PPDA et Michel-Edouard Leclerc : la soixantaine épanouie !

Chronique publié le 22/12/14 0:13 dans People par Sylvie LE MOËL pour Sylvie LE MOËL
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Patrick Sabatier a interviewé Michel-Edouard LECLERC et Patrick POIVRE d'ARVOR

C'est de bonne grâce que nos deux Bretons se sont prêtés à un petit jeu de la vérité (fort sympathique au demeurant) en répondant aux questions du charismatique animateur de France Télévisions, Patrick Sabatier. Le présentateur de « Mot de Passe » dans son ouvrage « 60 ans … et alors ?» qui vient de sortir aux Éditions Michel Lafon, a recueilli les confidences de ceux qui ont passé le cap des soixante printemps : des personnalités du monde du spectacle et des médias, des acteurs et comédiens connus, des commentateurs sportifs, des chefs d'entreprises, des chefs étoilés. Au total 30 personnalités, de Pierre Arditi à Marc Veyrat en passant par Catherine Laborde se sont pliées au jeu des questions/réponses pour évoquer « l'arrivée de ce chiffre qui dans une vie marque une étape particulière » comme l'explique l'auteur, car « à soixante ans, on n'est pas encore vieux mais l'insouciance de la jeunesse s'est envolée ». Il se questionne et questionne aussi ses collègues et amis, des sexagénaires célèbres ayant vécu ce cap :  « Comment aborder les vingt années suivantes...et plus ? Comment garder son énergie et son enthousiasme ? ».

Ces 30 interviews ont été filmées et feront prochainement (premier semestre 2015) l'objet d'un documentaire sur France Télévisions. Leur contenu, leur présentation et la manière originale et inédite dont l'auteur confronte ensuite ce qu'il a entendu à ce qu'il est lui même, donne une tonalité toute personnelle à ce livre aussi intéressant qu' inattendu, mais qui ne constitue pas une ½uvre autobiographique.

Les réponses de nos deux célèbres Bretons fleurent bon notre terre natale. Imprégnées de cette âme bretonne qui les caractérise, elles sont marquées par les fondamentaux et les valeurs qui font l'apanage de notre région. « Bon sang ne saurait mentir » aurait-on tendance à dire !

Michel-Édouard LECLERC.

« J'ai été l'un des premiers à inviter Michel-Edouard Leclerc sur un plateau de télévision car je le trouvais original et charismatique. Physiquement, il ne change pas et il a gardé l'envie de réinventer sa vie, même à plus de soixante ans » souligne Patrick Sabatier qui a posé 21 questions au dirigeant finistérien né à Landerneau en mai 1952. Les interrogations sont multiples et passionnantes, tout comme les réponses que donne celui qui gère un personnel de cent six mille salariés : le passage à la soixantaine bien entendu mais aussi l'héritage du père, l'amour de la Bretagne, l'éducation, la famille, l'affectif, la société...

«  Je suis l'héritier d'une marque, mais je m'appelais Michel-Marie Leclerc car en Bretagne, les enfants portent le nom de leur grand-mère. J'ai choisi de m'appeler Michel-Édouard lorsque je me suis aperçu que les gens m'opposaient à mon père. J'ai emprunté son prénom pour me revendiquer comme fils de mon père, en évitant le freudisme primaire. Il m'a façonné, c'est certain. Mais j'ai aussi tout fait pour ne pas être une pâle copie de cet homme à la forte personnalité », précise ce père de quatre enfants qui aime aussi énoncer la célèbre citation de Socrate : « connais-toi toi même ».

C'est en 1988 que Michel-Edouard Leclerc est devenu co-président aux côtés d'Édouard Leclerc de l'ACDLEC (Association des Centres Distributeurs Leclerc) fondée en 1964 et chargée notamment, de gérer la marque E.Leclerc. Il en prend pleinement la présidence en 2006 après avoir travaillé 17 ans aux côtés de son père. « J'ai hérité de mes parents une culture, mais aussi un sentiment d'insatisfaction permanent. Cet esprit de rébellion fait que je ne me satisfais pas de la rente, et que je dois transmette aux générations nouvelles » souligne l'entrepreneur breton qui avoue que la Bretagne, ses habitants et ses paysages sont un référent pour lui, et un lieu d'où il peut observer le c½ur du système et se ressourcer. Pour lui, le mot « retraite » reste à bannir lorsque l'on est encore vaillant : « le jour où je serai à la retraite, je serai mort » souligne-t-il, tout en ajoutant qu'il se considère comme un passeur d'expérience plutôt qu'un modèle.

Patrick POIVRE d'ARVOR

Un autre interviewé, qui, comme dit l'auteur, « est aussi passé à une autre séquence et a repris sa vie en main », notamment après avoir présenté son dernier journal sur TF1, le 10 Juillet 2008, 2 ans avant avoir décidé de partir, c'est Patrick Poivre d'Arvor. Il cite Shakespeare : «  ce qui ne peut pas être évité, il faut l'embrasser ». Fidèle à ses origines, il termine son journal avec une locution empruntée à la langue des marins (un métier qui le tentait énormément) « A Dieu vat » ! Ce breton d'origine (par ses deux parents) et de c½ur, très attaché à la côte de granit rose, effectue de fréquents séjours à Trégastel.

Enfant, il a un tempérament réservé et contemplatif. « A treize ans, atteint d'une forme de leucémie dont il allait heureusement guérir, il prend conscience de la fragilité de la vie ». Pour Patrick Sabatier qui lui a posé 26 questions, PPDA « semble être un OVNI. Il aime tellement les livres dans lesquels il se réfugiait quand il était petit qu'il a voulu devenir le héros de sa propre vie ... Bachelier à quinze ans, père à seize ans, auteur d'un premier roman à dix-sept ans, Patrick va empoigner la vie à bras-le-corps et ne jamais arrêter de courir après ses rêves ». PPDA a commencé sa carrière professionnelle sous la direction d'un autre présentateur de journal télévisé d'origine bretonne, Roger Gicquel (décédé à Plouër sur Rance en Mars 2010). Celui pour qui l'écriture représente une sorte de thérapie, une manière d'apaiser ses douleurs (il a eu le malheur de perdre 3 de ses enfants) évoque cette passion salvatrice : « Coucher mes douleurs sur le papier m'apaise et crée une forme de sérénité qui m' a été très utile, même si le chagrin reste ». Adepte du jogging comme Patrick Sabatier son voisin, Patrick Poivre d'Arvor continue à entretenir son corps et son esprit tout en conservant cette tendance boulimique à enchaîner les activités, voire à les superposer. Ainsi il a accepté de mettre en scène « Carmen » (2010) et « Don Giovanni » (2014) dans le cadre des Opéras en Plein Air.

Conscient qu'il vit des « choses particulières qui peuvent surprendre » il remarque que ces événements hors du commun qui ont jalonné sa vie, pouvaient attirer sur lui des regards perplexes voire réprobateurs. Trois présidents de la République l'ont d'ailleurs qualifié d'impertinent !

S'attardant sur ses ancêtres pour lesquels il éprouve un véritable attachement, PPDA avoue que ses grands-pères ont énormément compté pour lui. Ses parents, quant à eux, lui ont transmis des valeurs qu'il essaie à son tour de transmettre à ses enfants.

Ce grand sportif qui a participé à la Transat Québec-Saint-Malo en 1996, est actuellement phase d'écriture d'un ouvrage sur les grands marins, en collaboration avec son frère.

« C'est le Créateur qui est le principal rédacteur de notre vie, mais nous avons la liberté, même relative, de faire des choix. Je ne me suis jamais refusé cette liberté-là », conclut le journaliste breton et homme protée.

Ne cherchez plus votre cadeau de Noël, vous l'avez trouvé ! Cet ouvrage du célèbre animateur d' « Avis de recherche » constituera un belle surprise au pied du sapin, ou pour les étrennes de janvier, permettant ainsi à tout un chacun d'aborder la soixantaine avec sérénité, en accord avec soi-même!

« 60 ans … et alors ? »

Patrick Sabatier

Éditions Michel Lafon

313 pages

17, 95 Euros

ISBN 13 978-2-74499-2380-2

www.michel-lafon.com


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