En août dernier, l'Agence Bretagne Presse avait consacré aux répercussions en Savoie de la prétendue réforme territoriale (voir notre article). Comme en Alsace, l'opposition n'est pas uniquement le fait de petites formations politiques, mais des élus de la droite parlementaire, dont certains ont été ministres, qui s'insurgent contre le fait qu'on veuille les noyer dans de vastes ensembles gestionnaires sans dynamique et sans passé. Dans les deux régions émerge la même proposition faite par les présidents des conseils généraux eux-mêmes : fusionner les départements et la Région, afin de pouvoir mieux négocier vis-à-vis des autres éventuelles composantes de la future fausse région. Les deux présidents de conseils généraux de Savoie et de Haute-Savoie ont voulu faire inscrire cette fusion interne dans la loi en juin dernier, mais, cela a été refusé par la superstructure socialiste. En Bretagne, ce sont des socialistes ou apparentés du Conseil régional qui soutiennent une idée parallèle, l'« Assemblée de Bretagne » (Voir la lettre de P. Massiot, président de la Région Bretagne (voir notre article)).
La mouvance politique savoisienne (savoyard est un mot récent, qui, autrefois, était péjoratif) se partage comme un peu partout dans les peuples sans État entre régionalistes et nationalistes. Les premiers sont regroupés dans le Mouvement Région-Savoie, dont Michel Barnier a été sympathisant et Hervé Gaymard, membre. Ce courant régionaliste a créé un esprit favorable pour que soit instituée l'Assemblée des Pays de Savoie, qui gère des institutions et des dossiers communs aux deux départements (orchestre, tourisme, université, Médiathèque de prêt aux communes, etc.), ce qui est unique en France.
La Ligue savoisienne, créée en 1996 et suspendue en octobre 2012, avait été sur le devant de la scène politique locale en faisant élire, en 1998, un conseiller régional, [[Patrice Abeille]] († 2013). Son président, Jean de Pingon avait impulsé une ligne indépendantiste ouverte sur la reconstitution partielle de l'ancienne Savoie avec le Val d'Aoste et les régions des Alpes italiennes parlant un dialecte [[arpitan]] (francoprovençal). La Savoie a été un royaume très ancien, à cheval sur les Alpes et ayant vu son centre politique basculer à Turin avant d'être l'objet d'un marchandage entre Napoléon III et le futur roi d'Italie, Victor-Emmanuel Ier. Certains contestent la légalité du référendum d'annexion et le traité qui s'en est ensuivi. La Suisse fédérale qui fonctionne beaucoup mieux que la France est un exemple qui fait envie, d'autant que la langue parlée de la Suisse romande est aussi l'arpitan.
En 2011, un congrès suivi par 600 personnes à Aix-les-Bains donne le départ à la fusion Gouvernement provisoire de l'État de Savoie et du Mouvement citoyen de Savoie pour mettre en place l'« État de Savoie » .
Parallèlement à des mouvements plus activistes, comme Savoie libre reconstitué par des gens plus jeunes en utilisant Internet (voir la page Facebook), il présente l'originalité d'être composé d'un ensemble de comités « ministériels » (Affaires étrangères, Intérieur, Économie, Communication,...) et de proposer des prestations qui simulent le fonctionnement d'un véritable gouvernement. Les comités publient sur le site des mini-dossiers donnant les principales statistiques savoyardes. On peut aussi se faire délivrer divers documents officiels (carte d'identité, passeport, permis de conduire…).
La condamnation à 3 mois de prison ferme du « Ministre de l'Intérieur », Fabrice Dugerdil, pour avoir fixé sur son véhicule des plaques d'immatriculation savoisiennes et pour avoir refusé d'obtempérer à un contrôle, - qu'il estimait sans motif - , des « forces françaises d'occupation » est célébrée comme un grand succès de communication. Depuis, la police a interdit la présence de 8 membres de «L'État de Savoie », lors d'une commémoration du 11 novembre 2014.
La presse de Savoie, étonnée, imprécise et, souvent, critique, note en cette année 2014 un net regain de l'indépendantisme qui comme en Bretagne est aiguillonné par l'incroyable prétention des députés socialistes à traiter le territoire français comme une poupée à martyriser. Ainsi, L'Hebdo 74 titrait, fin septembre 2014, « Un printemps indépendantiste ? ». Il y est reconnu que le référendum écossais a fait monter les revendications régionalistes (sic) et que « le retour d'une tendance régionaliste semble répondre à la même logique : ramener à chaque échelon sa capacité de décision et d'action ». Après un panorama des formations politiques, dont «L'État de Savoie », il est aussi noté que « La Savoie libre a de plus en plus de partisans chez les jeunes. Du jamais vu dans une mouvance qui se répand, désormais, au-delà des groupements via le Web ».
Le 28 juin dernier, l'organisation non gouvernementale Unrepresented Nations and Peoples Organization (UNPO) qui regroupe des peuples sans États (Tibet, Kosovo, Moluques du Sud, Mongolie intérieure, Hongrois de Roumanie…) a admis «L'État de Savoie » en son sein. Une dizaine des anciens membres de l'organisation sont devenus indépendants ou autonomes, ou, comme le Kosovo, sont reconnus partiellement.
Il ne semble pas que l'émiettement de la scène politique bretonne puisse faire émerger ce nouveau type d'intervention politique qui mêle structuration intellectuelle et action chargée de forts symboles.
Christian Rogel
■Ca n'est pas une question d'émiettement, c'est une question de ... de quoi ? de volonté.
Le mouvement breton est dénué de ... volonté. Il gère le peu qu'il a obtenu en ayant peur de le perdre et quémande pour avoir un peu plus, mais sans faire de vague (enfin, il y a quelque grosse vague tout de même) et le parti socialiste lui fait miroiter un peu plus.
Mais là, le parti socialiste français en Bretagne ayant perdu tout crédit, incapable d'apporter la moindre évolution, le moindre «petit plus», le mouvement breton va devoir se réveiller. Sinon c'est à désespérer. Et pour l'instant, il ne se presse pas pour remuer.
Que feront ils le 20 décembre??? . .
«Si un juriste perd à ce point la mesure du langage, cela va être de plus en plus difficile de se comprendre sur le territoire de la RF.»
«de plus en plus difficile de se comprendre» ?
Pourquoi «de plus en plus difficile» ? C'est le discours de la france depuis la révolution, la grrrande.
Si vous reprenez toutes les interventions du gouvernemt sur le sujet, elle vont toute dans le même sens : «ne pas favoriser la secession» (Vallini), «éviter le repli identitaire» (Lebranchu), «il n'y a pas un peuple alsacien (Valls), etc. etc.
Ce discours qu'ils tiennent, et qui revient à »La république est une et indivisible«, ils le tiennent depuis le début de la réforme et s'y accrochent fermement.
C'est ce discours qui permet d'effacer l'Alsace de la carte, et de refuser la réunification bretonne, à défaut de pouvoir la fusionner. Et de refuser l'assemblée unique à la Savoie, et un département au Pays basque.
C'est l'idéologie de la république française, tenue à droite comme à gauche, et qui contrevient au »Droit des peuples à disposer d'eux-mêmes«, et au »Droit des minorités au respect de leur identité".
C'est ce que dit Fabrice Dugerdil.
La république française ne reconnait aucun peuple ni aucune minorité, pour ne pas avoir à leur reconnaître des droits, pour pouvoir eradiquer ces peuples et ces minorités.
Qui s'en soucie ?
Les medias ? Le monde universitaire ? Les partis politiques ? Les syndicats ? La LDHF ? La Licra ?
Il y a un consensus dans la société française pour ELIMINER les peuples et les minorités : les identités non-françaises, contre tous les textes internationaux relatifs aux droits de l'homme.
Pourquoi la LDHF ou la Licra ne s'en soucie pas ? C'est pas leur affaire ??? C'est quoi leur affaire, alors ????
Et vous avez demandé l'appuie d'organisation française telle que la LDHF, la Licra, le ... Crif ?
Le problème du mouvement breton est de ne pas être audible. De ne pas savoir se faire entendre. D'être absent des medias, des télés, des radios, des quotidiens, des hebdomadaires, des mensuels, ...
Certains ont créé une LBDH Ligue Bretonne des Droits Humains, parce qu'ils jugeaient que la LDHF ne défendaint pas les Droits Humains des Bretons, ce qui et vrai. Mais pourquoi la LDHF ne défend-elle pas les Droits Humains des Bretons ?
La LBDH a d'ailleurs publié sur ABP un communiqué à propos de Robert Badinter, qui s'est opposé à la signature /ratification de la Charte sur les langues minoritaires tout en dénonçant le génocide culturel entreprit au Tibet par la Chine.
Dénoncer le génocide culturel de la Chine au Tibet tout en participant au génocide culturel des minorités linguistiques en france, c'est ... comment dire ? Oui, comment dire ?
Il serait incongru que les Juifs se positionnent sur la réforme territoriale ?
Pourtant ils ne trouvent pas incongrus de se positionner sur la Charte des langues minoritaires. Et, autant que je puisse en juger, contre ...
«Il serait incongru que les Juifs se positionnent sur la réforme territoriale ?
Pourtant ils ne trouvent pas incongrus de se positionner sur la Charte des langues minoritaires. Et, autant que je puisse en juger, contre...»
C'est avec une vive inquiétude que j'observe depuis quelques jours les attaques insidieuses, mais de plus en plus directes, que vous lancez contre les israélites. Je tiens les Juifs de France pour mes compatriotes et j'ai le privilège de compter un petit nombre d'entre eux parmi mes amis les plus fidèles. Je ne puis rien faire contre l'expression de préjugés tels que les vôtres ; mais il m'est encore permis de proclamer le profond dégoût qu'ils m'inspirent. Vous êtes cependant d'une certaine utilité : vous nous rappelez combien le séparatisme breton n'a jamais varié d'un iota de ses idées les plus répugnantes.