Le Centre "Arts et Culture" de Diyarbakir souhaiterait avoir des contacts avec la Bretagne

Communiqué de presse publié le 4/06/14 21:54 dans Cultures par André Métayer pour André Métayer
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danses kurdes

Ce qui est frappant, quand on croise une manifestation kurde, un mariage, une fête à l'occasion du 1° mai, un Newroz à Rennes, à Paris ou à Diyarbakir, ce sont ces danses en ligne et ces pas très semblables à ceux qu'on trouve dans les gavottes et autres laridés. Dans les fêtes kurdo-bretonnes, les danseurs kurdes se mêlent sans difficulté aux danseurs bretons. Ils montent même sur scène et finissent par transformer l'an dro en danse kurde. Le Centre «Arts et culture» de Diyarbakir - Dicle fırat kültür sanat derneği, anciennement Mezopotamya Kültür Merkezi (MKM), situé au sein de la vieille ville, est le lieu par excellence de la recherche de l'expression culturelle kurde. Il s'est donné pour but de développer l'expression culturelle et artistique à travers le théâtre, la peinture, la danse, la musique, le chant choral. Les activités peuvent être mixtes. Farqin, chanteur du groupe Koma Azad et porte parole du centre culturel ne cache pas les difficultés :

«à l'origine notre institution a été créée au niveau national pour contrer la politique d'annihilation de la langue kurde. Il existe plus de 24 associations en Turquie dont quatre dans les 4 grandes villes. Le rôle que nous nous donnons est celui d'une éducation de la jeunesse par l'expression artistique. Nous combattons les préjugés. Des pressions réelles sont exercées sur les femmes. Le financement de nos activités, animées par des professionnels et des bénévoles, est effectué par le biais des cotisations et les dons des membres ainsi que les produits des concerts. L'aide financière municipale a permis la création de 3 académies culturelles et artistiques dans la ville qui accueillent des adolescents et jeunes adultes pour lesquels les cours, le logement et les repas sont gratuits. Les académies forment aussi des éducateurs et des enseignants mais cette formation se heurte au problème de la reconnaissance d'un diplôme».

Dengbêj

Le Centre «Arts et culture» de Diyarbakir est relation étroite avec la Maison des Dengbêj (Mala dengbêjan). Les dengbêj sont des chanteurs a capella dont les vocalises viennent du fond de l'âme kurde.

On appelle aussi dengbêj les contes mythiques qui sont toute l'histoire du peuple kurde. Ils expriment les relations entre l'humain et la nature, l'histoire de cette nature, les événements historiques du passé, l'amour, la guerre, les héros, les légendes. C'est une des plus anciennes formes théâtrales, datant probablement du Ve siècle avant notre ère. Les dengbêj jouent encore aujourd'hui, malgré les interdictions, un rôle très important dans la transmission de la culture kurde. «C'est pour cela que nous voulons les préserver et les développer» affirme Farqin.

Demande d'échanges culturels

La FEYKA (Fédération des associations kurdes en France) est en relations étroites avec le Centre «Arts et culture» de Diyarbakir et l'association rennaise Amara - Maison du Peuple kurde a déjà fait venir plusieurs groupes de chanteurs de musiciens de ce centre culturel pour des concerts à Rennes. Le dernier en date a été donné le 20 mai 2012 au profit des enfants de Ben û Sen, un quartier bidonville de Diyarbakir, avec notamment la participation de Farqin et du célèbre groupe Koma Azad. Le Centre «Arts et culture» de Diyarbakir rêve d'un partenariat ou d'une collaboration culturelle avec la Bretagne. Pourquoi ne pas commencer par une invitation à participer à un festival ? C'est politiquement et culturellement une suggestion qui devrait susciter des réponses.

André Métayer