Jean-Yves Le Drian se renie et abandonne la cause de la Bretagne réunifiée
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, qui, quand il le présidait, a fait voter par le Conseil régional de la Bretagne amputée, plusieurs voeux pour la réunification de la Bretagne, vient de se renier spectaculairement sous couvert de coopération avec la région fantôme des Pays-de-la-Loire.
Dans un communiqué publié le 26 juin, au lendemain d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale où ont brillé par leur absence plusieurs parlementaires socialistes qui avaient soutenu la Réunification (voir notre article), Le Drian n'est plus un élu de la Bretagne, mais, un élu de l'Ouest et prône une coopération avec les Pays-de-la-Loire, dont la simple existence est, pourtant, nuisible à la Bretagne.
La rumeur a couru que Le Drian aurait pesé pour empêcher, au début du mois, la fusion (voir notre article), mais ce n'était qu'une étape avant le lâchage sous la pression de Hollande et de Valls.
Comme développé dans un article récent de l'Agence Bretagne Presse (voir notre article), prendre position pour le retour de la Loire-Atlantique en Bretagne est un marqueur qui permet de déterminer la sincérité de la bretonnité affichée. Il est d'un niveau supérieur à tous les autres, car, il ne repose pas sur des sentiments, toujours insaisissables, ni sur une vision économiste, toujours partielle.
La reprise en main des élus de Bretagne par l'appareil d'Etat socialiste est donc en route et, comme tout le monde le pressentait, il veut fusionner aux forceps la Bretagne et sa voisine pour tenter d'exorciser le spectre des Bretons conquérants, capables de faire plier la République, quand celle-ci nuit à leurs intérêts.
Jean-Pierre Le Roch, député socialiste de Pontivy, tient encore bon, car il était présent à l'Assemblée nationale, mais, les autres députés et grands élus sont déjà dans la peur pour leurs postes.
Une autre trahison est possible et, presque déjà annoncée, celle de Jean-Jacques Urvoas, député de Quimper, qui, interviewé par Ouest-France, le 16 juin dernier, a plaidé pour la réunification en se disant opposé à la Région Ouest et prêt « à titre personnel » à manifester à Nantes, le 28 juin. sa dernière réponse est très révélatrice : « Il est utile que les socialistes bretons se mettent d'accord sur une position. Je suis un militant discipliné. Je suivrai la position du PS breton». Jean-Yves Le Drian vient de la lui donner et elle sort tout droit du bureau de Hollande. De PS breton, il n'y en a point, s'il y en jamais eu.
Toutes ces manoeuvres ne ressusciteront pas la puissance électorale du Parti socialiste en Bretagne qui n'aura même plus de postes de sénateurs à offrir aux récalcitrants, puisqu'il va perdre beaucoup de sièges au Sénat à l'automne prochain (voir notre article).
Christian Rogel
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