« Depuis quelques jours, les frontières des futures grandes régions bougent au gré de la mauvaise humeur des grands élus socialistes. Ainsi le Limousin a finalement rejoint l'Aquitaine lors du passage de la réforme territoriale du Sénat à l'Assemblée nationale. Au sortir de la réunion hebdomadaire des députés socialistes, on apprend que le Poitou-Charentes rejoint lui aussi l'Aquitaine. Il aura suffi que le Président du Conseil général de Charente fasse un sitting devant la Préfecture d'Angoulême. » déclarent les Députés Marc Le Fur, Isabelle Le Callennec, Philippe Le Ray et Gilles Lurton.
« Mais que font donc les 31 députés bretons socialistes ? Ils représentent 10 % de la majorité à l'Assemblée nationale. Comment peuvent-ils se taire à ce point quand le train de l'histoire passe ? Il est vrai que figurent parmi eux M. AYRAULT dont l'intérêt semble avant tout d'être candidat à la Présidence d'une Région Loire-Bretagne. On y trouve également Mme APPERE, Maire de Rennes hostile à la réunification. En ne contestant pas ce découpage, les 32 députés bretons de la majorité ruinent les espérances bretonnes. » poursuivent-ils.
« Or, depuis des mois, les Bretons manifestent par dizaines de milliers à Nantes, les artistes bretons se mobilisent, les chefs d'entreprises réaffirment leur souhait de voir Nantes en Bretagne et rien ne se réalise. » s'inquiètent les députés UMP bretons
« Cette réforme des territoires met en lumière la peur panique du microcosme parisien face aux régions qu'il ne fréquente plus depuis des décennies. Comment expliquer autrement le fait que les régions les plus lésées dans ce redécoupage sont la Bretagne et l'Alsace, régions périphériques dont les personnalités sont fortes ? » s'interrogent les députés bretons. « Faites-vous entendre, mes chers collègues ! L'occasion est historique de constituer une région Bretagne riche de son identité heureuse. » ajoute Marc Le Fur.
■Je n'ai qu'un seul reproche au texte qui précède, c'est qu'il emploie le mot «région». La Bretagne n'est pas une région, mais une nation. Ceci est une vérité qu'on essaie de voiler, de dissimuler, d'ignorer, de contourner de toutes sortes de manières, mais elle revient en force. Le refus de faire droit à la légitime revendication des Bretons concernant la Réunification est en train de catalyser le sentiment national breton. Le réveil risque d'être rude pour les traîtres. On ne fait pas fi impunément de la volonté d'un peuple.
Ceci ne signifie pas nécessairement une rupture totale avec la France. Mais, celle-ci ne peut survivre à terme qu'en se transformant en une fédération qui s'articulerait d'ailleurs beaucoup plus harmonieusement qu'elle ne le fait actuellement avec la construction nécessaire d'une Europe devenue une vraie puissance économique, politique et militaire.
Malheureusement, le mot «fédération», en France, est tabou. Pourtant, l'écrivain politique le plus brillant du XIXième siècle, Alexis de Tocqueville, un Français, en a fait l'éloge le plus convaincant que je connaisse. Paradoxalement, c'est au cours d'un séjour de deux ans aux Etats-Unis que je l'ai découvert. J'y ai découvert aussi Ralph Waldo Emerson qui a dit: «l'Anglais s'agenouille devant les faits. Le Français les ignore.»
Sur ce plan, trop d'«élus bretons» sont bien français.
Il y a quelques décennies, la philosophe Simone Weil appelait à «concevoir la réalité du nom de France de telle manière que, telle qu'elle est, dans sa vérité, elle puisse être aimée avec tout l'âme» (L'Enracinement)
Avec cette réforme bâclée, on n'en prend pas le chemin !
Certains élus dissimulent leur inactivité en faisant croire que les intérêts bretons s'opposeraient à l'intérêt général. Avant les décisions gouvernementales de réduire le nombre de régions, ils justifiaient leur tiédeur en s'apitoyant sur les pauvres Pays de Loire qui se seraient trouvés comme de pauvres orphelins si la Loire-Atlantique retrouvait en Bretagne réunifiée.
Etrange sollicitude ! Est-ce que les élus en Pays de Loire s'apitoient sur une Bretagne amputée depuis la dernière guerre de ce département ? Drôle de sens des intérêts bretons ! Ils nous auront fait le coup du déséquilibre qui serait causé en cas de réunification par un Finistère excentré par rapport à l'axe Rennes-Nantes comme si l'amélioration à l'ouest dépendait de l'amputation de la Bretagne mais maintenant ils sont prêts à vendre père et mère pour des postes dans les « pays de l'est (de la Bretagne)».
Cuillandre(*)n'est pas député mais son cas est une véritable caricature de l'homme politique sans foi ni loi. Opposé au rapprochement de Rennes et Nantes dans le cadre de la réunification bretonne, le voilà qu'il prône la fusion B4+PdL. Surprenant revirement ? Oui en premier abord sauf qu'on appris quelques jours après son ralliement à la fusion, il était nommé président des métropoles de l'ouest (incluant Angers qui du coup n'est plus trop à l'est de Brest.
N'oublions pas R Lebranchu qui a Paris joue le rôle de la plus bretonne dans les médias, Appéré à Rennes et Rolland à Nantes mais la liste n'est pas exhaustive, espérons que les Bretons n'auront pas la mémoire trop courte.
(*) En janvier 2013, des couronnes à découper pour la galette des rois sont retirées des cantines brestoises parce qu'elles porteraient le mot « Épiphanie »5, au motif de la loi sur la laïcité dans les écoles6. La nouvelle fut commentée dans les médias locaux7 et nationaux8. Suite à la remontée de cette polémique en janvier 20149, un élu local10 et le Parti socialiste brestois11 sont revenus sur l'histoire affirmant que la couronne avait été retirée par le délégataire en charge de la restauration lui-même, puisque l'inscription de son nom sur la couronne était contraire au contrat le liant à la ville. Voir le site