En 2004, Raoul Mestre avait écrit «La fin des Pays-de-la-Loire : réunifions la Vendée et le Poitou» (voir notre article) mais, voilà, dix ans plus tard, un nouveau livre sur le sujet : Poitou-Charentes en Aquitaine et la Vendée aussi ! coordonné par Eric Nowak, mais rassemblant une douzaine d'universitaires, d'historiens et de spécialistes du Poitou.
La couverture du livre est une carte de Mikael Bodloré-Penlaez, publiée sur l'ABP, il y a quelque temps. Si les auteurs ne sont pas contre la fusion du Poitou avec l'Aquitaine reformant l'ancien duché d'Aliénor, ils démontrent que la Vendée doit revenir dans la région Poitou dont elle faisait partie avant la création des Pays-de-la-Loire. Aux arguments historiques, culturels, linguistiques, les auteurs ont fait preuve d'imagination en allant explorer une zoologie commune comme l'aire d'extension du baudet du Poitou. Ils explorent le bio-régionalisme en montrant que le coeur du Poitou, l'ancien golfe des Pictons, devenu le marais poitevin, est partagé par trois départements : la Vendée, les Deux-Sèvres et la Charente maritime et deux régions. Un peu comme le pays de Redon, qu'on peut considérer comme le berceau historique de la Bretagne et qui est aujourd'hui morcelé aussi sur 3 départements et deux régions.
La Vendée a été séparée du reste du Poitou par décret le 30 juin 1955, lors de la création des circonscriptions d'action régionales, selon un découpage proposé par l'énarque Serge Antoine, le même qui avait séparé la Loire-Atlantique de la Bretagne et proposé une région des Pays-de-la-Loire, capitale Nantes. A noter qu'ABP avait eu Serge Antoine au téléphone juste avant sa mort et que l'énarque s'est défendu d'être responsable des régions administratives venues ensuite, déclarant « avoir juste répondu à une mission de créer des circonscriptions économiques» sans aucune dimension politique. Serge Antoine fut juste un pion, l'Etat a utilisé ses régions économiques pour en faire des régions administratives par un tour de passe-passe comme nous l'expliquions (voir notre article) : «c'est le gouvernement du socialiste Guy Mollet qui a créé les régions et en particulier la région Pays-de-la-Loire. Le découpage en 22 régions est publié au JO le 6 décembre 1956, sous le gouvernement de Guy Mollet, suite à un décret du 30 juin 1955 signé par le président du Conseil des ministres, Edgar Faure, du parti radical-socialiste, alors que son gouvernement était doté de pouvoirs spéciaux, non-démocratiques, conférés à l'occasion de la guerre d'Algérie. » La régionalisation du socialiste Defferre en 1981, qui crée les régions administratives, refusera de revoir les limites des régions. Et c'est encore les socialistes, décidément, qui viennent de refuser la réunification de la Bretagne en décembre 2014. Ça fait beaucoup au palmarès socialiste et, bien plus que les super-préfectures de Vichy, qui, on le sait, ne devaient durer que le temps de la guerre. Nowak minimise le rôle de Vichy, d'autant plus que la super préfecture de Poitiers comprenait encore la Vendée. C'est bien Antoine et ensuite les socialistes qui ont séparé la Vendée du Poitou pour créer la région bidon Pays-de-la-Loire dans le seul but d'affaiblir la Bretagne. Autrement dit, ils savaient que l'identité poitevine était moribonde et qu'il n' y aurait pas de réactions. Ils savaient aussi qu'il y aurait des réactions en Bretagne... mais que la simple règle de la majorité parlementaire ferait que les réactions bretonnes n'aboutiraient pas. Comme disait Mirabeau «Vous êtes Bretons, mais les Français commandent !». Simple règle de démographie : une minorité nationale, reconnue ou pas, sera toujours une minorité politique.
Le livre rentre dans le sujet complexe de l'unité linguistique du Poitou, ce qui n'a pas toujours été le cas. Il analyse en détail, le recul de la langue d'oc au profit du poitevin-saintongeais. Il considère, probablement à juste titre, que l'on ne parle pas le gallo au pays de Retz, mais bien le poitevin (et aussi le maraîchin qui en est une variante). En tous cas, Nowak s'en prend violemment aux Pays-de-la-Loire et déclare «que la Loire-Atlantique rejoigne la Bretagne tombe sous le bon sens».
Nous le pensons aussi.
■«Un peu comme le pays de Redon, qu'on peut considérer comme le berceau historique de la Bretagne»
En quoi ?
«'on ne parle pas le gallo au pays de Retz, mais bien le Poitevin»
Merci de signaler ce qui pourrait être une évidence mais qui est encore tabou chez les militants Bretons
Pour résumer, les premières Régions en tant qu'entité administratives générales remontent bien à l'Etat Français du Maréchal Pétain en 1941, avec la création de super Préfets, les Préfets de Région. Rappelons qu'à l'époque, la France est divisé (y compris les départements) entre zones libre, occupée, interdite (et j'en oublie) + l'Alsace-Moselle directement intégrée au Reich. Par conséquent le découpage régional a du tenir compte de cela.
Michel François fait référence à un découpage qui a sans conteste inspiré celui de 1941 et encore plus celui de 1956, c'est celui des «régions économiques» de 1938(un regroupement de chambres de commerce en fait) sans réelle valeur économique et politique à l'époque mais dont la physionomie territoriale ressemble furieusement au découpage que nous connaissons (tout comme les noms de Régions). Par exemple en 1938, on retrouve déjà les «régions économiques» du Centre et des Pays-de-la-Loire, trait pour trait. En 1941, Pétain devra composer avec une zone d'occupation qui coupe l'Indre-et-Loire et la façade atlantique (poitou-charentes) en deux dans les terres.
article 1er du décret du 28 novembre 1938 : Voir le site
C'est l'époque des Daladier et compagnie. 2 ans après l'Assemblée nationale (toujours dominée par la Gauche radicale et socialiste issue du Front Populaire) donnera les pleins pouvoirs à Pétain alors que le Sénat s'y montre plus rétissant.
2 éléments à noter (à comparer à la situation de 2014) : en 1938 et 1956, la gauche (le PS et radicaux d'aujourd'hui en fait, sans les communistes qui sont opposants) est au pouvoir. La République est à l'agonie. 1938 : Les honteux accords de Munich (bien connus en république Tchèque), 1956 : Guerre d'Algérie.
oui a la réunification du poitou . Fontenay le comte est lacapitale du bas-Poitou,les ducs d'aquitaine eaient enterrés dans l'abbaye de maillesais Aliénor d'Aquitaine est née dans l'abaye de neuil sur l'autise .
Bref l'histoire de l'aquitaine s'est construite dans cette partie du Poitou aujourd'hui en vendée .
La langue Occitane était parlée .
Puisqu'il ne faut retenir rien du passé je demande le rattachement de l'abbaye Royale de saint denis au bade wurtemberg .
Des gouvernants sourds aux désirs du peuple mènent ce pays a la catastrophe .Il n'y as pas de nation éternelle , et la France est a un tournant de son histoire et le moins que l'on puisse dire c''est que ce pays est en sortie de route , il n'y aura que la fin de triste .
VIVE LE POITOU REUNIFIE
A mon avis, partir de la langue est mauvais, l'Aquitaine n'a pas de langue. En plus si c'est pour nous dire que la langue de l'Aquitaine, c'est aussi le Pays de Retz (Pornic, Rezé,Saint-Viaud, Marais breton), on est pas sorti de l'auberge. Cela me rappelle des débats surréalistes sur certains forums. Mais il y a une Géographie (littoral Atlantique, climat) et une Histoire commune sur ce nouveau périmètre.
La Vendée peut être rattachée à 3 régions en cas de redécoupage : Aquitaine, Val-de-Loire (auquel cas l'ensemble du Poitou pourrait y être intégré) ou Bretagne.
Pour le Maine-Anjou (53-72-49), c'est naturellement le Val-de-Loire avec la Touraine et l'Orléanais
Nous n'avons pas la même conception de la Bretagne. Pour moi, elle n'est pas défini par son indépendance politique mais par son originalité ethnique, linguistique et culturelle. Il me semble difficile de définir un «berceau» de cette originalité.
Moi ce que je sais, c'est que le n°1 d'un modeste journal nommé «Breiz Atao» fut imprimé en janvier 1919 à …. Pornic!
Je sais également que René Yves Creston, de Saint Nazaire, Georges Robin de Nantes et Jeanne Malivel de Loudéac fondèrent en 1923 l'association «Unvaniezh ar Seiz Breur».
Je connais les exploits d'Alan Varvec en Pays Nantais et ceux d'un autre très célèbre breton, Cambrone.
Je sais que ce pays, était, est et sera toujours en Bretagne! Originalité linguistique… ou pas.
Sans Nantes, nulle Bretagne!
Personne n'a jamais pu me citer un seul trait gallo du patois du Pays de Retz. Si ce parler n'est pas purement poitevin, c'est qu'il a été francisé par l'influence nantaise.
Mais ne croyez vous pas qu'il vaudrait mieux respectez les anciennes unités de vie ethno-linguistique et conserver la Gascogn, le Limousin et le Poitou-Charentes (augmenté de la Vendée) plutôt que de les noyer dans une grande Aquitaine ?
Très honnêtement le Poitou se retrouve fractionné (Vendée à part, une grosse perte) et devient une lointaine banlieue de Bordeaux...par ailleurs le Nord de la Vienne se rapproche quand même franchement culturellement de l'Anjou et de la Touraine ! (la région de Loudun faisait d'ailleurs partie du saumurois (Anjou)). Pourquoi vouloir se raccrocher à tout prix aux saintongeais (un dialecte d'Oil à part, au même titre que le normand ou le picard) ?? C'est un peu la cause de votre perte.
OK pour votre passage sur le Limousin-Dordogne, on peut toutefois remarquer que le dialecte limousin se rapproche plus de l'auvergnat que du gascon.
La Grande Aquitaine a surtout une certaine assise historique et géographique, le reste est assez contestable.
Effectivement , il aurait fallu créer une région Poitou Charentes Vendée et rendre la Loire Atlantique à la Bretagne .
Les régions actuelles avaient été crées de telle sorte qu'il n y ait pas de conflits internes . Ne pas mettre Nantes et Rennes dans la même région, qui sera la capitale ?De même pour Caen et Rouen .
En tout cas la région CLAP ,ce n'est pas plus moche que PACA , mais ça ne fait pas trop franchouillard.