Il n'est pas facile de présenter l'important livre de Frédéric Morvan, l'un des rares historiens du Moyen-Âge breton qui nous restent. On doit saluer le courage de Coop Breizh de se lancer dans l'édition d'un ouvrage de haut niveau, car, c'est la première partie d'une thèse universitaire, la seconde partie a déjà été publiée aux PUR en 2009.
Si un certain nombre de pages sont des notations un peu sèches et débitent les dons, les achats, les échanges (surtout de terres) ou remboursements, afin de montrer les alliances entre les princes et les seigneurs, cela est encadré par des explications claires sur le monde politique du 12ème et 13ème siècle, pendant lesquels la guerre fait rage, soit entre les féodaux batailleurs, soit, entre les rois d'Angleterre et de France, et même d'Écosse. Les « hommes d'armes » de tout rang passent d'une alliance à l'autre en fonction de leurs intérêts, dont le principal est de conserver et d'accroître la puissance, qui se mesure au nombre de manoirs, de châteaux-forts, et de vassaux armés que l'on détient. Il y a deux moyens principaux d'acquérir des terres et de l'argent : le mariage et la faveur d'un riche suzerain qui vous donne de l'argent ou des terres confisquées à ses ennemis. Si l'on craint la confiscation, il faut partir à la Croisade, car vos biens sont alors protégés de droit.
De tout temps, la Bretagne a été une terre d'hommes d'armes qui se sont employés à faire la guerre, dedans et dehors. L'une des plus grandes expéditions militaires bretonnes est méconnue, car, elle se fit en 1066, sous le commandement de Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, à l'époque du duc de Bretagne, Conan II, dont les vassaux fournirent le tiers de l'armée d'invasion. Elle a eu des conséquences énormes, car, sans les Bretons, une part de l'Histoire de l'Angleterre n'aurait pas été écrite. Mais, la réciproque est vraie, car « de vastes intérêts étaient en jeu des deux côtés de la mer ».
Les rois d'Angleterre donnèrent d'immenses domaines à des seigneurs bretons et s'entourèrent de conseillers bretons. Ainsi, on relève au moins trois d'entre eux dans les signataires de la Magna Carta qui institua le début du parlementarisme, face à un roi d'Angleterre faible, Jean sans Terre. Frédéric Morvan nous apprend ainsi qu'un Breton, Alan FitzFlaad, a été l'ancêtre direct des Stuart d'Écosse (et donc des Windsor) et des ducs de Norfolk. Guillaume Le Maréchal, petit chevalier breton était un proche conseiller d'Henri II Plantagenet et il devint régent d'Angleterre (il fut soupçonné d'avoir été l'amant de la première femme d'Henri II).
Tous ces enchevêtrements, accrus par des mariages, ont provoqué des guerres, que les ducs de Bretagne, ainsi que les trois rois en présence (Angleterre, Écosse et France) ont tour à tour voulu tirer profit en organisant leur monde féodal pour en faire une machine de guerre de qualité. Frédéric Morvan a étudié comment l'armée du Duc de Bretagne est devenue une des plus efficaces en Europe et il montre dans ce livre que les bases en ont été créées par Henri II d'Angleterre, Geoffroy II de Bretagne et Philippe II Auguste et perfectionnées par les ducs, devenus très riches.
Tout au long du 19ème siècle, la Grande-Bretagne et la Russie se livrèrent au Grand Jeu, dans lequel l'Afghanistan tenait le rôle de la Bretagne, car le Tsar voulait accéder à l'Océan indien et l'Impératrice des Indes, Victoria, tenait au joyau de sa couronne. Comme précisé plus haut, le Grand Jeu commence avec la Conquête de l'Angleterre par la Normandie qui fait d'un vassal de l'encore modeste roi de France un souverain beaucoup plus puissant qui finit par se tailler un empire à son nez et à sa barbe, quand Louis VII casse son mariage avec Aliénor d'Aquitaine, laquelle se remarie avec Henri II d'Angleterre en 1152. Celui-ci se mêla d'une querelle de succession en Bretagne en s'imposant comme suzerain, ce qui lui permit de marier son fils, Geoffroy, à l'héritière du duché. L'empire Plantagenêt était à son plus haut et Henri II pouvait alors passer facilement en Poitou en ayant débarqué sur la côte de Saint-Malo.
C'est le contrôle de cet axe terrestre qui est l'objet principal du Grand Jeu, dont l'historiographie française n'a retenu qu'une petite période, la Guerre de Cent Ans. L'alliance entre les Français et les Écossais servait à prendre à revers les Anglais.
Frédéric Morvan décrit comment les chevaliers bretons, globalement fidèles à Henri II et à ses fils, Geoffroy et Richard Coeur de Lion, se sont retournés contre le troisième fils, Jean Sans Terre, qui aurait étranglé, lui-même, en 1203, son neveu, Arthur de Bretagne, qui avait la capacité d'être duc de Bretagne par sa mère et roi d'Angleterre par son père. Philippe II Auguste en profite pour mettre le duché dans sa poche et le confie à un de ses cousins, Pierre de Braine, devenu Pierre Ier de Bretagne. Mauvais calcul, car, celui-ci, un des meilleurs hommes de guerre de son temps, sème la zizanie, saisit des biens de l'Église, s'allie avec le roi d'Angleterre Henri III contre son petit-cousin mineur, Louis IX, et doit être contraint à l'abdication pour aller à la Croisade, d'où il revient mourant de ses blessures.
De la même manière, les siècles suivants verront les alliances, de part et d'autre de la Manche, se faire et se défaire, avec toujours un même but pour les Anglais : contrôler la côte qui leur fait face au Sud, avant tout celle de la Bretagne Nord.
Dans ses travaux, Frédéric Morvan met l'accent sur le fait peu connu que, dès le Moyen-Âge, l'organisation politique de la Bretagne ne tourne pas autour d'un axe Ouest-Est, qui recouperait la limite linguistique, mais d'un axe Nord-Sud, qui est, en partie, inscrit dans le relief (ligne de partage des eaux) et surtout dans le fait que, si les ducs ont pu garder et agrandir leurs fiefs ancestraux de Cornouaille, de Vannes et de Nantes, en gagnant même Ploërmel, ils ont souvent vu leur influence contrecarrée sur la bande Nord.
Sachant que Nantes dispute sérieusement Quimper à l'attraction de Brest et que les Côtes-d'Armor et le Morbihan se tournent le dos, il apparaît que césure Nord-Sud de la Bretagne est un invariant que l'influence excessive de Paris n'aide pas à corriger, puisque les routes et les voies ferrées l'ont renforcé, les liaisons Nord-Sud étant indigentes.
Ce livre n'est, sans doute, pas fait pour le grand public, mais, il doit être lu par tous ceux que la période du Moyen-Âge breton, riche d'enseignements, même pour notre temps, intéresse. Il est complété par 40 pages de généalogies des maisons nobles importantes de la période qui feront le bonheur de beaucoup d'historiens généalogistes. 5 cartes donnent des limites administratives et des localisations de fiefs.
La seconde partie de la thèse a été publiée sous le titre : La Chevalerie de Bretagne au Moyen-Âge, les hommes d'armes du duché de Bretagne : la formation d'une armée ducale. Presses universitaires de Rennes, 2009. ISBN 978-2-7535-0827. Nous l'avons déjà présentée (voir notre article)
Bibliographie et index très fournis.
Christian Rogel
■C'est une bonne nouvelle, pour une fois.
Car le sujet en question, comme la majorité des autres concernant l'histoire de Bretagne, pourra faire l'objet de discussions stériles à perte de vue tant qu'on ne cessera pas de confondre l'Armorique et la Bretagne, aussi bien que l'installation de Britto-romains des Vè et Viè siècles avec le duché de Bretagne, des XIè et XIIè siècles.
Or, il est notoire que les territoires des Riedones et des Namnètes ne sont devenus 'bretons' qu'après la victoire de Noménoé et Erispoé sur Charles le Chauve. Auraient-ils été qualifiés bretons à l'époque de Charlemagne ?
Comme j'ai eu l'occasion de le dire dans mon étude Genèse de la Bretagne armoricaine, les chevaliers 'bretons' de ces secteurs étaient bien plus gallos que bretons.
Qui plus est, Les Riedones sont qualifiés armoricains, dans le sens gaulois archaïque du terme (car riverains de la Manche), les Namnètes ne le sont pas (car non riverains de la Manche), même si les deux sont 'armoricains' au sens provincial romain (faisant partie de la partie de la province lyonnaise confinant à la Manche).
Tout à fait d'accord sur cette approche, car les chevaliers de Haute-Bretagne (actuelle), en particuliers ceux du rennais et ceux du nantais n'étaient pas 'Bretons' depuis longtemps, au sens duché de Bretagne. S'il n'y avait eu l'épisode de Noménoé et Erispoé, on ne les aurait pas qualifiés de Bretons, mais probablement de Francs, comme le fameux Roland, comte de Rennes. On pourrait même s'interroger sur le cas de Noménoé !
C'est pourquoi j'insiste sur le fait qu'il faut différencier la Bretagne de l'époque de Charlemagne, limitée à l'est des Curiosolites et des Vénètes, d'avec le duché de Bretagne, avec Nantes et Rennes, qui découlent de concepts géopolitiques différents, et n'étant pas plus l'Armorique à elles seules ni l'une ni l'autre.
Je ne crois pas qu'aujourd'hui beaucoup de monde fasse ces confusions. Je n'ai jamais lu ou entendu quelqu'un dire le contraire (à par peut-être les journalistes, mais ce sont des ... journalistes).
Mais le territoire des Vénètes lui-même a fait partie de l'empire carolingien, au même titre que ceux de Nantes et Rennes.
Depuis quand le mot Bretagne est-il utilisé en «petite» Bretagne, et par qui a-t-il été utilisé en premier ?
Ceux qui ont émigré de Grande vers la Petite Bretagne se considéraient-ils Bretons ? Je ne crois pas, ils se considéraient Cornouaillais, etc. Sinon, ils auraient appelé le territoire Bretagne et non Cornouailles !
Nantes plus ou moins, bretonne, les bretons qui se voyaient plus cornouaillais, etc...
Fleuriot (ca fait du bien de revenir de temps en temps vers des historiens de valeurs), nous expose parfaitement que les Bretons avaient un comptoir à Nantes avant l'Empire romain, et que lors de la période de l'Empire les Bretons se sont installés massivement le long de la Loire (pour cela il faut passer par Nantes, Raynair n'étant pas encore été inventé à l'époque), etc...
Samedi, sur ARTE, je regardais un reportage de la BBC sur les momies trouvées dans les tourbières.
Quelle ne fut pas ma surprise de voir une Carte de l'Europe montrant les «Grands peuples» nord européens de l'Epoque pré-romaine : les Germaniques outre rhin et en Scandinavie, les Gaulois en Gaule et les Celtes sur les îles Britanniques mais également en Armorique (de Nantes-Pornic à l'embouchure de la Seine).
C'était la première fois que je voyais une carte ou Gaulois étaient clairement séparés des Celtes, et ou les habitants d'Armorique étaient directement rattachés culturellement aux habitants des îles.
Visiblement, les historiens d'outre-manche (non sous influence française) disposent d'une vision intéressante de l'histoire britannique à laquelle nous appartenons.
Avant de me prendre une remarque.. Certes les Gaulois sont des Celtes, mais je pense que l'auteur du reportage voulait insister par son qualificatif «celte» sur les populations directement d'influence culturelle celtique insulaire (Gael et Breton/Briton), auxquels selon lui les Armoricains appartenaient.
Cela ne me semble pas dénué de logique, quand on connait la suite...!
Concernant l'axe Nord-Sud, c'est une évidence géographique, plus marquée par la Manche et l'Atlantique que par les montagnes. En Armorique, comme en Bretagne, l'axe de commerce allait souvent du Nord vers le Sud, c'est la République qui a forcé l'axe Ouest-Est par son centralisme (TGV nous voilà!!).
Fleuriot explique également que les commerçants souvent débarquaient les marchandises sur la côte nord, traversaient sur les routes nord-sud (qui nous manquent aujourd'hui) et réembarquaient sur la façade atlantique. Cela évitait les dangers du Raz de Sein et du Conquet! (n'oublions pas que l'Armorique Bretagne est une terre maritime).
L'écart entre Haute et Basse Bretagne est certainement moindre qu'entre Manche et Atlantique. Et TVG mis à part, si on regarde bien c'est toujours vrai aujourd'hui, d'où la nécessité d'ouvrir ces fameux axes routiers nord-sud qui sont en projet depuis 50 ans pour redonner à la Bretagne une respiration économique naturelle.
«C'est pourquoi j'insiste sur le fait qu'il faut différencier la Bretagne de l'époque de Charlemagne, limitée à l'est des Curiosolites et des Vénètes, d'avec le duché de Bretagne, avec Nantes et Rennes, qui découlent de concepts géopolitiques différents, et n'étant pas plus l'Armorique à elles seules ni l'une ni l'autre.»
Je ne crois pas qu'aujourd'hui beaucoup de monde fasse ces confusions. Je n'ai jamais lu ou entendu quelqu'un dire le contraire (à par peut-être les journalistes, mais ce sont des ... journalistes).
Et sur quoi et qui se reposent les journalistes, si ce n'est sur les propos de ceux qui passent pour les meilleurs historiens de la Bretagne.
Ainsi, on trouvera en lien ci-dessous une carte du réseau routier de l'Armorique romaine, dans Toute l'Histoire de Bretagne, Skol Vreizh, 2003, redonnée en couleurs dans l'ouvrage du même titre de 2012.
Voir le site
Difficile à nier, à moins que depuis deux ans, ils aient enfin compris ce qu'était l'Armorique, ce qui paraît bien douteux.
Si les deux noms reposent en effet sur la même racine 'korn', celui de G.B désignant Cerniu o Wealas = caps tenus par les Bretons, et celui de P.B désignant Corn-o-galliae, le coin / secteur géré par les gaulois de la cité ossisme après l'attribution du nord de cette même cité aux Britto-romains.
A rappeler en permanence que le Cornwall faisait partie intégrante de la Dumnonia britto-romaine. Le cap Land's-end porte alors le nom de Dumnoniorum promontarium.
Noter aussi que hors de la Cornouaille, on trouve Plouguerneau ... en Léon.
Si le bélier, animal à cornes, représente Quimper, c'est le boeuf, autre animal à cornes, qui apparaît sur le blason de Carhaix. Ce ne sont là que des armoiries dites 'parlantes', n'apportant rien à la recherche historique.
Extrait de Anglo-Saxon Chronicle, année 658 :
« In this year Cenwalh fought at Penselwood against the Welsh, and drove them in flight as far as the Parret. This battle was fought after his return from East Anglia, where he was for three years in exile ...»
Extrait de : Anglo-Saxon Chronicle; The Parker Chronicle. Translated by G.N. Garmonsway.
Quand on veut parler d'Histoire, il faut d'abord en connaître un peu.
Dumnoniorum Promontarium désigne le Lizard, tandis que Land's End est nommé Antivestaeum ou Belerium Promontarium
Pour Cornugalliae, c'est précisément LA querelle classique du XIXè siècle. C'est pour tenter d'effacer la partie -galliae-, rappelant qu'on est en Gaules, que la version nationaliste bretonne a inventé l'invasion de Cornovii venant du Cornwall.
Les exemples sont à foison, en j'en apporterai incessamment.
à +
Peut-être y aurait-il matière à ouvrir un sujet spécifique sur les origines de la Cornouaille et sur les rapports des Cornouaillais (P.B) avec leurs voisins du Vannetais, Trégor, et Léon.
La Cornouaille représente en effet la plus grande partie du territoire de l'ancienne cité ossisme.
Du côté trégorrois, vu du secteur de Plouaret, où j'ai habité, j'ai eu l'occasion d'entendre traiter de Kernewarded tous ceux qui habitaient au sud de la nationale 12 (Guingamp-Morlaix) qui pourtant étaient Trégorrois jusqu'à la ligne de partage des Monts d'Arrée. Je crois aussi qu'il y avait des problèmes entre Cornouaillais et Vannetais, relatés au pardon de Saint-Servais de Callac.
Le Cornouaillais passait assez souvent pour un prétentieux au regard des autres : «Kerneward kof rouz, pa sko war e gov a ra trouz».
Relations difficiles peut-être à faire remonter à l'époque de la subdivision de la cité ossisme en 3 évêchés ? Je n'en sais pas plus non plus.
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Le monde est petit, car la source du Leff, au Leslay est l'un des points de Bretagne les plus importants de son histoire, bien qu'ignoré depuis longtemps.
Le Leslay était une paroisse trève du Vieux-Bourg, de l'évêché de Quimper ... d'où la Cornouaille !
Et la source du Leff se trouve au nord de la source du Gouët, à Kerchouan. La source de l'Oust, à 600 mètres au sud, de l'autre côté de la butte, porte le nom de La Ville-Jouan.
Et l'on retombe sur une étude que j'avais publiée en 1987, sous le titre : Kavell ar Vro, pour lequel Léon Fleuriot, que j'avais contacté, m'avait répondu que mon étude allait dans le bon sens (SIC), mais que tous les autres 'sachants' de l'époque ont voulu enterrer.
Ce qui laisse donc à penser que Divy KERVELLA, que je connais bien, qui est un ami, et qui m'a cité positivement dans l'une de ses plaquettes, aurait aussi une approche dubitative des Cornovii de G.B imposant leur nom à la Cornouaille P.bretonne.
Incohérence chronologique, incohérence spatiale, ignorance et rejet quasi total des Britto-romains. Obsession des Bretons farouchement anti-romains et anti-francs.
L'aberration provient essentiellement de l'invention par des historiens bretons d'une 'Armorique' gauloise territorialement identique au duché de Bretagne, que les Bretons venant de G.Bretagne auraient investi dès Maxime, en 383.
Cette vision est devenue unique et obligatoire. Tout le reste est rejeté, et ce qui n'y rentre pas est considéré comme purement légendaire.
La disparition de Léon FLEURIOT fut une très grande perte pour l'histoire de Bretagne, et l'on constate que même en dissertant sur ses observations hors de Bretagne, des maisons d'éditions qui ont pignon sur rue continuent malgré tout de publier des cartes d'une 'Armorique' identique à la Bretagne.
Je suis le premier à regretter la disparition de Léon FLEURIOT, car j'aurais aimé qu'il sache que, en ouvrant les recherches sur l'Armorique sur les côtes de la Manche, j'ai découvert le lieu de débarquement de Maxime, en Picardie, avec l'identification de lieux et de personnages rejetés jusqu'alors dans la légende.
Mais je ne fais guère d'illusion non plus : les tenants de la fausse histoire aussi bien que les pro-légendaires druidiques et merlinesques tiennent aussi les maisons d'éditions.