Histoire des Templiers en Bretagne (Yoran Embanner)

Présentation de livre publié le 16/08/14 12:40 dans Histoire de Bretagne par Christian Rogel pour ABP
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Louis-Christian Gautier est un historien qui, après avoir été formé aux techniques universitaires de l'Histoire, a poursuivi sa carrière sur un autre chemin que celui de l'Université. Depuis 35 ans, il s'efforce d'apporter de la lumière sur la milice (militia, en latin) des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon, fondée en 1118 ou 1120, que l'on aussi appelé l'Ordre des Templiers. La maison d'origine était dans l'ancienne mosquée qui avait pris la place du Temple des Hébreux, à Jérusalem (c'est l'actuelle mosquée Al Aqsa). Le but premier était la défense permanente des Chrétiens vivant dans les provinces arrachées aux Arabes, les États latins de Palestine, et les implantations en Europe n'avaient, généralement, pour seul but que de fournir des marchandises et des équipements utiles à cette défense.

Depuis fort longtemps, l'auteur en est venu à étudier l'implantation de l'Ordre du Temple en Bretagne, notamment à partir des archives du Grand Prieuré d'Aquitaine des Hospitaliers déposées aux Archives départementales de la Vienne. Cela le distingue de nombreux mauvais écrivains qui ont exploité la légende du Temple à partir des citations de leurs prédécesseurs, reproduisant indéfiniment les erreurs, comme voir des commanderies du Temple partout, même quand il s'agit d'une fondation de l'ordre qui a hérité du Temple, après sa mise hors-la-loi par Philippe le Bel, en 1307, les Hospitaliers de Saint-Jean. De là, le nombre important de lieux-dits, le Temple, en Bretagne.

Avec soin et prudence, L.-C. Gautier ajoute aux recherches d'archives des enquêtes de terrain (en 1979 et en 2008), au cours desquelles, il interroge les habitants des lieux et ne dédaigne pas d'écouter les légendes locales. Il rapporte les récits concernant les Moines rouges qui avaient la réputation d'être des voleurs et violeurs, ainsi que le conte un des chants du [[Barzhaz Breizh]].

Il rend hommage au chanoine rennais, Amédée Guillotin de Corson, né à Nozay, qui a largement défriché le sujet en Bretagne et cite les ouvrages d'Alain Demurger comme les plus solides sur le Temple, en général. Il indique qu'il n'a pu mener une enquête complète et que bien des choses restent à découvrir.

Deux éléments sont à retenir pour l'Histoire de Bretagne : le Temple s'est, sans surprise, implanté, à partir de Nantes, dans les régions les plus riches, car, les plus proches de la mer, « formant un fer à cheval en direction de l'Est » et Dom Morice rapporte que le 10 août 1308, quand les envoyés de Philippe IV le Bel vinrent se saisir des biens de l'Ordre, ils furent chassés de la ville par une émeute populaire. Un document de 1406 semble indiquer que le Duc de Bretagne, Jean III, agissant en souverain, estimait que c'était lui qui devait transmettre les biens aux Hospitaliers et non le Roi, ce qu'il fit en 1312. On ignore toujours ce qui advint aux frères templiers bretons (dont très peu étaient chevaliers), d'autant que la salle des archives du château de Nantes a été soufflée par une explosion accidentelle en 1800.

Louis-Christian Gautier, Histoire des Templiers en Bretagne, Fouesnant, Yoran Embanner, 2014. Relié. 25 ¤. SBN978-2-916579-14-6

Bibliographie de qualité et iconographie abondante

Christian Rogel


Vos commentaires :
Dimanche 28 avril 2024
@Christian Rogel

Je fonctionne sur un souvenir ancien mais très clair.

Ce qui m' a frappé: les constructeurs de la mosquée El-Aqsa - telle qu'elle se présente à nous actuellement) n'ont pas détruit complètement le bâtiment gothique préexistant, mais l'ont réutilisé (il s'agit d'un mur seulement).

En y réfléchissant, ceci n'est pas contradictoire avec la présence antérieure à la période croisée d'une petite mosquée préalable. Chacun sait que les édifices religieux bien souvent s'empilent au fil des siècles sur un même lieu. Cela dit, le cas d'El Aqsa de par son importance aux yeux des Musulmans, me paraît tout à fait singulier.

Pour ce qui est du Temple (entièrement détruit - comme cela avait été annoncé dans l'Evangile - par les Romains, en 70), il n'est toujours pas reconstruit.

Le Judaïsme n'a donc pas à l'heure actuelle de lieu de Culte, puisque le seul lieu de Culte était le Temple (dont la dernière version ut l'oeuvre du roi Salomon - une grande maquette à Jérusalem permet d'en comprendre la magnificence exceptionnelle, outre le texte biblique naturellement)

Dans tous les cas, EL-Aqsa, construite en périphérie de l'Esplanade, n'est pas construite à l'emplacement du Temple.

Le Dôme (doré) de la Roche, qui n'est pas une mosquée, mais couvre le point haut de la Jérusalem biblique est lui situé en plein coeur de l'Esplanade.

Il est important d'avoir ces éléments en tête pour prendre la dimension du conflit, s'agissant de Jérusalem.

Cela dit, l'Esplanade de Jérusalem - il me semble qu'elle est aujourd'hui difficilement accessible, sinon interdite, au public - n'est qu'une sorte de «point zéro», le focus emblématique, du conflit d'Israel avec ses voisins.

D'autres commentateurs pourront compléter ou infléchir, voire contredire, ce que j'avance ici.

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