Le comité des Bonnets Rouges SE Asia, s'est réuni le 12 Juin 2014 et a adopté le texte ci-dessous en soutien aux organisateurs et participants aux manifestations prévues demain 14 Juin et plus généralement à l'action du Collectif des Bonnets Rouges et à celle de Bretagne Réunie.
Annexée par la force et la traîtrise en 1532, spoliée de ses droits par des députés usurpateurs d'une représentativité non légitime au cours de la nuit du 4 Août 1789, ruinée par l'incompétence et la malhonnêteté des politiciens parisiens, trahie par certains de ses élus vendus à la cause jacobine, la Bretagne voit à présent son existence menacée par un projet scélérat d'un nouveau découpage administratif de l'État Français. Autiste et sourd aux attentes des Bretons, François Hollande s'apprête à proposer la dilution de la Bretagne dans un cadre administratif négationniste de son identité et de sa singularité. Singulier a effectivement été le prix du sang payé par les jeunes bretons en 1914, singulière a été également la résistance au nazisme en Bretagne alors que Vichy sombrait dans la collaboration. La France et plus encore la Bretagne est en faillite, ravagée par l'incurie, l'incompétence, la négligence et l'aveuglement de ses dirigeants politiques qui depuis plus de 40 ans s'obstinent dans un centralisme énergivore dispendieux et inefficace à induire un dynamisme économique. Transversale de l'échiquier politique français, le jacobinisme est une idéologie liberticide, réactionnaire et prédatrice d'espoirs. Négationnistes de l'identité bretonne, les jacobins parisiens et leurs consorts sont du même acabit que les hégémonistes qui opèrent avec les mêmes procédés pernicieux les mêmes ethnocides au Tibet et ailleurs…
Nous autres Bretons expatriés, parfois depuis de longues années, avons pu nous rendre compte de la singularité des méthodes employées par l'état français ; où donc, dans quel pays avancé et démocratique peut-on imaginer la négation de l'histoire et le découpage arbitraire de ses entités historiques constitutives en fonction des jeux et des intérêts à court terme des barons du pouvoir ?
Peut-on imaginer que Berlin décide que Nuremberg ne fait plus partie de la Bavière ou bien que Londres sépare Cardiff du Pays de Galles et la raccroche à la région de Bristol ? Ou que la Gaspésie soit séparée du Québec ?
Et en plus ces gens se permettent de prétendre donner des leçons au reste du monde !
Toute autre construction administrative que celle reposant sur l'unité territoriale de la Bretagne historique constituerait une provocation et une insulte intolérable à l'intelligence et au respect des Droits de l'Homme. Le Président du comité local des Bonnets rouges du Sud-Est Asiatique, également Président de Bretons du Monde-OBE invite tous les Bretons où qu'ils soient à s'opposer avec détermination et par tous les moyens à un projet liberticide et négationniste d'une dignité et d'une identité millénaire. Le Président de l'OBE invite tous les Bretons de par le monde à se mobiliser pour la défense de la Bretagne, de son histoire, de sa culture, de sa langue et de ses intérêts socio-économiques et politiques. Il demande à tous les Bretons expatriés d'alerter au plus vite les instances Européennes et Internationales ainsi que les médias sur le caractère antidémocratique et diviseur de ce projet administratif proposé par des dirigeants politiques qui n'ont d'égal dans leur incompétence que leur suffisance.
Il demande également à tous les Bretons de soutenir et de rejoindre les partis politiques bretons quels qu'ils soient dans la mesure où ils s'avèrent libres de toute attache ou de toute allégeance aux partis parisiens. L'action démocratique par le biais de ses instruments ad-hoc, les partis politiques, est en effet la seule voie qui permette de progresser vers une solution pacifique et raisonnée des innombrables difficultés qui accablent notre pays. Cette action démocratique est également dans les circonstances actuelles de la politique française un moyen fort de contrer la progression de partis extrémistes aux valeurs encore plus jacobines et opposées aux nôtres que celles des partis parisiens traditionnels.
Dans l'immédiat, Le Président de l'OBE invite tous les Bretons de par le monde à se mobiliser pour soutenir le Collectif « Vivre, décider et travailler en Bretagne ».
La Bretagne, fédératrice, généreuse, solidaire, ouverte sur le Monde, se doit pour le bien commun de défendre son identité avec fermeté, détermination, unité constante et réfléchie.
Mikael GWILHOM
Philippe Lainé
Jakez Ar Fol
■« Mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde. » Albert Camus.
Nous sommes victime d'un ETHNOCIDE. Ce processus est beaucoup plus discret qu'un génocide et il peut être parfois très étalé dans le temps. C'est le cas des bretonnes et des bretons. Cependant, un internaute contributeur d'ABP dans la rubrique commentaires, mettait récemment en relief un aspect particulier de l'ethnocide : le linguicide perpétré en Bretagne au XXe siècle qui fut d'une efficacité fulgurante. Je cite :
« Les bretons minimisent la violence qui leur a été faite. (…)
Hors, si l'on prend l'histoire récente, il n'y a aucun peuple en Europe qui à perdu l'usage de sa langue dans les proportions que nous avons connues en Bretagne sur une si courte période de temps.
Passer de 1,2 millions de locuteurs à 0,2 millions en 60-70 ans, c'est presque du jamais vu pour une population de 4,3 millions d'habitants !
Ni les slovènes, ni les danois (au 19ème siècle), ni les tartares, ni les habitants des pays baltes, ni les écossais ou gallois n'ont connu un tel séisme dans leur identité !
(…) Mais NOUS AVONS CONNU L'UN, SINON LE PLUS IMPORTANT ETHNOCIDE DU 20ème siècle EN EUROPE, et qui du fait à eu son cortège de morts et de déportés («volontaires») fuyant la honte et la misère qu'on leur imposait. (Le taux de suicide en Bretagne en dit long !)
(…) PS 1: Sauf erreur, l'ONU a abandonné le terme d'ethnocide pour celui d'assimilation forcée sous les pressions de la France. »
Yann LeBleiz le Lundi 27 janvier 2014.
ACCABLANT.
Concernant le PROCESSUS ETHNOCIDAIRE dont nous sommes victimes, nous remplissons tous les critères. Il serait bon que les représentants politiques et culturels de Bretagne le sachent !
Évidemment, la non-reconnaissance de notre intégrité territoriale historique en fait partie.
Le refus par le gouvernement actuel de répondre aux aspirations bretonnes pour la réunification de son territoire, témoigne plus, par des peurs non avouées (hormis par le « breton » de service, Hervé Le Bras) d'un aveu de faiblesse.
La caste politique du PS et de l'UMP et le système politique de la Ve République de l'État français sont à bout de souffle.
Un animal agonisant peut être très dangereux et il est à craindre dans les mois qui viennent qu'il persévère et intensifie sa politique nocive et malveillante à notre égard.
Soyons vigilant et réfléchissons à différentes stratégies.
Tenons bon. Ne lâchons rien.
« (…) La manière dont une société [ou un État : Ndl] traite ses minoritaires, quels qu'ils soient, est symptomatique de l'état de santé de sa démocratie*. »
Élie Barnavi, ambassadeur d'Israël en France de 2000 à 2002, 2007.
« N'oubliez pas : le prix qu'il faut payer pour la liberté diminue à mesure qu'augmente la demande. »
Stanislaw Jerzy Lec (1909-1966), écrivain polonais.
*Bien sûr, nous ne devons plus confondre « démocratie » et « république », notions trop souvent considérées en France comme synonymes, intoxiqués que nous sommes par la propagande d'État.
À lire :
_ Clastre Pierre, « Ethnocide », Encyclopaedia Universalis France, 1999 (8 pages).