Retour à Vichy
Il est des fondamentaux incontournables qui, depuis les années cinquante, nous retournent aux sources car, en friction avec l'État français après le coup de francisque de Pétain donné à la Bretagne qui coupa Nantes de son pays en juin 1941.
Depuis lors, le gouvernement parisien, qu'il soit de droite ou de gauche, outrancièrement centralisateur et jacobin, a maintenu l'outrage d'une dictature au territoire historique des Bretons. Une dictature ? Oui, car les courageux députés de cette époque en pleine débâcle, avaient donné les pleins pouvoirs à un maréchal dévoyé !
Comment se fait-il que les “Républiques” qui ont suivi, aient pu garder en vigueur une telle engeance sans outrager à leurs yeux la démocratie quelles prétendaient défendre sur leur territoire et hors de leurs frontières ? Que constater ? Si ce n'est que leurs gouvernements successifs, sous la pression, ont décolonisé à l'extérieur – en conservant un néo-colonialisme - mais maintenu les rênes centralisatrices sur les territoires et la coupure de la Bretagne en deux.
Mais avançons encore dans l'histoire.
En 1997, lors du procès Papon de sinistre mémoire, aux relations douteuses dans les hautes sphères des républiques qui ont suivi, Lionel Jospin déclarait que "Vichy était la négation de la République".
Et Jean-Pierre Chevènement, y affirmait "la condamnation nette, sans ambiguïté, de toutes les mesures prises par Pétain sous le régime de Vichy Et le Conseil d'État y clamait : "la République est comptable des crimes de Vichy".
Comment peut-on tenir deux langages ?
Celui des démocrates pour la façade et les média internationaux présents au procès de Papon, préfet fasciste de la Ve République et maintenir le territoire historique de la Bretagne sous les décisions du dictateur des années quarante ? Dès "l'après" procès Papon, le retour de la Loire-Atlantique dans l'enceinte historique de la Bretagne aurait dû être la première mesure prise. Quoi de plus simple à réaliser ? Il suffit d'annuler administrativement le décret d'un gouvernement illégal puisque, tant la déclaration du premier ministre Jospin que celle de Jean-Pierre Chevènement, constatent son illégalité sans oublier la parole ex cathedra du Conseil d'État !
Un État de droit ne se conduit pas ainsi.
Comment aujourd'hui le président de la République et son Premier ministre peuvent-ils sabrer les territoires de la république sur un coin de table en une heure ? Puis bloquer les votes de nos soi-disant "députés" ?…
Approuvent-ils sans réserve les agissements et décisions du gouvernement de Vichy à l'égard de la Bretagne et veulent-ils la rayer de l'histoire ?
Qu'ils le disent clairement.
Le peuple des "provinces" n'est pas écouté : l'État français n'est pas une république démocratique et ne l'a jamais été quant aux droits des peuples, qu'ils soient bretons, alsaciens, basque, picard, flamand, savoyard ou autres.
Et cela perdurera sauf, si nos députés bretons, fatigués d'être les “enregistreurs” de décisions parisiennes, se levaient en un sursaut salutaire pour la Bretagne historique, le droit et la démocratie !
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