoquée, si elle existe réellement, pourrait se trouver aux terminaux automatiques de paiements de parking, où malgré l'augmentation de 40 % des tarifs depuis l'arrivée de Vinci, il arrive qu'on fasse la queue !
Autre manipulation dévoilée au passage : alors que sur les 11 premiers mois de 2014, l'emport frôle les 90 passagers par avion à Nantes-Atlantique, la DGAC qui n'attendait cet emport que dix ans plus tard, refuse de reconsidérer ses calculs de PEB (Plan d'Exposition au Bruit) prévisionnels. Elle surestime ainsi de 33 % le nombre de mouvements d'avions par rapport à la tendance. Compte tenu de la non prise en compte des performances acoustiques remarquables des avions actuels, les zones de bruit officielles sont ainsi, au minimum, doublées ; la réalité étant qu'à Nantes comme partout ailleurs, les zones de bruit diminuent d'année en année.
À l'heure où François Hollande appelle à un renouveau des réflexions préparatoires à des grands projets, nous sommes fin prêts pour travailler sérieusement sur les vraies données aéroportuaires nantaises. Abandonner enfin ce projet inutile et destructeur pour l'environnement, libérerait les énergies et l'activité économique pour réaménager l'aéroport actuel. Cela peut démarrer très vite sur la zone aéroportuaire existante. Cela donnerait en plus des marges de man½uvre financières pour des projets réellement utiles à la population.
Qui s'en plaindrait ?
Contacts presse :
Françoise Verchère : 06 73 37 67 76
Geneviève Lebouteux : 06 75 40 32 79
(1) (voir le site) du CéDpa, Collectif d'élu-e-s Doutant de la pertinence de l'aéroport (de Notre-Dame des Landes).
(2) (voir notre article) du 28 juin 2014.
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