Le référendum sur l'indépendance écossaise, quel qu'en soit le résultat, aura permis de lire de nombreux articles sur les aspirations des petites nations européennes sans état ; en ce sens, remercions les Écossais d'avoir «obligé» nos médias à traiter de ces sujets.
Ainsi Le Télégramme aborde-t-il la question écossaise sur une pleine page dans son édition de ce jeudi et son directeur, Hubert Coudurier, se fend d'un point de vue intitulé «L'indépendance n'est pas bretonne» (sic).
Certes tout un chacun sait que Le Télégramme n'est pas un ardent défenseur de l'indépendance de la Bretagne et le contraire aurait été tout à fait surprenant.
Je voudrais quand même relever une phrase dans ce billet : «Mais il y a une différence entre la Bretagne et l'Ecosse ou la Catalogne. Une différence de statut, de puissance économique, d'histoire. L'Ecosse fut une nation, pas la Bretagne, partie prenante d'un Etat jacobin qui n'a laissé à ses provinces qu'une autonomie en trompe-l'½il».
Cet extrait est intéressant car il vise à rabaisser la Bretagne au niveau d'une région banalisée et qui ne pourrait donc avoir d'autres aspirations que le régime général français. Et tout ceci s'appuie sur une affirmation péremptoire : la Bretagne ne serait pas une nation alors que l'Ecosse le serait.
En effet, l'Ecosse est bien une nation et considérée comme telle par tous les acteurs politiques britanniques car leur système politique reconnait 4 nations constitutives du royaume. Mais il suffit de remonter à quelques décennies pour noter que cette reconnaissance était loin d'être acquise hors d'Ecosse. Mais la nation écossaise existe depuis des siècles et les Écossais en sont tout à fait conscients. C'est clair et net.
Lorsque M. Coudurier affirme que «la Bretagne ne fut jamais une nation» , il l'affirme dans un but politique évacuant ainsi toute possibilité d'émancipation de la Bretagne. Et pourtant il s'agit d'un gros mensonge car la nation bretonne existe elle aussi depuis des siècles : durant l'indépendance de la Bretagne bien entendu mais aussi durant la période d'autonomie qui va de 1532 à 1789. Et je maintiens que cette nation bretonne a perduré après 1789 et existe en 2014. Ce n'est pas parce que des idéologues ont décidé lors de la Révolution française de gommer la nation bretonne et de la fondre dans un ensemble idéologique dénommé «nation française» que cette nation bretonne aurait soudainement disparu. Là on touche aussi, soit dit en passant, à la différence d'interprétation du terme nation qui existe entre les Ecossais, Anglais etc... et les Français.
Il est faux d'affirmer que la nation bretonne n'a jamais existé et ce sont ceux qui veulent voir la Bretagne disparaître qui le proclament : il n'y a donc aucune raison que ceux qui veulent voir la Bretagne s'émanciper s'interdisent eux aussi de dire qu'il existe une nation bretonne. Cette auto-censure est contre-productive.
Affirmer le contraire relève de la tartufferie et l'on pourrait d'ailleurs parodier Molière pour qualifier les propos de M. Coudurier : « Cachez cette nation bretonne que l'on ne saurait voir, par un pareil objet, les âmes sont blessées, et cela fait venir de coupables pensées» .....
Les Bretons sont un peuple et la Bretagne est une nation et c'est pourquoi nous souhaitons voir l'émancipation de la Bretagne .
Ps : une précision pour ceux qui crieraient déjà au communautarisme: pour ce qui me concerne, le terme «peuple breton» est totalement inclusif et intègre tous les habitants de la Bretagne et tous ceux qui se reconnaissent dans la Bretagne et la volonté de construire «autre chose» ici.
■Indépendance : les Basques, Bretons et Corses envient le référendum écossais
Ce que fait ce journal, c'est donner la parole aux Bretons, Corses, Basques, ce que ne fait pas la presse bobo, ni nos quotidiens régionaux tant détestés.
Lecouturier n'a pas fini d'entendre parler de l'ndépendance bretonne et de la nation bretonne !
Dès lors, aussi longtemps que l'Union européenne n'aura pas trouvé le courage de construire un véritable État à la fois proche du citoyen et soucieux de l'identité culturelle spécifiquement européenne, le morcellement potentiel d'États comme le Royaume Uni, l'Espagne, la Belgique ou même la France (pensez aux Bretons) ne se résumera pas à une simple question d'arithmétique du nombre des États membres de l'UE, mais représentera un danger vital pour tout son équilibre interne. Ceci dit, vu la situation actuelle, un tel chamboulement risque d'avoir, à la longue, plus de conséquences positives que néfastes...
C'est vrai ça, pensez aux Bretons ! Pensons aux Bretons !
Mais d'un autre côté, et cela me paraît bien plus positif, ces régionalismes sont aussi le témoignage que l'esprit régional avec tout l'attachement au terroir et au passé qu'il implique n'a pas encore entièrement disparu, alors que les États-nations et ses politiciens se sont totalement discrédités en trahissant la solidarité sociale au profit d'un capitalisme outrancier, la spécificité de la culture européenne au profit d'un mondialisme à l'américaine, et les intérêts de leurs populations au profit d'une immigration qui échappe désormais à tout contrôle. Peut-être que le retour à une politique plus régionaliste constituerait à la fois un bain de jouvence déontologique et culturel pour notre caste politique et un renouveau pour la construction identitaire européenne ? On peut toujours rêver...
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Certes, ne nous faisons pas d'illusions sur la triste réalité : les anciennes valeurs traditionnelles de l'Europe perdent pied face aux diktats «politiquement corrects» d'une élite politique composée essentiellement de managers opportunistes favorisant, sous couverture d'idéaux universalistes, l'atomisation des individus et la création d'un énorme marché mondial entièrement dominé par un capitalisme financier rapace. La relativisation de l'État-nation en est la conséquence directe, ce qui n'a rien d'étonnant vu son discrédit démocratique et son abdication face aux institutions internationales et aux marchés mondiaux. Mais l'éveil des identités régionales témoigne de la ténacité des différentes traditions locales et donc des strates les plus archaïques de l'identité culturelle européenne. Dans ce sens, il n'est guère surprenant que ce ne soit pas de Paris, Londres ou Bruxelles, cités déjà majoritairement peuplées de personnes de tous horizons, que vient ce renouveau, mais de minorités plus ou moins périphériques qui ont maintenu, à travers les siècles, leur spécificité culturelle.
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la Bretagne est bien plus ancienne que la france, elle est née à l'époque où l'Empire carolingien dominait l'Europe. Charlemagne et ses fils n'etaient pas français !
Envoie-le au Télégramme sous forme de Lettre ouverte.
Celui-ci ne répercutera évidemment pas le texte dans un Courrier des lecteurs quelconque.
Mais si Coudurier le lit, ce sera toujours ça...
Envoie-le au Télégramme : peut-être Coudurier le lira-t-il...
Pour preuve, l'ouvrage qui fait 503 pages et il balaye en 68 pages la période de la préhistoire à ......la révolution !!!!
Une seule carte en couleur de notre pays : une Bretagne à quatre départements !!!
L'hymne officiel, Bro gozh ma zadou est en français !!!
Mais ne vous inquiétez pas, il n'y manque pas la recette du beurre blanc, de la coquille saint-Jacques à la bretonne,...
Pour les allemands et les anglais, la NATION est une communauté charnelle possédant une homogénéité ethnique, une langue et une culture distinctes, une Histoire qui lui est propre, des coutumes et des traditions spécifiques.
Pour les français, la NATION est une notion strictement juridique.
Est français celui qui est titulaire d'une Carte Nationale d'Identité et du droit de vote, sans distinction d'origine ou de culture.
C'est toute l'ambiguïté et la spécificité française. C'est ce qui explique l'échec de M. SARKOZY quand il a voulu, au cours de son «règne», créer une définition de «l'Identité Nationale».
Par contre, la vision française de la nation s'achemine vers un échec complet depuis l'apparition des nouvelles vagues migratoires issues de pays, de cultures et de civilisations au caractère extra européen extrêmement tranché.
Ces populations qui ne veulent pas s'assimiler vont poser un énorme problème à l'état jacobin.