La commission de l'Assemblée nationale aménagerait l'écotaxe, au lieu de la supprimer comme deman

Dépêche publié le 13/05/14 21:32 dans Economie par Christian Rogel pour Christian Rogel

En ce 13 mai, à la veille de la remise du rapport de la Mission parlementaire Chanteguet, différentes hypothèses circulent dans la presse (« Les Échos », RTL) sur les propositions qu'elle doit faire au gouvernement pour aménager l'écotaxe et, donc, si possible, calmer l'opposition musclée des petits transporteurs bretons qui ont été au premier rang dans le mouvement des Bonnets rouges et remplir les caisses d'un gouvernement contemplant ses caisses qui sonnent creux.

Si Ségolène Royal, ministre de l'Environnement, s'est déclarée, devant ladite commission, opposée au rétablissement de l'écotaxe pour l'ensemble des transports routiers, les députés orienteraient la réflexion du gouvernement vers une franchise mensuelle favorable aux transporteurs à courte distance, puisque la taxation ne serait perçue qu'au bout de 400 ou de 1000 kilomètres.

Une expérimentation de quelques mois pourrait être pratiquée en Alsace, qui, permettrait, peut-être, de rendre moins coûteux le dispositif de contrôle, dans lequel les portiques ne devaient servir qu'à vérifier la présence des boitiers GPS et non à enregistrer les parcours.

Il n'a pas été tenu compte des remarques de l'Organisation des transporteurs routiers européens (OTRE), à laquelle est affiliée la majorité des transporteurs bretons, afin de rompre avec le syndicat FNTR, partisan de la taxe. L'OTRE attaquait le dispositif pour inégalité devant l'impôt.

Reçue le 15 janvier dernier par la commission Chanteguet, l'OTRE a indiqué avoir du faire un recours pour obtenir le contrat liant l'Etat et Ecomouv, mais, la copie de celui-ci-ci a été purgé de certaines clauses comptables, financières et techniques, ce qui jette un doute sur l'application d'un contrat privé à une collecte d'impôts qui est un privilège de l'Etat que tout contribuable doit pouvoir contrôler.

Plus inquiétante et beaucoup moins futée politiquement, une option proposerait de régionaliser l'écotaxe (mot que la ministre souhaite voir rayé du vocabulaire) et de punir les régions ne voulant pas l'instaurer. De quoi donner du grain à moudre à la contestation en Bretagne, puisque, souvent, celle-ci s'est plainte d'avoir été défavorisée dans les investissements pour les transports. Le retard persisterait donc, au profit des régions plus intérieures.

Une fois, le rapport remis au gouvernement, celui-ci devra prendre des dispositions que tous les Bretons intéressés par la bonne santé économique de leur région apprécieront à l'aune de la capacité de l'Etat à ne pas la mettre en danger.

Christian Rogel


Vos commentaires :
Reun Allain
Dimanche 22 décembre 2024
Si les choses devaient se passer comme on l'entend dans la presse, l'idée d'une franchise de 400 km pour avoir des effets indésirables si on n'y prend par garde. Vu de loin, la franchise permettrait effectivement en Bretagne d'effectuer des livraisons à l'intérieur du territoire sans payer un centime de taxe mais il y a aussi le gros du transport qui s'effectue de Bretagne vers l'est (Ile de France notamment et au-delà). L'essentiel des flottes de camions va vers Rungis soit donc à moins de 400 km de l'est du 22 ou du 56. Moralité toutes les entreprises de l'agroalimentaire auront intérêt pour des raisons de logistique de se placer largement à l'est d'une ligne Saint Brieuc-Vannes.
Cet effet pervers de la géographie s'est brillamment illustré pour le choix entre les deux établissements de GAD ; Bien que plus moderne semble t-il, celui de Lampaul Guimiliau a été délaissé au profit de celui de Josselin plus proche des centres de consommation.

Cette idée de franchise appliquée sans discernement aurait un effet désastreux sur l'ouest breton déjà fortement impacté par sa position excentrée.


Paul Chérel
Dimanche 22 décembre 2024
Toute taxe sur l'activité économique est une hérésie, elle est destructrice de cette activité avant même qu'elle ait abouti à un résultat. S'il faut absolument des taxes, charges ou impôts pour régler des dépenses d'intérêt général, il faut les restreindre EXCLUSIVEMENT au profit tiré de la dite activité. PAS AVANT. Paul Chérel

PIERRE CAMARET
Dimanche 22 décembre 2024
Sur le principe , je ne suis pas contre , mais :

C'est l'Assemblee territoriale ( Region ) qui en derniere instance , votera :
- Pour son application ou NON a la Region .
- Du Montant de cette taxe .
Cette taxe sera percue par la Region .


Ar Vran
Dimanche 22 décembre 2024
Comme quoi la France est irréformable. Alors qu'une solution très simple aurait été de supprimer l'écotaxe en Bretagne et la laisser aux régions qui la voudraient.
Si les bonnets rouges et par voie de conséquence, les Bretons ne se font pas encore entendre, il en sera fini de la Bretagne. Cela peut-il permettre un boulevard pour Troadec et ceci dès les élections européennes...

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