La Bretagne est-elle en état de pré-insurrection ?

Alors que 50 000 manifestants venus des 4 coins de la Bretagne sont attendus samedi après-midi à Nantes pour protester contre un re-découpage territoriale qui ignore cyniquement les demandes pourtant majoritaires pour une Bretagne à cinq départements, cette semaine a vu le retour sur le devant de la scène de la frange paysanne des Bonnets rouges. Les agriculteurs multiplient les incidents un peu partout conjointement avec les dépôts de bilan d'entreprises agro-alimentaires comme le volailler Tilly-Sabco hier.

Le gouvernement avait réussi, pour la première fois en novembre 2013, ce qu'aucun militant, ce qu'aucun parti breton n'avait réussi auparavant, faire converger deux mouvements sociaux, celui des agriculteurs et celui des ouvriers de l'agro-business, avec le mouvement régionaliste qui milite pour la réunification, l'enseignement du breton et l' l'autonomie régionale. La convergence semble vouloir se répéter à nouveau cet automne.

Tout ce beau monde va se retrouver à Nantes samedi. Il y aura parmi les manifestants de nombreux bonnets rouges issus de ces mouvements sociaux en plus de milliers de citoyens issus de la société civile et du monde culturel.

Pour rappel, les derniers incidents :

19 septembre 02:00 : des légumiers du Léon (côte nord du Finistère) ont incendié les locaux de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) à Saint-Martin-des-Champs et le centre des impôts de Morlaix.

23 septembre : manifestation d'agriculteurs à Saint-Malo, des tonnes de pommes de terre déversées sur un rond-point

24 septembre 03:30: la perception de Questembert à été incendiée très tôt ce matin

24 septembre 10:00 : des choux-fleurs déversés devant la préfecture des Côtes d'Armor ; des palettes sont enflammées devant la MSA de Saint-Brieuc

24 septembre 10:30 : l'axe Brest-Rennes est coupé dans les deux sens à la hauteur de Landerneau.