Le Parti Breton, Strollad Breizh, tient à Nantes son VIIe Congrès le dimanche 16 novembre. Parti nationaliste, il a, depuis sa création, toujours eu une idée claire de ce qu'il souhaitait pour la Bretagne : cet avenir est nécessairement celui de la souveraineté, sans laquelle la Bretagne ne pourra retrouver ses droits fondamentaux et assurer son propre développement.
C'est pourquoi il demande dans l'immédiat la mise en place d'un Parlement et d'un gouvernement bretons, première étape vers l'indépendance, question qui ne peut être éludée et sur laquelle les Bretons devront se prononcer le moment venu.
Les événements actuels montrent que la souveraineté est la seule voie possible si la Bretagne veut envisager son avenir avec optimisme et même simplement continuer à exister. Le désastre économique, dont sont responsables les partis hexagonaux et d'abord les deux principaux d'entre eux, touche de plus en plus durement la Bretagne mettant en péril les équilibres fragiles de sa société.
Dans cette situation, non seulement la grande majorité de la classe politique et de la technostructure française ne veut pas remettre en cause les principes jacobins mais au contraire elle se réfugie dans un ultranationalisme aux relents plus qu'inquiétants. Leur politique est claire, refuser toute différence et verrouiller le pouvoir central ; leur objectif est simple : faire disparaître ce qui n'est pas français et créer l'État républicain idéal où tout leur sera soumis.
Les évolutions récentes en Écosse, Catalogne, Flandre, Pays Basque montrent que les solutions face à cette pensée totalitaire ne peuvent être que politiques : c'est par l'existence d'un puissant mouvement politique, en phase avec la société, que les choses pourront évoluer en Bretagne.
Dans une nation dominée tout est politique, refuser la politique c'est accepter la domination et pour cela, le Parti Breton appelle tous ceux qui partagent ses objectifs à le rejoindre.
Gérard Guillemot, secrétaire général du Parti Breton
■Cette pondération pourtant - et ceci mérite qu'on s'y arrête - n'est pas synonyme de mollesse ou de soumission. Elle s'allie à une vision très claire et à une volonté sans faiblesse. La vision est celle d'une Bretagne souveraine et la volonté est celle d'entamer et de poursuivre un processus qui, à terme, doit infailliblement aboutir à la restitution de la souveraineté dont notre pays a été dépouillé par la force des armes à la fin du quinzième siècle.
Est-ce à dire que le Parti Breton prône la guerre ? Pas du tout ! Là encore, c'est la pondération qui, dans la stratégie du Parti Breton, reste la règle de conduite. A partir d'une position juridique qui n'est guère discutable, à savoir que la Bretagne, en droit international, n'ayant jamais été valablement rattachée, par un véritable traité - ne parlons pas de la mascarade de 1532 !- au royaume de France, encore moins à la République, est «de jure» un pays indépendant. Il s'ensuit que nous n'avons pas à demander au pays occupant des droits qu'il serait bien gentil de nous accorder, mais d'exiger calmement, obstinément, à la face de l'Europe et du monde, qu'il respecte nos droits.
Le droit, objectera-t-on, ne pèse pas lourd devant la force. Oui et non. Le droit reste ce que les hommes ont inventé de mieux pour résoudre les inévitables conflits qui surgissent entre eux. C'est grâce au droit qu'on peut résoudre, de la façon la moins coûteuse, voire la plus profitable pour les deux parties, les conflits les plus aigus. Bref, c'est un outil extrêmement précieux et qui mérite le plus grand respect. Le triomphe du droit est le triomphe de la raison. Et on retrouve là la pondération qui est peut-être, avec la ténacité et la patience, la principale caractéristique du Parti Breton.
On m'objectera encore que bien peu de Bretons sont conscients des droits imprescriptibles de la Bretagne.
C'est vrai, mais c'est aussi de moins en moins vrai. Quand on observe la réalité bretonne depuis de nombreuses années, on est stupéfait du chemin parcouru depuis le temps où simplement évoquer l'idée d'indépendance pour la Bretagne faisait crier «au fou !» et le moment actuel où, pour un nombre considérable de jeunes surtout, mais également de moins jeunes, l'idée d'indépendance s'impose comme une évidence à concrétiser le plus rapidement possible. C'est un mouvement que les maladresses de l'Etat français, maladresses parmi lesquelles on peut citer le refus stupide de réunifier la Bretagne, ne font qu'accélérer.
Le spectacle pitoyable des partis français actuellement, qu'ils soient de droite ou de gauche, leur incapacité à améliorer le sort des gens, encore moins en Bretagne qu'ailleurs, la mort des idéologies, elles-mêmes mortifères, tout semble pousser les Bretons à se tourner vers des formations qui incitent le peuple à la prise en mains de son destin, à décider sur place de ce qui est bon pour lui. Sur ce point, il y a une convergence remarquable entre les aspirations de Breizh Europa, du Mouvement des Bonnets Rouges et celles du Parti Breton. Ce dernier semble avoir un «petit plus», une conscience historique, donc une conscience du droit qui, affirmée encore une fois avec pondération, a toutes les chances d'entraîner beaucoup de monde dans son sillage !